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Le chef de l’armée égyptienne visite la frontière de Gaza pour afficher son contrôle

Le Caire accuse Netanyahu de cacher ses échecs en accusant l'Égypte de ne pouvoir empêcher la contrebande ; Washington frustré par Israël, reproche au Hamas de ralentir les négociations

Le chef d'état-major de l'armée égyptienne, le lieutenant-général Ahmed Fathy Khalifa, visite la frontière de Gaza du côté égyptien de Rafah, le 5 septembre 2024. (Crédit : Capture d'écran/X ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur les droits d'auteur)
Le chef d'état-major de l'armée égyptienne, le lieutenant-général Ahmed Fathy Khalifa, visite la frontière de Gaza du côté égyptien de Rafah, le 5 septembre 2024. (Crédit : Capture d'écran/X ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur les droits d'auteur)

Face aux critiques formulées par de hauts responsables israéliens cette semaine, le chef d’état-major de l’armée égyptienne, le lieutenant-général Ahmed Fathy Khalifa, a effectué une visite surprise jeudi à la frontière du pays avec la bande de Gaza pour inspecter la situation sécuritaire, selon la chaîne de télévision d’État, qui citait le porte-parole de l’armée.

Cette visite est interprétée comme une indication du mécontentement de l’Égypte face aux récents propos tenus par le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son conseiller principal, le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer, qui ont tous deux ouvertement critiqué l’Égypte cette semaine, l’accusant de ne pas avoir empêché le Hamas d’introduire des armes en contrebande depuis la péninsule du Sinaï.

Contrairement à Netanyahu, cependant, Dermer a fait référence au président égyptien Abdel-Fattah el-Sissi par son nom.

Il a déclaré qu’il « ne remettait pas en cause les intentions des Égyptiens », mais qu’il « remettait en cause les résultats ».

L’Égypte a réfuté les accusations d’Israël jeudi. Une « source égyptienne de haut rang“ a déclaré à Al Qahera al-Ikhbariya que les remarques de Netanyahu n’étaient pas réalistes et « qu’il essayait de blâmer d’autres pays pour son incapacité à atteindre ses objectifs dans la bande de Gaza ».

Le responsable égyptien a en outre affirmé que les derniers mois ont prouvé que Netanyahu ne se souciait pas du retour des otages israéliens si cette question se mettait en travers de ses intérêts personnels.

Lundi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a soutenu la nécessité d’une présence israélienne permanente à la frontière entre Gaza et l’Égypte pour éviter que le Hamas ne se réarme et ne reprenne le contrôle de l’enclave après la guerre. Il a cependant précisé que cette demande n’était pas nécessairement gravée dans le marbre et que des arrangements alternatifs pourraient être négociés dans le cadre d’un cessez-le-feu à long terme.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu fait un geste devant une carte lors d’une conférence de presse au bureau de presse du gouvernement à Jérusalem, mercredi 4 septembre 2024. (Crédit : Abir Sultan/AP)

Le Caire a toujours été farouchement opposé à ce qu’Israël établisse une quelconque forme de contrôle sur son tracé frontalier et a protesté mardi contre le fait qu’en définissant le corridor de Philadelphi comme une zone militaire, il violerait l’accord de paix conclu entre les deux pays en 1978.

Il y a neuf ans, l’Égypte a rasé des milliers de maisons de son côté de la frontière pour créer une zone tampon avec Gaza. Depuis, elle affirme que la contrebande n’est plus un problème.

Les accusations portées contre l’Égypte ont également irrité ses alliés régionaux.

Le ministère des Affaires étrangères des Émirats a publié un communiqué exprimant « leur entière solidarité avec la République arabe d’Égypte face aux allégations et revendications israéliennes concernant le point de passage de Philadelphi, et ont fermement condamné et dénoncé les déclarations offensantes d’Israël à cet égard, qui menacent la stabilité et exacerbent la situation dans la région ».

L’Arabie saoudite elle aussi « dénoncé et condamné et fermement » les propos d’Israël sur le corridor, les qualifiant de « tentatives futiles pour justifier les violations continues des lois et des normes internationales ».

Des soldats de l’armée israélienne opérant le long du corridor Philadelphi, à la frontière entre Gaza et l’Égypte, en août 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Selon le média qatari, Al-Araby Al-Jadeed, Netanyahu aurait dit au Caire, avant sa conférence de presse de lundi, qu’il était prêt à discuter de l’avenir de la frontière entre Gaza et l’Égypte lors des négociations sur la deuxième phase d’un accord. Il a toutefois été informé que le Caire n’accepterait rien de moins qu’un engagement de retrait, même si cela ne se produisait pas au cours de la première phase de l’accord.

Frustrant et difficile

Alors que Netanyahu plaidait en faveur du maintien du contrôle du corridor de Philadelphi lors de conférences de presse et d’interviews cette semaine, Washington a montré des signes d’exaspération.

Un haut responsable de l’administration Biden a déclaré mercredi que les déclarations publiques répétées de Netanyahu compliquaient les choses.

Jeudi, de hauts responsables américains ont relâché la pression sur Netanyahu.

L’ambassadeur américain Jack Lew (R) s’entretient avec Tamir Hayman (G) l’Institut d’études de sécurité nationale à Tel Aviv le 5 septembre 2024. (Capture d’écran)

L’ambassadeur américain Jack Lew a déclaré lors d’une conférence à Tel Aviv que « les déclarations publiques tranchantes coexistaient parfois avec une flexibilité résiduelle ».

Interrogé sur le fait de savoir si les remarques de Netanyahu constituaient désormais un obstacle aux négociations sur les otages, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, a répondu jeudi que « le plus grand obstacle à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu c’est le Hamas ».

« La prise d’otages est le point de départ », a affirmé Kirby lors d’un point de presse.

« Aussi frustrant et inutile que cela ait pu être, non seulement en termes de déclarations publiques, mais aussi en termes de manœuvres privées dans les négociations, cela n’a pas diminué d’un iota l’engagement du président Biden à essayer d’aller jusqu’au bout », a-t-il ajouté.

Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale John Kirby pendant le point-presse quotidien de la Maison Blanche, le 25 juillet 2024. (Crédit : AP Photo/Julia Nikhinson)

Le principal négociateur du Hamas a exhorté jeudi Washington à faire pression sur Israël pour obtenir une trêve à Gaza, et a réaffirmé que le groupe terroriste n’accepterait rien de moins qu’un retrait total de Tsahal du corridor de Philadelphi et du reste de la bande de Gaza.

« Si l’administration américaine et son président Biden veulent vraiment parvenir à un cessez-le-feu et conclure un accord d’échange de prisonniers, ils doivent abandonner leur parti pris aveugle pour l’occupation sioniste et exercer une véritable pression sur Netanyahu et son gouvernement », a déclaré Khalil al-Hayya, basé au Qatar, selon un communiqué du Hamas.

Pas en vue

S’exprimant lors de l’émission matinale « Fox and Friends » au cours d’un blitz médiatique cette semaine, Netanyahu a indiqué qu’un accord sur la libération des otages et une pause dans la guerre n’était pas dans le collimateur, ajoutant qu’il n’y avait « malheureusement pas d’accord en vue ».

Auparavant Lew avait indiqué que « des progrès continuent d’être réalisés » dans les tentatives de parvenir à un accord sur les otages, « y compris sur les questions clés ».

Il a suggéré que le sujet le plus insoluble n’était pas le corridor de Philadelphi.

« Les négociations ont abordé les questions les plus difficiles, dont certaines ne font pas l’objet de la plupart des discussions publiques. »

Un manifestant allumant une fusée rose tandis que d’autres déploient une banderole et brandissent des photos d’otages lors d’une manifestation anti-gouvernement appelant à une action pour obtenir la libération des otages israéliens retenus en captivité depuis le pogrom du 7 octobre par le Hamas, devant le ministère de la Défense, à Tel Aviv le 4 septembre 2024. (Crédit : Jack Guez/AFP)

« Le débat public occulte les questions réellement délicates », a expliqué Lew, de l’Institut d’études de sécurité nationale (INSS).

Netanyahu a semblé d’accord sur ce point, soulignant dans son interview à Fox qu’il restait des questions non résolues au-delà de l’avenir du corridor de Philadelphi.

Un haut responsable de l’administration Biden a déclaré mercredi qu’il y avait deux obstacles majeurs à l’accord sur les otages entre Israël et le Hamas : les prisonniers sécuritaires palestiniens que le Hamas veut faire relâcher et la question du retrait des troupes israéliennes du corridor de Philadelphi.

Netanyahu a dépêché le chef du Mossad, David Barnea, à Doha lundi pour informer le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani que Tsahal était prêt à se retirer complètement du corridor de Philadelphi dans la deuxième phase de l’accord.

Le chef de l’agence de renseignement du Mossad, David Barnea, lors d’une cérémonie de Yom HaZikaron au mur Occidental dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 12 mai 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Sur les 251 otages enlevés à Gaza le 7 octobre, 97 seraient toujours en captivité, y compris les dépouilles d’au moins 33 otages dont la mort a été confirmée par Tsahal. Les corps de 37 autres otages ont été retrouvés.

Le Hamas a exécuté à bout portant six otages la semaine dernière, quelques jours avant que les troupes de Tsahal ne les trouvent.

NBC News a rapporté mercredi que, face au manque de dynamisme et à l’assassinat des otages, les familles des captifs de nationalité américaine demandaient à l’administration Biden de conclure un accord unilatéral avec le Hamas pour obtenir la libération de leurs proches.

Le père d’un otage ayant la double nationalité israélienne et américaine a toutefois affirmé à la Douzième chaîne que cette information était mensongère.

Interrogé à ce sujet, Netanyahu a déclaré à Fox qu’il ne savait pas ce qui avait été dit lors de la réunion entre les représentants des familles et le conseiller à la sécurité nationale de Biden, Jake Sullivan, mais « qu’il ne jugeait pas les familles, car elle traversent une épreuve horrible ».

Une source israélienne a confié jeudi au Times of Israel que le bureau de Netanyahu est préoccupé par la possibilité d’un accord unilatéral américain. Cette source a également précisé que Netanyahu avait tenu une conférence de presse en anglais mercredi soir – qui reprenait en grande partie les points abordés précédemment devant la presse israélienne – dans le but de convaincre Washington de ne pas procéder ainsi.

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