Le chef de l’unité roquettes du Jihad islamique à Gaza tué dans un raid israélien
Les assassinats ciblés de Khan Younis entament les espoirs de cessez-le-feu. Les restrictions dans le sud d’Israël restent d'actualité après le tir de 507 roquettes sur Israël
Une frappe aérienne israélienne, à Gaza, a tué un chef militaire du Jihad islamique palestinien, tôt jeudi matin, ce qui porte un nouveau coup à cette organisation terroriste et éloigne les perspectives de cessez-le-feu.
Menée avant l’aube à Khan Younis, dans le sud de Gaza, cette frappe a tué Ali Ghali, commandant de l’unité des roquettes du Jihad islamique, a déclaré l’armée israélienne dans un communiqué. Ghali se trouvait alors dans une cachette, avec deux autres membres du Jihad islamique qui ont également été tués, a-t-elle ajouté.
« Ghali était responsable de la direction et de l’exécution de tirs de roquettes sur le territoire israélien, et notamment des derniers tirs au cours de l’opération ‘Bouclier et Flèche’ », a déclaré Tsahal, reprenant le nom donné par Israël à l’opération à Gaza, cette semaine.
« Ghali était une figure centrale de l’organisation et s’occupait de sa gestion au quotidien », a précisé Tsahal.
« Cette frappe a pu être menée grâce à des renseignements de bonne qualité, comme la désignation précise de leur cachette, l’étage où il a fallu frapper. Cette attaque de l’armée de l’air a été particulièrement précise », a déclaré jeudi matin aux journalistes le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Agari.
Footage from the targeted Hamas Tower in northern Khan Younis. IDF announced they are targeting PIJ Saraya Al-Quds positions just after the initial reports of this strike which appears to have been conducted with GBU-39 SDB. Bodies have been transferred to Nasser Hospital. pic.twitter.com/6tmJ7PlVZK
— Aurora Intel (@AuroraIntel) May 10, 2023
Le Jihad islamique a confirmé la mort de Ghali suite à l’annonce matinale par Tsahal.
« Ali Ghali … commandant de l’unité de lancement de roquettes… a été assassiné dans le sud de la bande de Gaza avec d’autres martyrs », peut-on lire dans un communiqué des Brigades Al-Qods, la branche armée du groupe.
L’opération ‘Bouclier et Flèche’ a été lancée tôt dans la journée de mardi, avec l’assassinat de trois autres hauts commandants du Jihad islamique.
L’organisation terroriste a réagi en tirant des centaines de roquettes sur des villes israéliennes, causant d’importants dégâts matériels dans le sud d’Israël, mercredi soir.
Des maisons, des bâtiments et des voitures ont été touchés par des éclats de roquettes ou par la chute de missiles intercepteurs israéliens à Sderot, Ashkelon et Netivot. Certaines roquettes sont parvenues à pénétrer les défenses aériennes israéliennes. Cela constitue un changement brutal par rapport au début de la journée, marqué par des tirs de roquettes qui n’avaient pas causé de dégâts.
Aucun blessé n’a été officiellement signalé, mais des personnes ont dû être prises en charge pour des blessures infligées en tentant de se mettre à l’abri, ou en raison d’une anxiété sévère causée par la proximité des tirs.
Les tirs de roquettes ont atteint Tel-Aviv et Beer Sheva.
En représailles aux tirs de roquettes du soir, Tsahal a déclaré avoir frappé plusieurs cibles du Jihad islamique à Gaza, notamment une usine d’armes, une installation utilisée par les forces navales palestiniennes ainsi que des installations de lancement de roquettes.
Avant les derniers tirs en date, les autorités israéliennes avaient déclaré examiner la proposition égyptienne de cessez-le-feu afin de mettre fin aux combats, mais les roquettes et les représailles israéliennes ont retardé les négociations.
Il est probable que l’assassinat de Ghali éloigne les perspectives de trêve. Mercredi, un responsable du Jihad islamique a fait savoir que son organisation mettait l’accord en suspens jusqu’à ce qu’Israël s’engage à renoncer aux assassinats ciblés de ses dirigeants.
Aucune déclaration officielle n’a été faite sur un possible cessez-le-feu, jeudi matin. Dans le sud d’Israël, les mesures exceptionnelles de sécurité demeurent d’actualité : les écoles situées à moins de 40 kilomètres de Gaza restent fermées et les rassemblements extérieurs sont limités à 10 personnes au maximum.
Le gouvernement a également annulé les négociations entre la coalition et l’opposition prévues jeudi en raison des conditions de sécurité. Les pourparlers, qui ont vocation à réunir le plus large consensus possible sur le projet de la coalition de réforme du système judiciaire israélien, se tiennent à la résidence officielle du président, à Jérusalem, depuis le mois de mars.
Le ministère de la Santé dirigé par le Hamas à Gaza estime à 25, au moins, le nombre de personnes tuées à Gaza depuis qu’Israël a lancé son offensive surprise, mardi matin, sans compter des dizaines de blessés. Le chiffre tient compte des terroristes tués par Israël mais également des victimes civiles, dont certaines auraient été tuées par des tirs ratés de roquettes du Jihad islamique, selon des responsables israéliens.
Les autorités israéliennes ont expliqué s’en prendre uniquement au Jihad islamique, et non aux terroristes du Hamas, plus nombreux et mieux armés, qui dirigent la bande de Gaza, afin de ne pas envenimer le conflit. Elles ont toutefois précisé être prêtes à le faire le cas échéant.
Jeudi matin, Tsahal a déclaré que les Palestiniens de Gaza avaient lancé 507 roquettes et obus de mortier sur Israël.
Selon l’armée, au moins 368 des projectiles ont traversé la frontière, tandis que 107 ont échoué à Gaza.
Hagari a déclaré aux journalistes que quatre Palestiniens auraient été tués par des roquettes palestiniennes qui ont fini leur course à Gaza.
Tsahal a déclaré que les systèmes de défense aérienne – le Dôme de fer mais aussi la Fronde de David, de moyenne portée – ont intercepté 154 roquettes, soit un taux d’interception de 95 % des projectiles lancés vers des zones peuplées. Un très petit nombre de roquettes ont fini leur course dans des zones urbaines, où elles ont occasionné des dégâts.
L’armée a par ailleurs annoncé avoir mené des frappes contre 158 cibles appartenant au Jihad islamique au cours de cette opération.