Le chef du MI6 se serait rendu en Israël en secret autour du nucléaire iranien
D'après la Treizième chaîne, Alex Younger est en discussion avec le chef du Mossad après la reprise de la production des centrifugeuses iraniennes
Le chef des services secrets britanniques du MI6 se serait secrètement rendu en Israël cette semaine pour discuter avec ses homologues israéliens, craignant que l’Iran n’envisage de violer l’accord sur le nucléaire conclu en 2015 et tente de fabriquer des armes nucléaires, a rapporté une chaîne israélienne vendredi soir.
La treizième chaîne a ainsi indiqué que le chef du MI6 Alex Younger était arrivé en Israël lundi et avait rencontré le responsable du Mossad, Yossi Cohen, et d’autres patrons des renseignements israéliens.
Israël estime que l’Iran « se livre à des préparatifs » dans les limites fixées par l’accord de 2015, et se « prépare », mais n’a pas encore pris la décision politique de fabriquer des armes nucléaires, d’après le reportage.
Citant des sources dans les renseignements occidentaux, la question a également été abordée par les participants de la conférence internationale sur la sécurité de Munich la semaine dernière.
D’après le reportage, l’Iran aurait récemment relancé sa production « industrielle » de centrifugeuses, « et s’équipe pour relancer son enrichissement d’uranium » dans le cadre fixé par l’accord.
L’activité de l’Iran y est décrit ainsi : « préparant l’infrastructure… de façon accélérée » au cas où le régime prendrait la décision politique d’enfreindre l’accord.
Quelques heures avant le reportage, l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) de l’ONU avait fait savoir que l’Iran continuait de respecter l’accord de 2015, malgré le retrait des États-Unis du pacte et le retour de ses sanctions.
Dans un rapport trimestriel confidentiel distribué à ses états-membres, l’Agence internationale indique que l’Iran se pliait aux principales restrictions établies dans le Plan d’action global conjoint (JCPOA). Les États-Unis s’en sont retirés en mai et font pression sur les autres signataires pour qu’ils en fassent de même.
Dans le rapport, l’agence basée à Vienne précisait que ses inspecteurs avaient toujours accès à tous les sites qu’il fallait en Iran.
Il notait également que les stocks d’eau lourde et d’uranium appauvri de l’Iran étaient toujours sous les limites fixées par le pacte de 2015.
En juin dernier, le chef du nucléaire iranien avait inauguré un nouveau site d’enrichissement nucléaire à Natanz, destiné, d’après l’Iran à produire des centrifugeuses devant opérer dans les limites déterminées par l’accord.
La télévision d’État iranienne a diffusé un entretien avec Ali Akbar Salehi, montrant l’infrastructure située dans le centre d’enrichissement d’uranium de Natanz. Salehi y affirmait que sa construction avait débuté bien avant la signature de l’accord en 2015.
Le mois dernier, Salehi s’était vanté que l’Iran avait trompé les inspecteurs nucléaires en achetant discrètement des pièces de rechange pour son réacteur nucléaire Arak, alors qu’il menait des négociations pour un accord international en vertu duquel il savait qu’il serait tenu de détruire les composants originaux.
Le Premier ministre israélien avertit régulièrement le reste du monde que l’Iran ment et n’a jamais abandonné ses ambitions d’armement nucléaire. L’année dernière, le Mossad avait mis la main sur une mine de documents dans un stock d’archives iranien allant dans ce sens.
Lors de l’Assemblé générale de l’ONU en septembre, le Premier ministre avait déclaré que “ »la raison pour laquelle l’Iran n’a pas détruit ses archives atomiques et ses usines nucléaires, c’est parce qu’il n’a pas abandonné son objectif de développer des armes nucléaires. Il prévoyait même d’utiliser les deux sites dans quelques années, lorsque le moment serait approprié, de mettre au point une bombe atomique ».
« Ça n’arrivera pas, » a-t-il promis. « Ça n’arrivera pas car ce que cache l’Iran, Israël le trouvera. »