Le contrôle des armes et les droits LGBT réintégrés dans les priorités des JFNA
Le nouveau document politique prône aussi "'une approche bipartisane pour garantir le droit de vote" ; l'omission de ces sujets dans un précédent document avait décontenancé
WASHINGTON (JTA) — Moins d’une semaine après que les Fédérations juives d’Amérique du nord (JFNA) ont fait disparaître de leur liste de priorités annuelles des sujets tels que le contrôle des armes à feu et la défense des droits LGBT, l’organisation-cadre les a finalement mentionnés dans un document politique plus détaillé et qui a suivi le premier.
Le programme de travail en matière de politiques publiques de l’organisation qui a été diffusé dans la soirée de vendredi compte plus de cent mots sur la prévention des violences par arme à feu. Il encourage le Congrès à multiplier par deux les financements investis dans la recherche sur les causes des violences par arme à feu et il réclame une augmentation des fonds versés pour faire respecter les lois existantes et pour de meilleurs contrôles sur les antécédents des Américains qui possèdent des armes.
Le document évoque également de manière substantielle la sensibilisation aux droits LGBTQ, prévoyant notamment d’offrir des plateformes aux Juifs LGBTQ et de lutter contre les discriminations.
L’agenda comprend aussi une phrase promettant de soutenir « les approches bipartisanes pour garantir l’accès au vote ».
Ces trois questions – les violences par arme à feu, les droits LGBT et le droit de vote – n’avaient pas été abordées dans le document du groupe présentant ses priorités, un document qu’il diffuse chaque année auprès des organisations qui constituent la JFNA dans le pays. Ces thématiques étaient pourtant présentes dans les documents qui avait été émis les années précédentes.
Un article de la JTA qui avait été consacré à ces omissions a entraîné de multiples questionnements de la part des fédérations appartenant aux JFNA. Les JFNA avaient indiqué sur des réseaux sociaux variés que l’article de la JTA était « trompeur », sans expliquer néanmoins pour quelles raisons.
Un porte-parole des JFNA a déclaré que le document établissant les priorités publiques des fédérations juives avait été révisé de manière substantielle cette année pour être « plus court et plus large » et que la version plus longue et plus détaillée qui a été rendue publique vendredi était déjà en cours de préparation lorsque la liste avait été présentée – et qu’elle aurait dû initialement être diffusée la semaine à venir.
Avec 2 000 mots, le programme de travail en matière de politiques publiques est quatre fois plus long que le document des Priorités publiques des fédérations juives. Il est difficile de dire si les JFNA ont déjà, dans le passé, émis un document plus détaillé suite à la diffusion de sa liste annuelle des Priorités publiques.
Dans un entretien accordé la semaine dernière, Elana Broitman, vice-présidente des politiques publiques de l’organisation-cadre, a fait savoir que cette initiative ne traduisait aucun changement politique, mais que le nouveau document avait voulu établir plus clairement ses priorités aux Fédérations qui constituent le groupe et aux Conseils des relations communautaires juifs, leur permettant d’être plus « souples » lors des campagnes de lobby auprès des députés.
Broitman et un autre officiel ont remarqué que les JFNA s’attaquaient aux questions d’égalité à travers, entre autres, le lancement récent de JEDI – un « programme juif d’égalité, de diversité et d’inclusion » – qui est en train de mettre le point final à un programme destiné aux professionnels juifs traitant des questions de race, LGBT et autres problématiques liées à l’inclusion.
Broitman a rejeté avec force l’idée que des questions sensibles comme le contrôle des armes, les droits LGBT et le droit de vote aient été supprimés pour apaiser les conservateurs politiques. Les JFNA ont récemment été accusées de chercher à éviter la controverse ou de s’identifier à des causes auxquelles les conservateurs ont pu s’opposer – comme, par exemple, le mouvement Black Lives Matter.
Il y a une différence notable dans la manière dont le droit de vote est abordé dans la Liste des priorités publiques en 2021 et la manière dont il est mentionné dans le nouveau programme de politique publique. En 2021, alors que les républicains intensifiaient leurs efforts visant à restreindre le droit de vote aux niveaux fédéral et de l’État, les JFNA s’étaient engagées à « sauvegarder le droit de vote et à mettre un terme au profilage religieux ».
Cette année, les fédérations s’engagement à soutenir « les approches bipartisanes pour garantir l’accès au vote ». Cette inclusion du mot « bipartisan » est nouvelle : il n’y a actuellement aucun accord bipartisan substantiel sur l’accès au vote.
Ethan Felson, professionnel de longue date dans le système des fédérations, qui est dorénavant à la tête d’un groupe de défense des droits LGBTQ, A Wider Bridge, a fait savoir dans une déclaration qui n’avait pas été sollicitée, vendredi soir, qu’il n’a jamais douté de l’engagement des JFNA en faveur des LGBTQ.
« En tant que chef actuel d’un groupe qui travaille dans la communauté LGBTQ, il faut savoir que les JFNA et le système des fédérations font partie de notre famille », a-t-il dit.