Le Festival du film de Jérusalem distingue Helen Mirren, la « shiksa de Londres »
Pour la Première israélienne de « Golda », l'actrice dit sa joie de recevoir un prix dans la « belle, historique, magique, difficile, complexe et merveilleuse ville de Jérusalem »
Lors de la cérémonie d’ouverture du Festival du film de Jérusalem, jeudi soir, l’actrice Helen Mirren s’est dit ravie de recevoir un prix dans la « merveilleuse ville de Jérusalem ».
Avant la première israélienne de « Golda », dans lequel elle joue la légendaire Première ministre Golda Meir aux prises avec la guerre surprise de Kippour, en 1973, le Festival lui a remis un prix spécial pour son interprétation.
Guy Nattiv, le réalisateur du film, a dit de Mirren, jeudi soir, qu’elle était un « vrai mensch… Nous sommes honorés que vous ayez interprété le rôle de Golda. Un grand merci d’être vous-même, et d’être venue ici. »
L’actrice a parlé de son séjour dans un kibboutz, sur le plateau du Golan, après la guerre des Six Jours de 1967, alors qu’il y avait encore « des obus qui explosaient, de temps en temps, dans les vignes ».
« Quand ils se sont aperçus que c’était un peu trop dangereux pour une petite shiksa de Londres, ils m’ont retirée des vignes et mise en cuisine », se souvient-elle.
Un jour qu’elle faisait la plonge, a-t-elle raconté, elle a entendu un grand brouhaha en hébreu, derrière elle, auquel elle n’a rien compris avant que le silence ne se fasse. « Je me suis retournée : la cuisine était vide, tout le monde était descendu dans l’abri anti-aérien en me laissant au fond de la cuisine, avec ma vaisselle. »
« Je ne pensais pas, à ce moment-là, que je serais un jour dans cette ville magnifique, historique, magique, difficile, complexe et merveilleuse de Jérusalem », a-t-elle ajouté. « Et je vous infiniment pour ce prix. »
L’actrice a dédié cette récompense à sa « tribu » – des acteurs du monde entier – « en Allemagne, Belgique, Amérique. Des Palestiniens, des Israéliens, des Africains ».
« Eh bien, on peut dire qu’il a fait chaud aujourd’hui à Jérusalem », a déclaré Stone. « Cela faisait 20 ans que je n’étais pas venu : la ville est encore plus grande, dynamique et ambitieuse, et plus paisible aussi. Que Dieu vous bénisse. »
Son dernier film, le documentaire « Nuclear Now », a été projeté durant le Festival, avec certains de ses films, devenus des classiques.
Les Français Jean-Pierre et Luc Dardenne, frères à la ville, ont également reçu un prix d’excellence jeudi soir. Leur dernier film, « Tori et Lokita », qui parle de deux jeunes réfugiés africains installés en Belgique, est au programme du Festival.
Lors de la cérémonie d’ouverture, juste avant la projection de « Golda », le président Isaac Herzog – qui s’est entretenu avec Mirren en privé avant la Première – a rendu hommage à la performance de l’actrice dans le film.
« Le film est au confluent du personnel et de l’officiel : il évoque à la fois la menace qui a pesé contre l’État d’Israël, il y a de cela 50 ans, lors de la guerre du Kippour d’octobre 1973, et l’histoire de l’un de ses dirigeants emblématiques, Golda Meir – que notre invitée Helen Mirren incarne à merveille», a déclaré Herzog.
L’intervention d’Herzog a été partiellement couverte et par moments interrompue par les cris « Démocratie », le slogan des manifestations anti-réforme.
Le Président avait organisé des négociations entre la coalition et l’opposition pour tenter de réunir un consensus sur la question, sans succès.
במקום מחיאות כפיים הרצוג זכה הערב בפסטיבל הקולנוע לצעקות ״ד-מו-קר-טיה״. גם בזמן הנאום שלו. pic.twitter.com/t8RVGdvf8K
— מיכאל האוזר טוב (@HauserTov) July 13, 2023
Jeudi toujours, à l’occasion d’une conférence de presse à Jérusalem, Mirren s’est dite « émue et heureuse, à titre personnel » des « énormes manifestations » qui ont été organisées dans tout le pays.
« Il s’agit peut-être d’un moment clef dans l’histoire d’Israël. »