Le gouvernement français fait de la lutte contre l’islamisme une priorité
"La République, c'est la laïcité comme valeur cardinale, comme fer de lance de la cohésion de la société", a déclaré Jean Castex, le nouveau Premier ministre français
Le nouveau Premier ministre français Jean Castex a fait de la « lutte contre l’islamisme radical » une de ses « préoccupations majeures », dans sa déclaration de politique générale mercredi à l’Assemblée nationale.
« Lutter contre l’islamisme radical sous toutes ses formes est et demeure l’une de nos préoccupations majeures », a assuré Jean Castex, un haut-fonctionnaire, maire d’une petite ville du sud-ouest et presque inconnu du grand public, nommé à la tête du gouvernement le 3 juillet.
Le Premier ministre a annoncé « un projet de loi contre les séparatismes », qui sera présenté en Conseil des ministres à la rentrée, afin « d’éviter que certains groupes ne se referment autour d’appartenances ethniques ou religieuses ».
« La République, c’est la laïcité comme valeur cardinale, comme fer de lance de la cohésion de la société. Aucune religion, aucun courant de pensée, aucun groupe constitué ne peut s’approprier l’espace public et s’en prendre aux lois de la République », a-t-il dit devant les députés.
En février, au cours d’un déplacement dans un quartier populaire de Mulhouse (est), le président Emmanuel Macron avait affiché sa volonté de lutter contre le « séparatisme islamiste » en France. Il entendait mieux contrôler les discours dans les mosquées, parfois taxés d’ambiguïté vis-à-vis des valeurs républicaines, et cesser d’accueillir les imams envoyés et payés par des pays étrangers, comme la Turquie et l’Algérie, en augmentant parallèlement le nombre des imams formés en France.
Sur le plan sécuritaire, M. Castex a affirmé que l’Etat apporterait une réponse « ferme et sans complaisance » aux « minorités ultra violentes », qui « viennent systématiquement ternir les manifestations » et à « la banalisation de la délinquance du quotidien ».
Jean Castex a annoncé vouloir créer à partir de 2021 « dans les territoires des juges de proximité » dont la mission sera de réprimer « les incivilités du quotidien ».
« Dans beaucoup de territoires, la petite délinquance, les petites incivilités, le tag, l’insulte, le petit trafic (…) se sont développés au point de gâcher la vie quotidienne des gens. Ils se sont développés car, faute de réponse judiciaire, une forme d’impunité s’est installée », a commenté le Premier ministre.
L’agression d’un pompier, touché à un mollet par un tir d’arme à feu alors qu’il intervenait mardi pour éteindre un incendie de véhicule à Guinette, un quartier défavorisé de la banlieue parisienne, a suscité de l’émotion en France mercredi.