Le gouvernement d’union n’intégrera les fonctionnaires du Hamas qu’en fonction des « besoins »
Le groupe terroriste avait exigé leurs salaires après la fin de l'opération Bordure protectrice
Le gouvernement d’union palestinien a annoncé mardi que les 70 000 fonctionnaires recrutés à Gaza avant la prise du pouvoir du Hamas en 2007 seraient réintégrés, tandis que les plus de 50 000 embauchés ensuite seraient intégrés en fonction des « besoins ».
Ehab Bseiso, porte-parole du gouvernement d’indépendants né de la réconciliation au printemps des rivaux historiques du Hamas et du Fatah du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a fait cette annonce à Gaza à l’issue d’une réunion ministérielle tenue, pour la seconde fois en sept mois, dans l’enclave dont le mouvement terroriste rechigne à céder les clés du pouvoir.
« Le gouvernement renouvelle son engagement et sa décision de réintégrer les anciens fonctionnaires », a affirmé Ehab Bseiso et, « travaille en accord avec la commission juridique de l’administration pour intégrer les fonctionnaires recrutés après le 14 juin 2007 selon les besoins des institutions ministérielles ».
Privé de sa victoire aux législatives de 2006, le Hamas avait pris en 2007 le pouvoir dans la bande de Gaza au prix de plusieurs mois d’un conflit fratricide qui avait fait près d’un millier de morts.
Depuis lors, les fonctions exercées par les 70.000 fonctionnaires de l’Autorité palestinienne, dont le siège est à Ramallah en Cisjordanie, avaient été assurées par plus de 50.000 autres –dont 24.000 sont des civils, le reste étant employés dans les brigades Ezzedine du Hamas.
Lundi soir, l’ex-Premier ministre du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, avait accusé le gouvernement, dont une importante délégation est actuellement en visite de travail à Gaza, de ne pas avoir tenu ses engagements pour la reconstruction après la guerre de l’été.
« Malheureusement, le gouvernement n’a pas réussi à prouver qu’il était celui de tout le peuple palestinien », a-t-il déploré, accusant les ministres de pratiquer « des distinctions dommageables », notamment à l’encontre des fonctionnaires du Hamas.
Après la réconciliation, le Hamas avait exigé que le nouveau gouvernement paye les salaires de ses fonctionnaires.
Le Premier ministre Rami Hamdallah a affirmé début septembre à l’AFP que son gouvernement avait été menacé de « boycott » par la communauté internationale s’il accédait à cette demande, le Hamas étant considéré comme une organisation « terroriste » par de nombreux donateurs étrangers.
Depuis des mois, plus de 50.000 fonctionnaires du Hamas ne touchent plus de salaires –l’Autorité a versé une indemnité partielle aux 24.000 employés civils fin octobre– tandis que les 70.000 fonctionnaires embauchés par elle avant 2007 continuent de percevoir normalement leurs salaires.