Le Hamas avertit qu’il réagira à la Marche des drapeaux de Jérusalem « au bon moment »
Omer Barlev a déclaré qu'il était impératif que la marche ait lieu malgré les menaces afin qu'Israël maintienne sa force de dissuasion ; Bennett a garanti que Jérusalem restera unie
Le Hamas a averti tard dimanche qu’il pourrait encore répondre à la « Marche du drapeau », affirmant qu’il le ferait « au bon moment ».
L’année dernière, le groupe terroriste islamiste au pouvoir à Gaza a tiré des roquettes sur Jérusalem lors de ce défilé annuel controversé, déclenchant un conflit de 11 jours avec Israël.
Le porte-parole du Hamas, Mohammad Hamada, a déclaré à la chaîne Al Jazeera que même si le Hamas n’avait pas réagi à la marche cette année, une réponse violente était toujours possible.
« La résistance décidera comment et quand répondre en fonction des informations dont elle dispose et au bon moment », a-t-il déclaré.
Plus de 70 000 nationalistes juifs ont défilé à travers et autour de la Vieille Ville de Jérusalem dimanche après-midi pour marquer Yom Yeroushalayim, certains d’entre eux scandant des slogans racistes et se heurtant aux Palestiniens et à la police.
« Nous condamnons l’incitation à la violence et au racisme sous toutes ses formes », a déclaré un porte-parole du département d’État américain en réponse à la marche et aux slogans. « Nous exhortons toutes les parties à œuvrer pour maintenir le calme, à faire preuve de retenue et à s’abstenir d’actions et de rhétorique qui font monter les tensions, y compris dans la Vieille Ville de Jérusalem. »
Avant la marche, plus de 2 600 juifs Israéliens ont été autorisés à accéder au Mont du Temple, un record selon les médias israéliens. Ce lieu saint – le sanctuaire le plus sacré du judaïsme et le troisième de l’islam – est un un point de tension symbolique dans la lutte pour Jérusalem entre Juifs et Palestiniens. Des centaines de personnes sont arrivées tôt dimanche matin pour attendre de pouvoir visiter le sanctuaire, dont le député d’extrême droite Itamar Ben Gvir.
Avant l’arrivée des visiteurs juifs, des dizaines de Palestiniens se sont barricadés à l’intérieur de la mosquée Al-Aqsa et ont lancé des pierres sur les forces de sécurité stationnées à l’extérieur.
Selon la police, 18 personnes ont été interpellées, soupçonnées d’émeutes et d’agressions contre des officiers et des civils lors de la visite du Mont du Temple.
En ce qui semble constituer une violation du statu quo, plusieurs Juifs présents sur le mont ont hissé des drapeaux israéliens. Le Hamas avait déjà signalé que le fait d’agiter le drapeau israélien sur le mont du Temple, à proximité de la mosquée Al-Aqsa, pourrait déclencher une réponse violente.
Le mont du Temple, connu des musulmans sous le nom de Haram al-Sharif, est le sanctuaire le plus important du judaïsme et le troisième de l’Islam.
C’est l’épicentre émotionnel du conflit israélo-palestinien, et les tensions qui y règnent ont contribué à déclencher une guerre longue de 11 jours avec Gaza, en mai 2021, lorsque le Hamas a tiré des roquettes sur Jérusalem pendant la Marche du drapeau.
Le ministre de la Sécurité Intérieure Omer Barlev a déclaré qu’il était essentiel que la marche ait lieu malgré les menaces des groupes terroristes palestiniens. Le Hezbollah libanais, soutenu par l’Iran, a également proféré des menaces.
« La décision de poursuivre la marche comme prévu cette année était correcte et irrévocable », a déclaré Barlev. « Même si les organisations terroristes tentent de nous défier, il est évident que se plier à leurs menaces conduirait à des situations bien plus graves, avec de sérieux dommages pour notre force de dissuasion et notre souveraineté. »
« À l’exception de quelques incidents isolés, l’événement à Jérusalem s’est déroulé comme prévu », a déclaré Barlev.
Le Premier ministre Naftali Bennett a cherché à souligner le message positif de la journée et a juré qu’Israël ne diviserait plus jamais Jérusalem.
« Nous le jurons à nouveau aujourd’hui, nous ne renoncerons jamais à l’unité de Jérusalem et nous ne renoncerons jamais à l’unité d’Israël », a déclaré Bennett lors de l’événement principal de Yom Yeroushalayim.
Bien qu’il s’agisse d’une fête nationale, Yom Yeroushalayim, qui commémore la conquête par Israël de la Vieille Ville et de Jérusalem-Est sur la Jordanie, lors de la guerre des Six Jours en 1967, est aujourd’hui principalement célébrée par les Juifs de la mouvance nationaliste religieuse.
Dans le même temps, le parti d’opposition Likud a accusé Bennett et le gouvernement d’essayer de s’attribuer le mérite de la dissuasion du Hamas, qui, selon eux, revient en réalité à l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu.
« Il se vante de la dissuasion obtenue par le gouvernement Netanyahu contre le Hamas, à laquelle il n’a pas participé. Netanyahu a ordonné à Tsahal de frapper le Hamas plus durement que jamais », a déclaré un communiqué du Likud, faisant référence à la réponse de Tsahal aux tirs de roquettes.
La guerre a eu lieu dans les derniers jours de l’administration de Netanyahu, avant que le gouvernement de coalition dirigé par Bennett et le ministre des Affaires Étrangères Yair Lapid ne prenne le pouvoir.
« Après avoir été frappé si durement, ils n’ont pas osé tirer ne serait-ce qu’une seule roquette cette année », dit le communiqué du Likud.
Il y a eu plusieurs tirs de roquettes sur Israël au cours de l’année dernière depuis Gaza.