Le Hezbollah prêt à combattre Israël malgré la guerre en Syrie
"Vous devez fermer tous vos aéroports et vos ports, car il n'y a aucun endroit (…) que les roquettes ne peuvent atteindre" a lancé Nasrallah
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Les roquettes du Hezbollah peuvent frapper n’importe où en Israël et le groupe terroriste libanais n’a pas peur de se battre contre Israël dans une nouvelle guerre, a déclaré en substance Hassan Nasrallah à ses partisans dans un discours enflammé mardi.
Le Hezbollah « est entièrement prêt au Sud-Liban », a déclaré Nasrallah, s’adressant par vidéo interposée à des milliers de chiites libanais pour commémorer la fête de l’Achoura dans le sud de Beyrouth, a rapporté Naharnet.
Il a déclaré que les activités du groupe en appui au régime syrien n’ont pas affecté ses intentions de se battre.
Les campagnes du Hezbollah en Syrie auraient déjà coûté au groupe terroriste plus de 1 000 combattants, selon certains rapports.
« Les menaces contre Israël d’une autre guerre face au Liban ne sont pas de son pouvoir mais proviennent du fait qu’il a perdu espoir… la résistance est une menace réelle pour Israël », a déclaré Nasrallah.
Le Secrétaire général du Hezbollah a également promis que les roquettes de l’organisation chiite forceraient Israël à fermer ses ports maritimes et son aéroport principal dans le futur conflit.
« Les Israéliens disent dans les médias qu’ils devraient fermer l’aéroport Ben Gourion et le port de Haïfa et oui, c’est vrai », a déclaré Nasrallah, selon le Daily Star.
« Vous devez fermer tous vos aéroports et vos ports, car il n’y a aucun endroit sur la terre de Palestine occupée que les roquettes de la résistance ne peuvent atteindre. »
Israël sait que la lutte contre le Hezbollah « sera très coûteuse car nous sommes plus déterminés, plus forts, plus expérimentés … et que nous sommes capables de faire de telles réalisations », a-t-il poursuivi.
Nasrallah a également abordé les plans israéliens pour construire de nouvelles unités de logement à Jérusalem-Est, en affirmant que « les sionistes profitent de l’agitation dans le monde islamique pour atteindre leurs objectifs. » Il a appelé la Ligue arabe à prendre une position ferme contre le projet de construction.
Il a justifié le soutien militaire du Hezbollah au président syrien Bashar el-Assad contre les rebelles syriens et djihadistes : « Nous sommes confrontés au plus grand danger auquel la région fait face. Nous avons l’honneur de faire partie de la victoire qui sera atteinte ».
Depuis 2013, le Hezbollah affirme qu’il combat en Syrie pour empêcher l’extrémisme de se propager au Liban. Son implication divise toutefois profondément le pays, où ses rivaux sont des détracteurs du régime syrien, et exacerbe les tensions confessionnelles entre sunnites et chiites.
L’allocution télévisée de Nasrallah intervient un jour après qu’il a fait une rare apparition publique dans la banlieue sud de la capitale libanaise, s’adressant à des milliers de ses partisans avant les commémorations de la fête chiite de l’Achoura.
Comme il est apparu sur scène lundi – dans une émission diffusée en direct sur la chaîne du Hezbollah Al-Manar – vêtu d’une robe noire et d’un turban, la foule a commencé à l’encourager de manière extravagante, comme si elle était surprise de le voir. Le chef du groupe chiite n’était pas apparu en public depuis juillet quand il a assisté à un rassemblement pour marquer son soutien à la bande de Gaza.
Il s’agit de sa sixième apparition depuis que son groupe a combattu Israël dans une guerre dévastatrice en 2006.
Dans son discours, le chef du Hezbollah a également parlé de la guerre civile qui fait rage en Syrie, de la politique intérieure libanaise et du soutien iranien à l’armée libanaise.
Les combattants du Hezbollah se sont également affrontés avec les djihadistes dans l’est du Liban en octobre, et leurs bastions ont été soumis à des attaques à la bombe de manière répétée à cause de leur implication dans le conflit syrien.
Le discours de Nasrallah ce lundi a eu lieu avant l’Achoura, une fête qui marque la mort de l’imam Hussein, le petit-fils du prophète Mahomet, et l’une des figures les plus vénérées de l’islam chiite. Hussein a été tué aux mains des soldats du calife Yazid en l’an 680, un événement qui est au cœur du schisme de l’islam en sectes chiites et sunnites.
L’AFP a contribué à cet article.