Israël en guerre - Jour 538

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Le journaliste allemand arrêté à Beyrouth craignait d’être livré au Hezbollah

Paul Ronzheimer, brièvement détenu après avoir parlé à un média israélien depuis le Liban, affirme avoir appris après sa libération que le groupe terroriste était bien à sa recherche

Paul Ronzheimer s'adressant à la chaîne N12 dans des images diffusées le 12 octobre 2024. (Crédit : Capture d'écran/N12 ; utilisé conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)
Paul Ronzheimer s'adressant à la chaîne N12 dans des images diffusées le 12 octobre 2024. (Crédit : Capture d'écran/N12 ; utilisé conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)

Un correspondant allemand arrêté à Beyrouth le mois dernier par les autorités libanaises après avoir accordé une interview à une chaîne israélienne a déclaré samedi à un autre média israélien qu’il craignait que les autorités libanaises ne les livrent, lui et un collègue, au groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah.

Le rédacteur en chef adjoint et correspondant de Bild, Paul Ronzheimer, a été interviewé par la chaîne publique Kann le 27 septembre, jour où des frappes aériennes israéliennes ont éliminé le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah.

Le lendemain matin, lui et son caméraman ont été arrêtés par les autorités libanaises et n’ont été libérés qu’après l’intervention de l’ambassade d’Allemagne.

Ronzheimer, qui a depuis quitté le Liban, a déclaré à la chaîne N12 qu’il avait accepté une offre d’interview par la télévision israélienne parce qu’il « ne savait pas que c’était interdit, et je crois en la liberté de la presse ».

L’interview pourrait avoir été la première diffusion en direct de Beyrouth à la télévision israélienne depuis que l’armée israélienne s’est retirée de la capitale libanaise en 1982.

Le Liban a des lois strictes qui interdisent à ses citoyens tout contact avec Israël, un État ennemi, et sanctionnent tout ce qui pourrait être considéré comme une « normalisation ». Il n’est pas clair, cependant, comment la loi s’applique à Ronzheimer, un ressortissant allemand.

Paul Ronzheimer s’adressant à la chaîne publique Kann depuis Beyrouth après l’élimination par Israël de Hassan Nasrallah, le 27 septembre 2024. (Crédit : Capture d’écran/Kann ; utilisée conformément à l’article 27a de la loi sur le droit d’auteur)

Selon Ronzheimer, le matin suivant l’interview, « le cauchemar a commencé » lorsque cinq personnes ont frappé à sa porte en disant qu’elles avaient des questions de routine à lui poser et ont exigé qu’il leur remette son matériel – y compris son téléphone et ses caméras.

Lui et son caméraman ont ensuite été emmenés dans un centre d’interrogatoire, où il a été interrogé pendant deux heures sur ses activités et l’émission en direct. Il a maintenu qu’il ne savait pas qu’il était interdit de donner une telle interview et a déclaré avoir donné des interviews à divers médias.

Ronzheimer a déclaré à la chaîne N12 que lui et son caméraman avaient ensuite été menottés, qu’on leur avait bandé les yeux et qu’ils avaient été transférés dans un autre lieu, sans qu’on les informe de l’endroit où ils étaient emmenés.

À ce moment-là, il a craint d’être remis au Hezbollah.

Le correspondant a indiqué qu’il avait été emmené dans une installation militaire à l’extérieur de Beyrouth, où il a été interrogé sur la fréquence de ses visites en Israël et sur ses relations avec les Israéliens.

Les interrogateurs savaient qu’il avait interviewé le Premier ministre Benjamin Netanyahu il y a plusieurs mois, a-t-il ajouté.

Il n’a réalisé qu’il était toujours entre les mains des autorités libanaises et non du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah que lorsque son caméraman et lui ont été placés dans une cellule et qu’on leur a dit qu’ils ne pourraient voir un procureur que dans la matinée au plus tôt.

Selon Bild, Ronzheimer a été libéré plus tard dans la journée grâce à l’intervention de l’ambassade d’Allemagne.

Des portraits du chef éliminé du groupe terroriste chiite libanais, Hassan Nasrallah, accrochés aux décombres d’un bâtiment détruit par une frappe aérienne israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth, sur une photo prise lors d’une visite organisée par le bureau des médias du Hezbollah, le 2 octobre 2024. (Crédit : AFP)

Une fois relâché, il a déclaré avoir compris que le Hezbollah l’avait bel et bien recherché. Le groupe terroriste « partageait ma photo sur des comptes du Hezbollah […] et ils me cherchaient », a-t-il déclaré à la chaîne N12.

Le Hezbollah a l’habitude d’enlever des Occidentaux, y compris des reporters. Parmi eux, le journaliste de l’AP Terry Anderson, enlevé par le groupe en 1985 et retenu en captivité pendant sept ans.

« Lorsque j’étais dans la voiture, [conduite] d’un endroit à l’autre, les yeux bandés et les mains menottées […] je me disais, vous savez, où allons-nous et que se passera-t-il si le Hezbollah nous emmène ? », a raconté Ronzheimer à la chaîne N12.

Les autorités libanaises n’ont pas officiellement commenté l’incident impliquant Ronzheimer. Selon certains médias allemands, les autorités libanaises ont affirmé que Ronzheimer n’avait pas l’accréditation requise pour réaliser des reportages dans le pays, ce qu’il a vigoureusement nié.

Une femme lisant le Coran sur le site où chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a été éliminé, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 29 septembre 2024. (Crédit : Hassan Ammar/AP)

Selon l’article de Bild, Ronzheimer a décidé de quitter le Liban à la suite de cette épreuve. Il a fait remarquer que le Hezbollah, considéré par certains comme un État dans l’État, ne délivre pratiquement plus d’autorisations aux journalistes.

Pour des raisons de sécurité, Bild n’a fait état de l’arrestation de Ronzheimer qu’une fois qu’il avait quitté le pays. Il a déclaré à la chaîne N12 que lui et son équipe étaient en sécurité.

Le correspondant a continué à faire des reportages sur la guerre, notamment en s’adressant au journal allemand Die Welt depuis Tel Aviv la semaine dernière.

Ronzheimer s’était rendu au Liban pour faire un reportage sur l’opération militaire israélienne contre le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, lancée le mois dernier pour mettre fin à une année de tirs transfrontaliers et permettre aux habitants évacués du nord d’Israël de rentrer chez eux en toute sécurité.

Le ministère des Affaires étrangères allemand a relevé le niveau de crise de ses missions à Beyrouth, Ramallah et Tel Aviv en raison des combats, mais ses ambassades sont opérationnelles.

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