Le ministère de la Santé de Gaza avoue ignorer la cause de la mort du bébé
"Nous attendons le rapport du légiste", déclare le porte-parole, alors que la mort par inhalation de gaz lacrymogène de Layla Ghandour a fait la une des journaux lundi
Le porte-parole du ministère de la Santé dirigé par le Hamas à Gaza a déclaré mercredi qu’il ne connaissait pas la cause de la mort d’un bébé de 8 mois décédé près de la frontière de Gaza lundi dernier lors d’un incident qui a fait la une des journaux du monde entier.
S’adressant au Times of Israel par téléphone, le Dr Ashraf Al-Qudraf, directeur des relations publiques du ministère, a déclaré que la cause de la mort de Layla Ghandour n’était pas connue et faisait l’objet d’une enquête.
« Nous attendons le rapport du médecin légiste », a déclaré Al-Qudra.
Lorsqu’on lui a demandé si le bébé était inclus dans le bilan des morts publié par son ministère dans les violences à la frontière, il a répondu que le nombre de morts n’avait pas encore été mis en correspondance avec les noms.
Dans la nuit de lundi à mardi, Al-Qudra a publié une photo de Ghandour sur Facebook et a écrit qu’elle était morte des suites d’une inhalation de gaz.
Les informations selon lesquelles elle serait morte à cause des gaz lacrymogènes tirés par les soldats israéliens lors des manifestations de masse à la frontière de Gaza avec Israël ont occupé une place importante dans la couverture médiatique mondiale de la violence pendant une grande partie de la journée de mardi. Ses funérailles ont été filmées et ont fait la une des journaux télévisés et des journaux.
Mardi après-midi, cependant, un médecin de Gaza a déclaré que Ghandour souffrait de problèmes de santé préexistants et qu’il ne croyait pas que sa mort avait été causée par les gaz lacrymogènes. Il a parlé sous couvert de l’anonymat parce qu’il n’était pas autorisé à divulguer des informations médicales aux médias.
Dans un article publié par l’AFP mardi après-midi, la mère du bébé, Mariam al-Ghandour, a déclaré : « Les Israéliens l’ont tuée ».
On n’a pas demandé à la mère du bébé si celui-ci avait des problèmes de santé préexistants, et la famille a indiqué qu’elle était en bonne santé.
Un groupe de défense des droits de l’homme de Gaza, Al Mezan, a déclaré mardi qu’il enquêtait sur les circonstances de la mort de l’enfant.
Le porte-parole en langue arabe de l’armée israélienne, Avichay Adraee, a tweetté mardi qu’Israël disposait de « plusieurs témoignages » qui remettaient en question l’authenticité des affirmations concernant les circonstances de la mort du bébé.
Mariam, elle-même âgée de 17 ans, a expliqué à l’AFP qu’elle avait un rendez-vous chez le dentiste « alors j’ai laissé Leila avec mes frères à la maison ».
« Mon petit frère l’a prise et est allé à la frontière », a-t-elle expliqué.
Le frère, Ammar, 11 ans, a dit qu’il pensait à tort que sa sœur était à la frontière avec sa mère et d’autres membres de sa famille. « Alors je l’ai emmenée avec moi dans le bus ». Et d’ajouter : « Je sens que je suis responsable (de sa mort) ».
Près de la frontière, il a finalement trouvé sa mère Heyam et lui a remis Leila. Ils ne sont restés que quelques minutes, a insisté Heyam, avant que les gaz lacrymogènes ne retombent sur eux.
« Je pouvais à peine respirer », a-t-elle précisé. « Nous nous sommes éloignés des fumées de gaz et avons donné Layla à ma sœur et sommes partis à la recherche de deux autres enfants pour que nous puissions partir. Elle buvait du jus de fruit mais pleurait beaucoup. Puis elle s’est tue. Je croyais qu’elle dormait. »
Ce n’est que lorsqu’ils sont descendus de l’autobus qu’ils ont remarqué que sa peau était devenue bleue, a précisé la famille.
« Je me suis précipité à l’hôpital. Ils m’ont dit qu’elle était morte depuis plus d’une heure », a déclaré Heyam.
Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, dirigé par le Hamas, a déclaré mardi matin que 60 Palestiniens avaient été tués lors d’affrontements violents le long de la frontière du territoire avec Israël la veille.
Huit des personnes tuées par des coups de feu dans les affrontements étaient des enfants, selon le ministère.
L’armée israélienne a déclaré mardi que 24 des personnes tuées étaient des membres du Hamas et des groupes terroristes du Jihad islamique palestinien. Plus tard mardi, le Hamas et le Jihad islamique palestinien ont reconnu que 13 des morts étaient ses membres. Et mercredi, un responsable du Hamas a déclaré que 50 des morts étaient des membres du Hamas.
« Dans les dernières vagues d’affrontements, si 62 personnes sont mortes en martyrs, 50 des martyrs appartenaient au Hamas et 12 au peuple. Comment le Hamas peut-il en tirer profit s’il paie un prix aussi cher ? », a déclaré Salah Bardawil, responsable du Hamas, dans une interview accordée à la chaîne d’information palestinienne Baladna.
Israël a accusé le groupe terroriste du Hamas d’encourager les manifestations et de les utiliser comme couverture pour tenter de perpétrer des attentats terroristes, notamment en tirant sur les soldats et en tentant de franchir la clôture de la frontière.