La Jordanie et l’ONU défendent l’UNRWA
Ayman Safadi déclare que la suspension des fonds est une "punition collective" ; l'ONU appelle les donateurs à reprendre leur versement
Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a pris la défense de l’Office controversé de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), après qu’une série de pays ont suspendu leur financement à l’organisme suite aux accusations selon lesquelles plusieurs de ses employés étaient impliqués dans l’attaque du 7 octobre menée par le groupe terroriste palestinien du Hamas sur le sud d’Israël.
« L’UNRWA est la bouée de sauvetage de plus de 2 millions de Palestiniens menacés de famine à Gaza. Il ne devrait pas être puni collectivement sur la base d’allégations concernant 12 personnes sur les 13 000 membres de son personnel », a écrit Safadi sur X.
« L’UNRWA a agi de manière responsable et a ouvert une enquête. Nous demandons instamment aux pays qui ont suspendu leurs fonds de revenir sur leur décision », a ajouté Safadi, faisant écho à un appel lancé samedi par le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini.
L’UNRWA fournit des services, tels que l’éducation et la santé, dans dix camps de réfugiés palestiniens en Jordanie, le seul pays arabe où les Palestiniens ont obtenu la citoyenneté. Selon les données de l’agence, seuls 18 % des deux millions de Palestiniens et de leurs descendants vivent encore dans des camps de réfugiés.
UNRWA is the lifeline for over 2m Palestinians facing starvation in Gaza. It should’t be collectively punished upon allegations against 12 persons out of its 13000 staff. UNRWA acted responsibly & began an investigation. We urge countries that suspended funds to reverse decision.
— Ayman Safadi (@AymanHsafadi) January 28, 2024
Il existe aujourd’hui 58 camps de réfugiés désignés dans les régions où l’UNRWA opère, en Jordanie, au Liban, en Syrie, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
En 2022, les fonds provenant du budget ordinaire des Nations unies et les contributions d’autres entités onusiennes s’élevaient à 44,6 millions de dollars.
Les cinq principaux donateurs sont, dans l’ordre, les Etats-Unis, l’Allemagne, l’Union européenne, la Suède et la Norvège. Figurent aussi notamment la Turquie, l’Arabie saoudite, le Japon et la Suisse.
Le chef des Nations unies a aussi appelé dimanche les pays donateurs à garantir la poursuite des activités menées en faveur des civils à Gaza par l’Agence pour les réfugiés palestiniens.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a déclaré que l’organisme « doit être remplacé par des agences dédiées à une paix et un développement véritables » et a appelé à la démission de Lazzarini.