Israël en guerre - Jour 364

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Le monde exhorte le Hamas à accepter l’accord, qui semble signaler un rejet probable

Les chefs terroristes veulent que toute trêve garantisse la fin de la guerre et accusent Israël d'avoir modifié l'offre de Biden dans une note adressée aux factions palestiniennes

Yahya Sinwar, le chef du Hamas à Gaza, saluant ses partisans pendant une rencontre de factions palestiniennes, dans son bureau de Gaza City, le 13 avril 2022. (Crédit : Adel Hana/AP)
Yahya Sinwar, le chef du Hamas à Gaza, saluant ses partisans pendant une rencontre de factions palestiniennes, dans son bureau de Gaza City, le 13 avril 2022. (Crédit : Adel Hana/AP)

Les signaux se sont multipliés jeudi semblant indiquer que le Hamas est prêt à rejeter la dernière proposition d’Israël pour une libération d’otages et un accord de trêve à Gaza, alors que les responsables du groupe terroriste palestinien ont réitéré leur insistance pour que tout accord garantisse la fin de la guerre, une demande qu’Israël a rejetée à maintes reprises.

Les pourparlers entre les médiateurs qataris, égyptiens et américains en vue de parvenir à un cessez-le-feu étaient toujours en cours jeudi, mais n’ont montré aucun signe de percée, ont déclaré deux sources de sécurité égyptiennes.

Les pourparlers ont débuté mercredi, lorsque le directeur de la CIA, William Burns, a rencontré des hauts fonctionnaires du Qatar et de l’Egypte à Doha pour discuter d’une proposition que le président américain Joe Biden a publiquement présentée la semaine dernière. Biden a décrit le plan en trois phases comme une initiative israélienne.

Les discussions au Qatar visaient à trouver une formule susceptible de rassurer le groupe terroriste palestinien du Hamas, qui exige des garanties que l’accord aboutira à une cessation complète des hostilités dans la bande de Gaza et à un retrait total d’Israël du territoire, ont indiqué les sources égyptiennes.

Israël a déclaré qu’il refuserait d’accepter de telles garanties.

Un haut responsable du Hamas, Sami Abu Zuhri, a déclaré à Reuters jeudi que, si le groupe terroriste accueillait favorablement ce qu’il a appelé « les idées de Biden », un projet de résolution américain au Conseil de sécurité de l’ONU basé sur la dernière proposition était lié à une offre de cessez-le-feu israélienne que le Hamas avait vue et rejetée.

Le président américain Joe Biden annonçant une proposition de trêve entre Israël et le Hamas à Gaza, dans la salle à manger de la Maison Blanche, à Washington, le 31 mai 2024. (Crédit : Evan Vucci/AP)

« Le document [américain] ne mentionne pas la fin de l’agression ou le retrait », a-t-il déclaré. « Les documents israéliens parlent de négociations à durée indéterminée, sans date limite, et évoquent une phase au cours de laquelle l’occupation récupère ses otages et reprend la guerre. Nous avions dit aux médiateurs qu’un tel document n’était pas acceptable pour nous. »

Il a déclaré que le Hamas était attaché à sa proposition du 5 mai, selon laquelle le groupe terroriste palestinien conserverait le contrôle de la bande de Gaza et ne libérerait que très peu d’otages en échange de centaines de terroristes palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël – un plan aussitôt rejeté par Israël.

Mercredi, le Hamas a distribué à d’autres groupes palestiniens un document rejetant la dernière proposition d’Israël, a rapporté le média saoudien Asharq News, après avoir consulté une copie du mémorandum du groupe terroriste basé à Gaza.

Selon le Hamas, l’offre israélienne « diffère fondamentalement » de la proposition annoncée par Biden vendredi.

Le document indique que l’offre d’Israël « ne garantit pas un cessez-le-feu permanent » et permet à Israël de récupérer « les prisonniers [otages] qui l’intéressent, puis de reprendre la guerre d’extermination contre notre peuple ».

Cherchant à sortir les négociations d’une impasse prolongée, Biden a rendu publics la semaine dernière certains des détails de la dernière proposition israélienne, ce qui a quelque peu surpris Israël.

Selon Asharq, le Hamas a déclaré dans le mémorandum qu’il accueillait favorablement la proposition de Biden « parce qu’elle fournit les bases nécessaires pour parvenir à un accord qui aboutisse à un cessez-le-feu permanent, au retrait de l’armée d’occupation [nom donné par les groupes anti-Israël à Tsahal] de la bande de Gaza, à l’acheminement de grandes quantités d’aide, au retour des personnes déplacées, à la reconstruction et à l’échange de prisonniers [palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël] ».

Le groupe terroriste a ajouté qu’il était prêt à accepter tout accord garantissant ces exigences et qu’il n’accepterait aucun accord qui ne « stipule pas explicitement un cessez-le-feu permanent ».

Les troupes de la Brigade Givati ​​opérant à Rafah, dans le sud de Gaza, sur une photo publiée le 6 juin 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Il a également insisté pour que Biden s’assure qu’Israël accepte les conditions énoncées dans son discours à la Maison Blanche.

Par ailleurs, Osama Hamdan, un responsable du Hamas basé à Beyrouth, a déclaré à l’AFP : « Il n’y a aucune proposition, ce sont juste des mots prononcés par Biden lors d’un discours. » « Jusqu’à présent, les Américains n’ont rien présenté d’écrit qui les engage à respecter ce que Biden a dit dans son discours », a-t-il dit.

Hamdan a affirmé que Biden « a tenté de dissimuler le rejet israélien » de l’accord que le Hamas avait déclaré avoir accepté en mai, qui aurait laissé le groupe terroriste au pouvoir dans la bande de Gaza.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a insisté à de multiples reprises sur le fait qu’il n’accepterait aucun accord sur les otages qui empêcherait Israël d’atteindre son objectif de guerre, à savoir l’élimination du Hamas, qui a orchestré l’attaque du 7 octobre dans le sud d’Israël, qui a fait près de 1 200 morts et dont 251 personnes ont été enlevées et emmenées de force dans la bande de Gaza.

Son cabinet de guerre a approuvé une proposition qui mettrait fin à la guerre si elle était pleinement mise en œuvre, bien que le Premier ministre affirme sans ambages qu’elle permettrait tout de même à Israël d’atteindre ses objectifs de guerre – y compris le renversement du Hamas – avant cela.

Netanyahu a annulé les réunions du cabinet de guerre et du cabinet de sécurité nationale prévues pour jeudi soir, a déclaré un responsable du bureau du Premier ministre au Times of Israel, sans fournir d’explication.

Mercredi, des sources du Hamas ont déclaré à Asharq Al-Awsat, basé à Londres, « qu’Israël se livre à des manipulations ».

Des troupes de l’armée israélienne en opération, à Rafah, dans le sud de Gaza, sur dans une photo publiée le 31 mai 2024. (Crédit : Armée israélienne)

« Ils veulent une trêve temporaire, puis la guerre reprendra […] Ils utilisent des textes ambigus qui sont ouverts à l’interprétation. »

Jeudi, les dirigeants des pays dont les citoyens sont détenus à Gaza ont appelé le Hamas à accepter la proposition annoncée par Biden.

« Il n’y a pas de temps à perdre », ont déclaré les dirigeants mondiaux dans un communiqué. « Nous appelons le Hamas à conclure cet accord, qu’Israël est prêt à accepter, et à entamer le processus de libération de nos citoyens. »

« Il est temps que la guerre prenne fin et cet accord est le point de départ nécessaire », indique la missive, signée par les dirigeants des États-Unis, de l’Argentine, de l’Autriche, du Brésil, de la Bulgarie, du Canada, de la Colombie, du Danemark, de la France, de l’Allemagne, de la Pologne, du Portugal, de la Roumanie, de la Serbie, de l’Espagne, de la Thaïlande et du Royaume-Uni.

Mercredi, le ministre de la Défense Yoav Gallant a déclaré que les négociations avec le Hamas ne se dérouleraient « que sous le feu ».

« Nous sommes dans un processus où nous continuerons à épuiser l’ennemi. Toute négociation avec le groupe terroriste du Hamas ne se fera que sous le feu », a-t-il affirmé.

Par ailleurs, le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a déclaré mercredi que le groupe terroriste traiterait « sérieusement et positivement » tout accord de cessez-le-feu basé sur un arrêt total de la guerre et le retrait complet des troupes israéliennes de la bande de Gaza.

Les États-Unis ont simultanément placé la balle dans le camp du Hamas, en soulignant à maintes reprises que l’offre israélienne était presque identique à la dernière proposition faite par le groupe terroriste.

Ismaïl Haniyeh, le chef du bureau politique du groupe terroriste palestinien du Hamas basé à Doha, s’adressant à la presse après une réunion avec le ministre iranien des Affaires étrangères, à Téhéran, en Iran, le 26 mars 2024. (Crédit : AFP)

L’équipe de négociation israélienne dirigée par le chef de l’agence de renseignement du Mossad, David Barnea, qui a reçu son mandat de Netanyahu mais qui a cherché à plusieurs reprises à élargir sa marge de manœuvre afin de parvenir à un accord, a ajouté une nouvelle clause à sa dernière proposition soumise la semaine dernière, dans le but de sortir de cette impasse.

L’offre prévoit une trêve de six semaines dans sa première phase, au cours de laquelle les femmes, les personnes âgées et les otages malades encore en vie seront libérés. Au cours de cette première phase, les parties doivent également discuter d’un cessez-le-feu permanent. La clause ajoutée précise que la première phase de la trêve peut se prolonger au-delà des six semaines initialement prévues si les pourparlers en vue d’un cessez-le-feu permanent se poursuivent de bonne foi.

Cette clause est restée vague, les médiateurs espérant qu’elle satisferait suffisamment les deux parties pour qu’elles acceptent au moins la première phase de l’accord.

Les États-Unis ont appuyé cette proposition israélienne en envoyant le chef de la CIA, William Burns, et l’envoyé de la Maison Blanche chargé des questions relatives au Moyen-Orient, Brett McGurk, dans la région pour tenter de faire aboutir l’accord.

Le chef de la CIA William Burns, le chef du renseignement égyptien Abbas Kamel, le chef du Mossad David Barnea et le Premier ministre qatari Mohammed ben Abdulrahman al-Thani. (Crédit : Collage/AP/AFP)

Burns a rencontré mercredi le Premier ministre qatari Mohammed ben Abdulrahman al-Thani et le chef des services de renseignements égyptiens Abbas Kamel à Doha. Ces deux médiateurs ont ensuite rencontré une délégation du Hamas afin d’inciter le groupe terroriste palestinien à accepter la proposition israélienne, a indiqué au Times of Israel un responsable au fait de la question.

Entre-temps, McGurk s’est rendu au Caire pour d’autres réunions avec des responsables égyptiens, avec le même objectif à l’ordre du jour. Le Qatar et l’Egypte ont été chargés d’amener le Hamas à la table des négociations, Doha étant en mesure d’influencer les dirigeants étrangers du groupe terroriste palestinien qu’il accueille, tandis que l’Egypte jouit d’une certaine influence auprès des dirigeants du Hamas à Gaza en raison de leur frontière commune.

Le cabinet de guerre israélien s’est réuni mercredi soir et a approfondi les discussions sur l’accord, mais a décidé de ne pas envoyer son équipe de négociation à Doha tant que le Hamas n’aura pas donné sa réponse à la proposition, qu’il a reçue jeudi dernier, a déclaré un responsable israélien.

120 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouveraient toujours à Gaza. Tsahal a confirmé la mort de 41 des otages encore détenus par le Hamas, citant de nouveaux renseignements et de nouvelles découvertes obtenus par les troupes opérant à Gaza.

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