Gallant : On négociera sous « le feu » ; Haniyeh : Pas d’otages sans la fin de la guerre
Après avoir vu le chef de la CIA, l'émir al-Thani et le chef des renseignements égyptiens rencontrent le Hamas à Doha et le presse d'accepter l'offre israélienne
Les pourparlers pour la libération des otages avec le Hamas « ne se feront que sous le feu », a déclaré mercredi le ministre de la Défense Yoav Gallant lors d’un survol de la bande de Gaza et de la frontière libanaise, rejetant la position maintes fois répétée du groupe terroriste palestinien selon laquelle il ne négociera pas tant que les combats se poursuivront.
« Les frappes et les panaches de fumée des attaques de Tsahal sont clairement visibles à l’œil nu, tant dans la bande de Gaza que dans le
nord », a déclaré Gallant à bord d’un avion F-15 du 133e escadron de l’armée de l’air israélienne.
« Nous sommes dans un processus où nous continuerons à épuiser l’ennemi. Toute négociation avec le groupe terroriste du Hamas ne se fera que sous le feu de l’ennemi », a-t-il affirmé.
Par ailleurs, le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a déclaré mercredi que le groupe terroriste traiterait « sérieusement et positivement » tout accord de cessez-le-feu basé sur un arrêt total de la guerre et le retrait complet des troupes israéliennes de la bande de Gaza.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a insisté à de multiples reprises sur le fait qu’il n’accepterait aucun accord qui empêcherait Israël d’atteindre son objectif de guerre, à savoir l’élimination du Hamas, qui a orchestré l’assaut sadique du 7 octobre, lequel a fait près de 1 200 morts, pour la plupart des civils, et enlevé 251 personnes, dont 120 sont toujours détenues à Gaza – parmi lesquelles 41 seraient mortes selon l’armée.
Son cabinet de guerre a approuvé une proposition d’accord sur les otages qui mettrait fin à la guerre si elle était pleinement mise en œuvre, bien que le Premier ministre soutienne qu’elle permettrait à Israël d’atteindre ses objectifs de guerre avant cela.
Cherchant à sortir les négociations d’une impasse prolongée, le président américain Joe Biden a rendu publics, la semaine dernière, certains détails de la proposition israélienne – une démarche qui pourrait ébranler la coalition Netanyahu, étant donné que ses partis d’extrême droite ont juré de faire tomber le gouvernement si l’accord, tel que présenté par Biden, est accepté.
Les États-Unis ont simultanément placé la balle dans le camp du Hamas, en soulignant à maintes reprises que l’offre israélienne était presque identique à la dernière proposition faite par le groupe terroriste.
Toutefois, l’impasse demeure : Israël insiste pour poursuivre la guerre jusqu’à l’anéantissement du Hamas et le groupe terroriste refuse de libérer les otages restants à moins que Jérusalem ne s’engage d’emblée à un cessez-le-feu permanent.
L’équipe de négociation israélienne dirigée par le chef de l’agence de renseignement du Mossad, David Barnea, qui a reçu son mandat de Netanyahu mais qui a cherché à plusieurs reprises à élargir sa marge de manœuvre afin de parvenir à un accord, a ajouté une nouvelle clause à sa dernière proposition soumise la semaine dernière, dans le but de sortir de cette impasse.
L’offre prévoit une trêve de six semaines dans sa première phase, au cours de laquelle les femmes, les personnes âgées et les otages malades encore en vie seront libérés. Au cours de cette première phase, les parties doivent également discuter d’un cessez-le-feu permanent. La clause ajoutée précise que la première phase de la trêve peut se prolonger au-delà des six semaines initialement prévues si les pourparlers en vue d’un cessez-le-feu permanent se poursuivent de bonne foi.
Cette clause est restée vague, les médiateurs espérant qu’elle satisferait suffisamment les deux parties pour qu’elles acceptent au moins la première phase de l’accord.
Mais l’insistance de Netanyahu en début de semaine sur le fait qu’Israël n’arrêterait pas la guerre tant que le Hamas ne serait pas vaincu – en réponse aux protestations de ses alliés d’extrême droite – a conduit le Hamas à exiger des clarifications et des garanties supplémentaires de la part des médiateurs, ce qui a nui aux efforts déployés pour parvenir à un accord, a déclaré un haut fonctionnaire israélien.
Néanmoins, les États-Unis appuient cette proposition israélienne en envoyant le chef de la CIA, William Burns, et l’envoyé de la Maison Blanche chargé des questions relatives au Moyen-Orient, Brett McGurk, dans la région pour tenter de faire aboutir l’accord.
Burns a rencontré mercredi le Premier ministre qatari Mohammed ben Abdulrahman al-Thani et le chef des services de renseignements égyptiens Abbas Kamel à Doha. Ces deux médiateurs ont ensuite rencontré une délégation du Hamas afin d’inciter le groupe terroriste palestinien à accepter la proposition israélienne, a indiqué au Times of Israel un fonctionnaire au fait de la question.
Entre-temps, McGurk s’est rendu au Caire pour d’autres réunions avec des responsables égyptiens, avec le même objectif à l’ordre du jour. Le Qatar et l’Égypte ont été chargés d’amener le Hamas à la table des négociations, Doha étant en mesure d’influencer les dirigeants étrangers du groupe terroriste palestinien qu’il accueille, tandis que l’Égypte jouit d’une certaine influence auprès des dirigeants du Hamas à Gaza en raison de leur frontière commune.
Les médiateurs s’attendent à ce que le Hamas accepte la proposition israélienne tout en émettant une série de réserves qui feront traîner les pourparlers.
Le cabinet de guerre israélien s’est réuni mercredi soir et a approfondi les discussions sur l’accord, mais a décidé de ne pas envoyer son équipe de négociation à Doha tant que le Hamas n’aura pas donné sa réponse à la proposition, qu’il a reçue jeudi dernier, a déclaré un responsable israélien.
120 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouveraient toujours à Gaza. Tsahal a confirmé la mort de 41 des otages encore détenus par le Hamas, citant de nouveaux renseignements et de nouvelles découvertes obtenus par les troupes opérant à Gaza.
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