Le Likud rejette le projet de loi de dissolution de la Knesset de HaMahane HaMamlahti
Le Likud a répondu qu’en temps de guerre, « Israël a besoin d'unité, pas de division », que ce projet serait une capitulation devant le Hamas et porterait un coup fatal aux otages
Suite à l’appel lancé en avril par Benny Gantz en faveur d’élections anticipées, la députée HaMahane HaMamlahti Pnina Tamano-Shata a déposé jeudi une proposition de loi visant à dissoudre la Knesset.
La formation centriste, membre du gouvernement d’urgence, a « déposé une proposition de loi de dissolution de la 25e Knesset. Ceci fait suite à la demande du chef du parti Benny Gantz d’aller de l’avant dans le cadre d’un large accord en vue de la tenue d’élections avant le mois d’octobre, un an après le massacre », selon un communiqué du parti.
« Le 7 octobre a été un désastre qui nous oblige à revenir en arrière afin de regagner la confiance du peuple, d’établir un gouvernement d’unité élargie et stable qui puisse nous guider en toute sécurité à travers les énormes défis en matière de sécurité, d’économie et, surtout, au sein de la société israélienne », a indiqué Tamano-Shata dans un communiqué. « Le fait de soumettre le projet de loi maintenant nous permettra de l’introduire au cours de la session législative actuelle. »
Le parti Likud du Premier ministre Benjamin Netanyahu a rejeté l’appel comme étant inutilement source de division et préjudiciable à l’effort de guerre. Le Likud de Netanyahu dirige un bloc de coalition de 64 membres dans la Knesset de 120 membres sans le parti de Gantz, qui a rejoint la coalition après le 7 octobre et n’est donc pas susceptible d’être affecté par le projet de loi.
« En pleine guerre, Israël a besoin d’unité, pas de division. La dissolution du gouvernement d’union est une récompense pour [le chef du Hamas Yahya] Sinwar, une capitulation devant les pressions internationales et un coup fatal porté aux efforts de libération des personnes kidnappées », a indiqué le parti au pouvoir dans un communiqué.
Les tensions entre Gantz et Netanyahu n’ont cessé de croître depuis que le premier a rejoint le gouvernement dans les jours qui ont suivi le 7 octobre.
Le 3 avril, Gantz a appelé Israël à organiser des élections anticipées d’ici septembre, dans un contexte de mécontentement croissant sur la gestion de la guerre contre le Hamas et l’incapacité à ramener les otages chez eux.
Un peu plus de six semaines plus tard, Gantz a lancé un ultimatum à Netanyahu en direct à la télévision, en le menaçant de se retirer de la coalition si le Premier ministre ne s’engageait pas, d’ici le 8 juin, à adopter une vision commune du conflit à Gaza.
S’adressant au Times of Israel à l’époque, la députée Tamano-Shata a expliqué qu’elle et ses collègues « ne veulent pas quitter le gouvernement, mais si [Netanyahu] nous pousse à le faire, nous partirons ».
Peu de temps après, Gantz a défié Netanyahu en exigeant la mise en place immédiate d’une commission d’enquête de l’État sur les échecs qui ont conduit à l’assaut dévastateur du Hamas le 7 octobre.
Mercredi, le député Gadi Eisenkot, observateur du cabinet de Guerre et membre du parti de Gantz, a accusé Netanyahu d’avoir failli à Israël en matière de sécurité et d’économie, affirmant qu’il était « clair que ce gouvernement devait être remplacé le plus rapidement possible ».
Eisenkot a suggéré qu’un vote soit organisé entre septembre et décembre « pour reconstruire la nation ».