Le personnel d’un café à Oakland, théâtre d’un incident antisémite, a été licencié
Le personnel du Farley's East avait été filmé refusant l'accès aux WC à une femme qui voulait y filmer des tags antisémites, disant "qu’Israël aime s'approprier les biens d'autrui"
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Les propriétaires d’un café d’Oakland, en Californie, ont annoncé samedi qu’ils avaient renvoyé leurs employés qui avaient récemment été filmés alors qu’ils tentaient d’empêcher une cliente d’utiliser les toilettes de l’établissement. Cette dernière voulait filmer les graffitis anti-Israël qui se trouvaient à l’intérieur des toilettes.
La direction du Farley’s East Café a déclaré dans un communiqué que cet incident montrait qu’elle n’était pas parvenue à créer l’espace sécurisé qu’elle espérait créer lorsqu’elle a ouvert son établissement il y a trente-cinq ans.
« Des événements comme celui-ci sèment la peur au sein de la communauté juive et perpétuent la montée de l’antisémitisme dans notre communauté et dans le monde entier. Nous ne tolérons aucun comportement chez Farley’s qui empêche les gens de se sentir bienvenus ou en sécurité », peut-on lire dans le communiqué.
La cliente du Farley’s East s’était apparemment plainte auprès du personnel de la présence de graffitis anti-Israël à l’intérieur des toilettes et avait tenté d’y retourner pour filmer les tags, mais en a été empêchée par des employés.
Des informations qui ont circulé à la suite de l’incident ont identifié la femme comme étant juive, mais cela n’a pas été confirmé. Son accent, qui était étranger, pourrait être israélien, mais cela n’a pas non plus été confirmé.
« Nous vous avons donné tout ce que vous avez commandé… Je sais qu’Israël adore s’approprier les biens des autres et dire que ce sont les siens, mais nous avons pris de l’avance », a dit un des employés à la cliente qui a filmé l’interaction sur son téléphone portable. « Nous avons le droit de refuser de vous servir. »
Oakland, CA – 3 antisemitic employees at Farley's East coffee house (33 Grand Ave.) are filmed denying a Jewish woman's access to a bathroom after she complained that it was filled with antisemitic graffiti.
After FINALLY allowing her inside the restroom, the employees start… pic.twitter.com/t3rFMyRIDH
— nycphotog (@nycphotog) December 7, 2023
« Vous vous trouvez actuellement dans une propriété privée », a ajouté une autre membre du personnel. « Je vous demande de partir. »
La cliente a demandé à plusieurs reprises : « Vous n’allez pas me laisser aller aux toilettes ? »
Un employé d’un commerce voisin a alors dit à la cliente qu’elle pouvait utiliser leurs toilettes. Mais la femme a insisté pour entrer dans les toilettes où se trouvaient les graffitis. « Je ne devrais pas être empêchée d’utiliser les toilettes alors que d’autres personnes y sont autorisées », a-t-elle déclaré.
« Tout ce que vous obtiendrez, c’est une vidéo de nous disant que ‘le sionisme est de l’antisémitisme’, parce que c’est vraiment le cas » lui a alors répondu le troisième employé.
« Si vous êtes d’accord avec [les graffitis], pourquoi avez-vous peur que je les prenne en photo ? » a demandé la cliente.
Le personnel a alors soudainement acquiescé et a laisser la cliente entrer dans les toilettes.
Elle a filmé l’intérieur, où l’on voit la phrase « Sionisme = fascisme » écrite sur un miroir et « La neutralité… ouvre la voie au génocide. Libérez la Palestine », taguée sur la table à langer.
« L’histoire n’a pas commencé en 1948, madame », a affirmé un des employés, faisant apparemment référence à l’année de la création d’Israël.
« Libérez la Palestine. À présent, allez-vous-en, s’il vous plaît » a renchéri le troisième employé, tandis que le second a répété la phrase avant d’ajouter : « C’est toujours… génial, on ADORE ça ».
Lorsque l’incident est devenu viral, Farley’s East a publié des excuses sur les réseaux sociaux, qualifiant le graffiti dans les toilettes de « discours de haine », affirmant qu’il avait été effacé, que la chaîne n’est pas antisémite et que « des mesures correctives seraient prises ».
« Le personnel a mal géré la situation et nous nous excusons pour cette erreur et la détresse causée à la cliente. Nous avons pris des mesures correctives avec notre personnel et avons enlevé le graffiti offensant », a indiqué le café, sans préciser quelles mesures avaient été prises à l’égard des employés.
Le café a annoncé samedi, que « les employés impliqués dans l’incident n’était plus employés par Farley’s ».
« Si tous les employés ont le droit d’avoir des opinions différentes, ils n’ont pas le droit de s’exprimer au travail d’une manière irrespectueuse et blessante envers qui que ce soit », a affirmé le café.
Oakland a fait les gros titres la semaine dernière lorsque plusieurs participants à une réunion du conseil municipal sur une résolution appelant à un cessez-le-feu à Gaza ont nié les atrocités commises par le Hamas le 7 octobre, et que d’autres ont soutenu le droit du groupe terroriste à recourir à la violence contre Israël.
Avant d’approuver la résolution, le conseil municipal a rejeté par 6 voix contre 2 les amendements proposés qui condamnaient spécifiquement les meurtres et les prises d’otages du Hamas, dont le massacre de quelque 1 200 personnes et l’enlèvement d’environ 240 autres ont déclenché la guerre dans la bande de Gaza.
L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.