Le petit-fils d’un comploteur anti-hitlérien réclame la restitution de terres
En mars 1945, Solms Baruth a signé un document depuis sa prison octroyant un "droit de disposition" et transmettant les 17 300 hectares de ses terres directement à Himmler
Alors qu’ont été organisées les célébrations du 75e anniversaire de la tentative d’assassinat d’Adolf Hitler le 20 juillet 1944, le petit-fils d’un conspirateur de « l’Opération Walkyrie » a déposé une nouvelle demande de restitution des terres.
Le Prince Friedrich III de Solms Baruth, s’il n’a pas été exécuté par les nazis, a néanmoins été arrêté le 21 juillet 1944, puis emprisonné et torturé 9 mois durant pour le rôle qu’il avait joué dans l’attentat. En mars 1945, il a signé un document depuis la prison octroyant un « droit de disposition » et transmettant les 17 300 hectares de ses terres directement à Himmler.
Les tribunaux allemands ont confirmé la validité du document octroyant un « droit de disposition » à Himmler dans le cadre d’une demande de restitution des terres déposée en 2014 et rejetée.
Les avocats de Solms Baruth, le petit-fils du prince, estiment que ces documents découverts récemment, mal classés et trouvés par hasard dans les archives d’État d’Allemagne, permettront de résoudre ce cas. Une analyse chimique indépendante de l’encre des « ordres de destruction » a permis de dater les documents de la période pour laquelle il est possible de prétendre à une restitution.
Si la demande est une nouvelle fois rejetée, le demandeur, avec son avocat Lord Peter Goldsmith C.R., portera le cas devant la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg. Lord Goldsmith a déclaré : « Lors du rejet de la demande de restitution en 2014, les tribunaux ont refusé d’entendre le témoignage de l’historien Sir Antony Beevor, parmi d’autres experts, ont rejeté le rapport des Services de renseignement britanniques confirmant que l’arrestation et la confiscation des terres étaient une conséquence du complot de 1944, et ont négligé de demander un témoignage d’expert au gouvernement. »
Les avocats de Solms Baruth ont estimé que 10 à 20 % des demandes en suspens dans les archives du Land de Brandenbourg pourraient être reconnues comme des nouveaux cas potentiels de « restitution » – car elles concernent des actions entreprises avant mai 1945 par le gouvernement nazi (les lois sur la restitution ne s’appliquent pas aux cas survenus après mai 1945).
Le demandeur Frederick Solms Baruth a indiqué : « Que cette grave injustice soit réparée était l’une des dernières volontés de mon grand-père et de mon père. Face à l’indifférence et à l’obscurantisme, j’en ai fait un devoir et je n’aurai de cesse que justice soit rendue. Mon rêve est de voir cette terre restituée et de ramener la prospérité à la région de Baruth par le biais d’investissements, de réflexions et de soins, afin d’honorer la mémoire de mon grand-père. »