Le projet « Café Otef », où les résidents évacués du sud peuvent se sentir chez eux
Le premier café appartenant à Netiv HaAsara a connu un tel succès à Tel Aviv, que 7 autres vont ouvrir, chacun racontant des récits et vendant des spécialités de chaque localité frappée le 7 octobre
La file d’attente pour un café ou une pâtisserie serpentait à l’extérieur du Café Otef, dans le complexe de Sarona, à Tel Aviv, et les tables étaient bondées.
« C’est comme ça tous les week-ends », a déclaré Tamir Barelko, l’un des co-fondateurs du projet, qui vise à aider les survivants de l’assaut barbare et sadique du groupe terroriste palestinien du Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre.
Barelko, restaurateur et fervent entrepreneur dans le monde culinaire, se considère comme un militant par nature. Dans les semaines qui ont suivi le 7 octobre, il a cherché à faire quelque chose pour aider les dizaines de milliers de personnes évacuées des communautés frontalières de Gaza, dont beaucoup vers Tel Aviv.
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« Je voulais faire quelque chose de concret, construire quelque chose qui leur permette de se reconstruire eux-mêmes », a expliqué Barelko.
En collaboration avec plusieurs militants, Barelko a créé le modèle du Café Otef, du nom d’Otef Azza – ou « l’enveloppe de Gaza » en hébreu.
Sept des localités les plus durement touchées auront chacune leur propre café, géré par des habitants de ces communautés, où ils pourront se réunir, travailler et se sentir soutenus par les résidents locaux qui passeront pour manger un morceau.
Tous les cafés fonctionneront comme des pop-up sans loyer pendant les six premiers mois, avec la possibilité de poursuivre par la suite.
Les cafés sont financés par les branches philanthropiques des banques israéliennes et des entreprises high-tech, a déclaré Barelko.
Chaque café emploie une dizaine de personnes, toutes issues de la localité représentée par le lieu. Le gérant de chaque café percevra 15 % des bénéfices en guise d’incitation à la réussite, a précisé Barelko.
Chaque Café Otef proposera le même menu de pâtisseries feuilletées et de sandwichs, conçu par la chef et rédactrice gastronomique Ruthie Russo. Le café est servi dans des gobelets en carton dont la mousse porte des messages tels que « We shall thrive again » (« Nous prospérerons à nouveau »).
Des boutiques proposeront des produits fabriqués dans diverses communautés de la frontière de Gaza, notamment des poteries en forme de fleurs d’anémone rouge, des pots de miel et de confiture, des tee-shirts et des livres.
« Il s’agit d’une marque », a souligné Barelko, « chaque café ayant sa propre histoire. Nous le construisons selon leurs spécifications, et chaque lieu est censé être significatif ».
Chaque café racontera les histoires et offrira les spécialités de sa communauté, comme le miel produit par le kibboutz Yad Mordechaï et le chocolat créé par le chocolatier Dvir Karp, assassiné dans sa maison du kibboutz Reïm avec sa partenaire, Stav Kimhi.
Il est prévu de créer une sorte d’académie dans un futur site de Sderot, ainsi qu’une usine de café et un atelier de chocolat dans le sud.
Selon Barelko, « toutes les communautés le demandent, y compris Kiryat Shmona », une ville du nord qui a également été évacuée depuis le 8 octobre en raison des attaques du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah.
Le premier Café Otef – situé dans le complexe Sarona rue Kaplan, l’un des principaux lieux où les familles d’otages se sont rassemblées pour protester et se réunir au cours des derniers mois – appartient à la communauté du moshav Netiv HaAsara.
Un autre sera bientôt ouvert dans le quartier Florentin, à Tel Aviv, où les membres du kibboutz Reïm ont été temporairement relogés dans deux nouvelles tours d’habitation. Le café de Florentin, dans le sud de Tel Aviv, est un espace de deux étages, l’étage inférieur étant réservé aux spectacles en direct, y compris ceux des artistes du sud.
Si les deux premiers cafés se trouvent à Tel Aviv, les autres seront situés près du sud, « près de chez nous », a indiqué Barelko.
« Si le kibboutz se réfugie dans un autre endroit, nous ferons en sorte qu’il puisse s’installer là où il se trouve, mais si possible, nous voulons qu’il soit près de chez lui », a-t-il ajouté. « Il s’agit d’entreprises à long-terme. »
Le projet en est encore à ses débuts, a déclaré Barelko, décrivant le traumatisme émotionnel des jeunes employés encore sous le choc des massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre et des morts, des enlèvements et des pertes subies par leurs communautés.
« Nous sommes comme des psychologues », a-t-il déclaré. « Vous ne pouvez pas imaginer à quel point ils sont stressés et déprimés. »
Mais travailler sur la marque Café Otef répond à un besoin émotionnel, a déclaré Barelko, qui a co-fondé la chaîne Arcaffe et en a été le PDG.
« J’ai l’impression d’offrir un peu d’espoir et de renaissance dans les moments les plus difficiles », a-t-il déclaré.
« Et les gens réagissent en venant ici en masse, en achetant et en essayant de rendre la pareille. »
Le Café Otef du moshav Netiv HaAsara, est situé au 30 rue Kaplan, à Tel Aviv.
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