Le projet de Trump pour Gaza mettra en péril l’avenir d’Israël – JCPA
Selon Amy Spitalnick, dirigeante du Jewish Council for Public Affairs, il existe un consensus parmi les Juifs américains : Israël doit ramener ses otages et ouvrir la voie aux Palestiniens
Le plan du président américain Donald Trump visant à expulser des millions de Gazaouis de la bande de Gaza et à réaménager le territoire est incompatible avec les valeurs juives et pourrait mettre en péril l’avenir d’Israël, a déclaré lundi la dirigeante du Council for Public Affairs (JCPA), un organisme juif libéral.
Amy Spitalnick, venue en Israël pour assister à une réunion de la Conférence des présidents des principales organisations juives américaines, était présente dimanche soir lorsque le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré lors du sommet des dirigeants que la proposition de Trump pour Gaza était « le seul plan qui puisse fonctionner », une affirmation avec laquelle elle est en total désaccord.
« [La proposition de Trump] est en décalage avec les valeurs juives et humanitaires », a déclaré Spitalnick au Times of Israel.
« L’idée d’expulser de force les Palestiniens de Gaza est tout simplement inacceptable. Elle est également en décalage avec l’avenir même d’Israël, qui est lié à la possibilité d’un État palestinien ou d’une autodétermination palestinienne. Lorsque nous perdons de vue ces intérêts à long-terme, c’est l’avenir d’Israël qui est finalement mis en péril. »
Après cinq cents jours de guerre entre Israël et Gaza, il existe « un large consensus, tant aux États-Unis qu’en Israël », sur le fait qu’Israël doit faire libérer les otages et et amener Israël et le peuple palestinien sur la voie de la sécurité, de la sûreté et d’une dignité à long-terme, a déclaré Spitalnick, dont l’organisation travaille avec des coalitions juives pour promouvoir les valeurs démocratiques aux États-Unis.
Le plan de Trump prévoit la réinstallation permanente des deux millions d’habitants de Gaza ailleurs et la reconstruction de la bande de Gaza, probablement en tant que paradis touristique. Spitalnick qualifie cette vision « d’absurde et dangereuse », même si le gouvernement de Netanyahu l’accueille favorablement.

Comme beaucoup en Israël, la plupart des groupes juifs américains ont réagi avec prudence à la proposition de Trump, cherchant à maintenir des liens positifs avec la nouvelle administration sans pour autant approuver ou rejeter totalement le plan controversé.
Selon Spitalnick, ses opinions reflètent l’opinion générale des Juifs américains.
« Je passe beaucoup de temps à voyager à travers le pays, à m’adresser aux communautés juives locales et à travailler intensément dans les espaces inter-confessionnels ou de défense des droits civiques », a déclaré Spitalnick.
« Les Juifs américains ont une perception et une relation profondément complexes avec Israël. La grande majorité d’entre eux entretiennent une relation personnelle étroite avec Israël et estiment qu’il doit exister, mais ils ont également des désaccords fondamentaux avec le gouvernement et ses politiques. »

Avant le sommet de dimanche, Spitalnick, Sheila Katz, présidente du National Council of Jewish Women (NCJW), et la rabbin Liz Hirsch, présidente de Women of Reform Judaism ont publié un message indiquant que, pour la première fois, la majorité des participants à la conférence sont des femmes, « un changement puissant et attendu depuis longtemps ».
« Compte tenu de la diversité idéologique des intervenants, la plupart des organisations participantes, y compris la nôtre, ne souscrivent pas à chaque intervenant ou point de vue que nous entendons », ont écrit ces trois femmes sur Instagram.
« Cependant, nous sommes unies dans notre objectif et fières de nous rassembler. Les voix des femmes ont leur place à toutes les tables, non pas en tant qu’invitées, mais en tant que dirigeantes qui façonnent les conversations et les décisions qui définissent notre avenir commun. »
Spitalnick a pris ses fonctions au JCPA un mois avant le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d’Israël. Depuis lors, le JCPA a mené un travail considérable, tant en public qu’en coulisses, en collaborant avec des coalitions d’horizons divers pour renforcer les relations et protéger la sécurité des Juifs, a-t-elle déclaré.
Le JCPA travaille notamment avec la Leadership Conference on Civil Rights, un groupe de coordination de plus de 240 organisations nationales de défense des droits civils et humains, pour gérer les tensions lors de manifestations antisémites sur les campus universitaires.
Un autre partenariat avec la Fédération américaine des enseignants, le deuxième plus grand syndicat d’enseignants en Amérique, met en avant le message selon lequel la sécurité des Juifs est inextricablement liée à la démocratie, a souligné Spitalnick.
« Notre travail consiste à lutter contre l’antisémitisme partout où il existe, à droite comme à gauche », a-t-elle déclaré.
« Nous sommes quotidiennement attaqués des deux côtés. »
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