Le renouvellement des passeports problématique pour les Israéliens à l’étranger
De nombreux services consulaires sont à court de passeports ; les employés du ministère des Affaires étrangères refusent d'envoyer de nouveaux passeports en raison du conflit
Un nombre croissant d’Israéliens à l’étranger pourraient se retrouver dans l’impossibilité d’obtenir de nouveaux passeports dû à un conflit social au sein du ministère des Affaires étrangères.
Certains services consulaires sont à court de passeports après le refus des employés du ministère d’envoyer des passeports vierges aux représentants à l’étranger en raison du conflit sur les conditions salariales.
Selon les informations de la Douzième chaîne, les pays concernés sont les États-Unis, les Pays-Bas, le Portugal, la République tchèque, l’Afrique du Sud, l’Allemagne, la Belgique, la Biélorussie, l’Australie, le Chili, l’Italie, l’Espagne, Chypre et la Suède.
Certains pays fournissent un document de voyage qui permet aux Israéliens de rentrer chez eux, mais pas de prendre l’avion vers d’autres destinations. Ce document n’est valable que pour les Israéliens qui peuvent embarquer sur des vols directs à destination d’Israël, et uniquement pour les vols opérés par des compagnies aériennes israéliennes ou un petit nombre de compagnies aériennes internationales qui acceptent de tels documents.
Les Israéliens en danger de mort à l’étranger peuvent s’adresser à une commission spéciale du ministère des Affaires étrangères qui traitera les demandes au cas par cas.
Depuis plusieurs années, les diplomates israéliens et les employés du ministère des Affaires étrangères se plaignent de leurs mauvaises conditions de travail et se mettent parfois en grève.
Les Israéliens en Israël ont eux aussi des difficultés à obtenir des passeports, apparemment en raison du retard accumulé à cause de la pandémie de coronavirus, et le nombre particulièrement élevé d’Israéliens ayant prévu de partir en vacances à l’étranger après la levée des restrictions de voyage.
Selon un rapport de Globes, 700 000 Israéliens attendent la délivrance de leur passeport, qui peut prendre jusqu’à six semaines. Obtenir un rendez-vous pour le renouvellement d’un passeport s’est aussi avéré difficile, les bureaux de l’Autorité de la population et de l’immigration dans les grandes villes étant submergés de demandeurs.
Le directeur de l’Autorité de la population et de l’immigration, Tomer Moskowitz, a déclaré qu’il pensait que de nouvelles mesures visant à résoudre la crise permettraient d’améliorer la situation « dans les jours à venir ».
L’une de ces mesures comprend l’ouverture d’un bureau à Bnei Brak où les Israéliens pourront recevoir un passeport temporaire, valable deux ans, pour 400 shekels. Ce bureau devrait délivrer 5 000 passeports avant la fin du mois de mai. Les passeports ordinaires sont moins chers, coûtant jusqu’à 145 shekels pour les enfants et 275 shekels pour les adultes.
Le bureau est une alternative moins chère que l’aéroport de Ben Gurion, où un bureau fournit des passeports d’urgence pour 845 shekels.
Une autre mesure est l’introduction d’équipes supplémentaires dans le service qui produit les passeports. Une nouvelle équipe du soir devrait réduire l’attente, et l’introduction prévue d’une équipe de nuit avant l’été permettra de réduire encore le retard.
Les Israéliens ayant une double nationalité seront en outre autorisés à sortir et entrer en Israël avec leur passeport étranger jusqu’au 1er janvier 2023.
La semaine dernière, le ministère de l’Intérieur et l’Autorité de la population et de l’immigration ont été critiqués par la commission des Affaires intérieures de la Knesset pour ces retards. Les parlementaires ont fait remarquer que l’énorme demande de passeports aurait pu être prévue et anticipée.