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Le revirement de Meta sur le fact-checking continue de provoquer l’inquiétude

Mark Zuckerberg a justifié sa décision mardi par son souci de "restaurer l'expression libre sur (ses) plateformes", à l'approche du retour à la Maison Blanche de Donald Trump

Cette illustration photographique réalisée le 8 janvier 2025 à Bruxelles montre le logo du géant des médias Meta affiché sur un smartphone et un écran affichant les mots « fact-checking ». (Photo de Nicolas TUCAT / AFP)
Cette illustration photographique réalisée le 8 janvier 2025 à Bruxelles montre le logo du géant des médias Meta affiché sur un smartphone et un écran affichant les mots « fact-checking ». (Photo de Nicolas TUCAT / AFP)

L’ONU, le Conseil de l’Europe et d’autres leaders internationaux s’alarment des conséquences graves que risque d’entraîner la fin du programme de fact-checking de Meta aux Etats-Unis, tandis que Joe Biden a dénoncé vendredi une décision « vraiment honteuse ».

« La vérité compte », a déclaré le président américain à la presse depuis la Maison Blanche, après l’annonce coup de théâtre cette semaine de la maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp.

« Le monde réel » va en souffrir, a averti le réseau international de fact-checking IFCN jeudi.

L’IFCN a également rejeté comme « faux » l’argument de justification avancé par Mark Zuckerberg, le patron du groupe californien, selon lequel la vérification des informations « était orientée politiquement » et entraînait « trop de censure ».

Si Meta généralisait au monde entier sa décision, qui pour l’instant ne concerne que les Etats-Unis, cela aurait des conséquences dramatiques, a averti le réseau qui regroupe plus de 130 organisations, dont l’AFP.

« Il est presque certain qu’il en résultera(it) un préjudice pour le monde réel dans de nombreux endroits », a estimé ce réseau.

Parmi les plus de 100 pays dotés d’un programme de fact-checking, certains sont « très vulnérables à la désinformation qui engendre de l’instabilité politique, des ingérences dans les élections, de la violence de masse et même des génocides », explique l’IFCN.

(FILES) Un logo de l’entreprise américaine Meta est affiché lors du salon des startups et de l’innovation technologique Vivatech, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 mai 2024.
(Photo de JULIEN DE ROSA / AFP)

« Expression libre »

Le réseau international de fact-checking a également rejeté les allégations de « censure » de Mark Zuckerberg.

« C’est faux et nous voulons rétablir la vérité, à la fois pour le contexte actuel et pour l’Histoire », a réagi l’IFCN.

Mark Zuckerberg a justifié sa décision mardi par son souci de « restaurer l’expression libre sur (ses) plateformes », à l’approche du retour, le 20 janvier, à la Maison Blanche de Donald Trump, qui a durement critiqué Facebook pendant des années.

L’annonce du patron de Meta a provoqué l’émoi de l’Europe à l’Australie, et jusqu’à l’ONU.

Le Brésil a ainsi sommé vendredi le groupe californien d’expliquer sous 72 heures les conséquences de son revirement pour ce pays, exigeant que soient protégés les « droits fondamentaux » des citoyens sur les plateformes.

Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Volker Türk, a lui affirmé vendredi que réguler les contenus haineux en ligne « n’est pas de la censure », et que les autoriser « a des conséquences concrètes ».

A Strasbourg, le Conseil de l’Europe s’est également inquiété vendredi des risques de « conséquences négatives pour les droits humains ».

« Combattre les mensonges et empêcher que se répandent des messages violents ou haineux, ce n’est pas de la censure. Il s’agit d’un engagement à protéger les droits humains », a insisté son commissaire aux droits de l’Homme, Michael O’Flaherty.

Le créateur de Facebook, Mark Zuckerberg, répondant aux questions des membres des réseaux sociaux sur le campus de l’université Harvard, à Cambridge, dans le Massachusetts, le 7 novembre 2011. (Crédit : AP Photo/Steven Senne)

« Pente glissante »

Mark Zuckerberg est de son côté revenu sur sa décision sur le podcast conservateur de Joe Rogan.

En 2016, après la première élection de Donald Trump, « j’ai accordé trop de crédit aux nombreuses personnes dans les médias qui disaient, en gros, qu’il n’y avait ‘aucune chance que ce type ait pu être élu sans la désinformation’, » a-t-il déclaré dans une interview fleuve mise en ligne vendredi.

Il a accusé les médias partenaires d’avoir été « biaisés » en choisissant trop souvent de vérifier des contenus politiques, et a même fait une comparaison avec le livre de George Orwell, 1984, sur un monde dystopique où le gouvernement réécrit l’Histoire.

« C’est vraiment une pente glissante, et on a fini par se dire que cela détruisait la confiance, en particulier aux États-Unis », a-t-il assuré.

A la place du fact-checking, Meta va instaurer les « notes de la communauté », qui permettront aux utilisateurs d’ajouter eux-mêmes du contexte, comme sur le réseau social X d’Elon Musk. Le milliardaire accuse lui-même depuis des années les programmes de vérification de « censurer » les voix conservatrices.

Facebook utilise les fact-checks de quelque 80 organisations dans le monde.

L’Agence France-Presse est en première ligne à l’échelle mondiale. Elle participe dans plus de 26 langues au programme de Meta qui rémunère ces médias. « Nous sommes en train d’évaluer la situation », indique la direction de l’agence.

Alors qu’une vague massive de désinformation inondait la planète, le fact-checking est devenu un format journalistique à part entière.

Il s’est développé au début des années 2000 aux Etats-Unis grâce à l’internet et sous l’impulsion de médias soucieux de confronter la parole des personnalités politiques à la réalité, à l’instar du site PolitiFact.

Correction de chiffres en direct à la télévision, articles en ligne barrés de la mention vrai ou faux… la méthode a essaimé partout dans le monde, jusqu’à la bascule survenue en 2016 avec l’élection de Donald Trump et le Brexit.

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