Israël en guerre - Jour 594

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Le risque de pénurie de gaz fossile va faire grimper les prix de l’électricité, prévient le directeur du budget

Les réserves de gaz fossile israélien à usage domestique devraient être inférieures à la demande ces 25 prochaines années, estime le Trésor, qui demande une baisse des exportations et le relèvement des quotas pour le marché intérieur

Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.

La plateforme de traitement du gaz fossile Leviathan, depuis la réserve naturelle de Dor HaBonim Beach, le 1er janvier 2020. (Crédit : Flash90)
La plateforme de traitement du gaz fossile Leviathan, depuis la réserve naturelle de Dor HaBonim Beach, le 1er janvier 2020. (Crédit : Flash90)

Israël pourrait bien faire face à une pénurie de gaz fossile ces 25 prochaines années, car les besoins énergétiques domestiques augmentent plus vite que prévu et les exportations sont fortes, a averti le ministère des Finances.

« Le secteur énergétique israélien rencontre des difficultés importantes en termes de sécurité énergétique et de paysage concurrentiel », a déclaré la direction du Budget, un service du ministère des Finances, dans un document publié jeudi.

« Pour l’avenir, et pour la première fois depuis la découverte d’importantes réserves de gaz offshore au large des côtes israéliennes, une pénurie structurelle de gaz naturel à usage domestique est attendue lors des 25 prochaines années. »

Ce phénomène pourrait très certainement se traduire par rune hausse des prix de l’électricité pour les consommateurs, estime la direction du Budget du ministère des Finances, avec à sa tête Yogev Gradus. En effet, plus de 70 % de l’électricité d’Israël est produite grâce au gaz naturel domestique.

Gradus conseille au gouvernement de revoir sa ligne actuelle sur la question afin de sanctuariser une partie du gaz naturel à usage domestique et d’assurer ainsi l’indépendance énergétique du pays pour les décennies à venir.

Dans le document de position adressé, entre autres services ministériels, à celui de l’Énergie, Gradus recommande au gouvernement de relever de 440 à 515 milliards de mètres cubes la quantité de gaz naturel réservée aux besoins domestiques israéliens afin de répondre aux besoins énergétiques croissants des ménages et entreprises, ces 25 prochaines années.

Le Trésor estime que depuis la dernière mouture des réserves de gaz à usage domestique, le déploiement des énergies renouvelables a été plus lent que prévu et que les infrastructures de stockage du gaz naturel n’ont pas été mis en place alors que les exportations continuent, elles, d’augmenter.

Israël était supposé produire 10 % de son énergie à partir d’énergies renouvelables pour 2020, mais le pays n’en était encore qu’à 9,2 % fin 2022. Si les tendances actuelles se maintiennent, seuls 19 % de l’énergie seront produits à partir de sources renouvelables d’ici la fin de la décennie, loin de l’objectif officiel de 30 %.

Vue aérienne de la plateforme de traitement de gaz fossile israélienne « Tamar » à 24 kilomètres au large de la côte sud d’Ashkelon. Noble Energy et Delek sont les principaux partenaires dans le domaine pétrolier, le 11 octobre 2013. (Crédit : Moshe Shaï/FLASH90)

Depuis qu’Israël a découvert d’importants gisements de gaz naturel au large de ses côtes méditerranéennes, il y a de cela plus de dix ans, le pays est devenu exportateur de gaz. Sur la voie de l’indépendance énergétique dans une région aux ressources naturelles plutôt rares, ces gisements lui ont épargné les pires conséquences de la crise énergétique déclenchée par la guerre de la Russie contre l’Ukraine.

Le gisement de gaz naturel Leviathan, le plus grand d’Israël, a commencé à produire le 31 décembre 2019, quelques années après l’exploitation du tout premier gisement naturel, Tamar, en 2013. Deuxième dans l’ordre des réserves de gaz naturel israélien, Tamar détient environ 283 milliards de mètres cubes de gaz naturel, soit la moitié du gisement Leviathan.

Israël exporte du gaz du gisement de Tamar en direction de la Jordanie depuis janvier 2017, et du gisement Leviathan à destination de l’Égypte depuis janvier 2020. Les accords conclus autour du gisement Leviathan sont considérés comme les plus importants, notamment sur le plan économique.

En raison de la guerre contre l’organisation terroriste du Hamas à Gaza, les exportations de gaz naturel vers l’Égypte et la Jordanie ont augmenté de plus de 13 % en 2024 par rapport à 2023. Dans l’ensemble, la production de gaz naturel a augmenté de 8,3 % en 2024 et les recettes fiscales tirées des redevances sur le gaz de près de 11 % pour atteindre 2,37 milliards de shekels.

En juin 2022, Israël, l’Égypte et l’Union européenne ont signé un protocole d’accord pour la vente du gaz naturel israélien aux 27. Selon les termes de cet accord, le gaz israélien sera fourni à l’Union européenne via les usines de gaz naturel liquéfié (GNL) égyptiennes.

Dans son rapport, la direction du Budget du ministère des Finances met en garde contre la forte concentration sur le marché local du gaz, et notamment l’omniprésence du géant américain de l’énergie Chevron dans les principaux gisements de gaz israélien. Chevron exploite et détient une participation de 25 % dans le gisement Tamar et de 39,66 % dans celui de Leviathan.

Des travailleurs de la plateforme israélienne de gaz fossile «Tamar», située à 24 km au large de la côte sud israélienne d’Ashkelon. (Crédit : Moshe Shaï/Flash90)

« Cette concentration pose problème sur le plan des prix, de la sécurité énergétique et de la compétitivité à long terme de l’économie », peut-on lire dans le document de position. « Le fait de confier l’exploitation d’infrastructures gazières essentielles à une seule et unique entité, sans alternative concurrentielle substantielle, aboutit à la création d’un marché captif à l’intérieur duquel les consommateurs n’ont que peu de capacités de négocier ou d’obtenir des prix équitables. »

« Cette concentration pourrait entraîner à court terme une augmentation des prix du gaz et, par conséquent, une hausse des prix de l’électricité », ajoute-t-il.

Dans son document de position, le ministère recommande au gouvernement de prendre des mesures structurelles pour réduire la concentration sur le marché domestique du gaz.

L’une de ses recommandations consiste à envisager, dès 2030, de limiter les participations à une seule plate-forme productrice de gaz en Israël dès lors que ces participations constituent plus de 80 % des réserves de gaz du pays.

Le ministère de l’Énergie a réagi en expliquant qu’il cherchait à « sécuriser les approvisionnements en gaz naturel au prix le plus bas, et que la meilleure façon d’y parvenir était de découvrir de nouveaux gisements, de favoriser l’entrée sur le marché de nouvelles entreprises étrangères et de stimuler la concurrence ».

« Nous surveillons de près les prix du gaz naturel sur le marché israélien et nous utiliserons tous les outils à notre disposition pour maintenir les prix à leur niveau actuel sans pour autant nous laisser influencer par les mesures malavisées prônées par le ministère des Finances, qui ne feront rien de bon sinon décourager les entreprises étrangères, empêcher la découverte de nouveaux gisements et entraîner des hausses de prix », a déclaré le ministère de l’Énergie. « Malheureusement, ce document de position n’est pas conforme à la réalité et ne prend pas en compte les contrats récemment signés. »

« Par ailleurs, les prédictions de pénurie de gaz naturel sont infondées et ne font que créer un sentiment de panique parfaitement inutile », conclut le ministère.

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