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Le spectre d’une épidémie de rougeole plane, les vaccinations ayant chuté

Les autorités en Israël et à l'étranger ont constaté une forte baisse des taux de vaccination infantile, les parents évitant les hôpitaux par peur du coronavirus

Photo d'illustration : un nouveau-né souffrant de rougeole. (Crédit : iStock by Getty Images/andriano_cz)
Photo d'illustration : un nouveau-né souffrant de rougeole. (Crédit : iStock by Getty Images/andriano_cz)

Alors que les parents hésitent de plus en plus à se rendre dans les hôpitaux et les cliniques par crainte du coronavirus, une baisse des taux de vaccination des enfants et une augmentation des naissances à domicile au cours des dernières semaines ont été constatées, ont fait savoir vendredi des experts en Israël et à l’étranger.

Ils ont averti que cette tendance pourrait ouvrir la porte à une seconde épidémie virale simultanée, avec des craintes particulières concernant la rougeole.

En Israël, la chaîne publique Kan a signalé une baisse de 30 % de l’administration du vaccin RORV en mars et durant la première semaine d’avril par rapport à la même période l’année dernière. Les responsables de l’Organisation mondiale de la santé ont indiqué qu’une baisse similaire avait été observée dans le monde entier.

Le RORV désigne la rougeole, les oreillons, la rubéole et la varicelle.

Le ministère israélien de la Santé exhorte les parents à se rendre dans les dispensaires pour faire vacciner leurs enfants, a rapporté Kan.

Une association israélienne de pédiatres a fait part de ses inquiétudes quant à une éventuelle épidémie de rougeole, une maladie très contagieuse qui, dans certains cas, peut entraîner de graves complications, voire la mort, chez les personnes non vaccinées ou immunodéprimées.

Un bébé se fait vacciner dans le dispensaire d’un des centres de santé familiale Tipat Halav, « Goutte de lait ». (Illustration. Noam Moskowitz/FLASH90)

Les dispensaires israéliens respectent les règles de sécurité et de distanciation sociale, et l’association a appelé les parents à respecter le calendrier normal de vaccination.

Le problème de la baisse des taux de vaccination s’aggrave dans le monde entier, a indiqué à Kan un haut responsable de l’OMS.

« C’est très inquiétant, et ce n’est pas seulement en Israël. L’OMS reçoit des informations du monde entier indiquant que les services de vaccination sont touchés », a rapporté Ann Lindstrand, responsable du programme de vaccination de l’OMS.

« La rougeole était déjà l’une de nos préoccupations avant le Covid-19 », a-t-elle noté. « En 2019, nous avons eu plus de cas et plus d’épidémies que depuis très longtemps. »

Plusieurs pays, dont Israël et les États-Unis, ont souffert d’une grave épidémie de rougeole l’année dernière, qui a fait des morts.

« Notre conseil à tous les pays est de maintenir ces services de santé de base aussi longtemps que possible », a souligné Mme Lindstrand, en insistant sur le fait que cela devait être fait tout en maintenant des normes sûres de distanciation sociale.

La rougeole est considérée comme la plus contagieuse de toutes les maladies infectieuses. Le virus provoque de graves symptômes de type grippal et une éruption cutanée bosselée caractéristique, mais dans certains cas, les complications qui affectent les systèmes respiratoire et nerveux peuvent mettre la vie en danger.

Un enfant se fait vacciner à l’hôpital Tipat Halav de Jérusalem, le 18 août 2013. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

La rougeole a été pratiquement éradiquée en 2000, mais elle a fait un retour en force, en grande partie grâce aux parents qui refusent de vacciner leurs enfants en raison d’une fausse propagande anti-vaccinale.

Parallèlement à la baisse des visites dans les centres de santé, une augmentation des naissances à domicile en Israël a également été constatée, les femmes enceintes ayant peur de se rendre à l’hôpital.

Le service d’ambulance du Magen David Adom a enregistré 193 naissances à domicile dans tout le pays depuis début mars, soit une augmentation de 23 % par rapport à la même période en 2019, a rapporté vendredi la Douzième chaîne.

Beaucoup de ces accouchements à domicile ont été effectués avec un ambulancier qui donnait des instructions par téléphone.

Les médecins ont indiqué que la principale explication est que les femmes enceintes ne veulent pas potentiellement s’exposer au Covid-19, malgré le risque accru que présentent les accouchements à domicile. Certaines auraient demandé à être emmenées uniquement dans un hôpital sans service coronavirus.

« Je veux calmer tout le monde, les hôpitaux séparent les femmes atteintes du coronavirus du reste de la population », a déclaré le professeur Eyal Sivan, qui dirige la maternité du centre médical de Sheba. « Le personnel est bien protégé et nous protégeons également les personnes qui entrent – il est très sûr d’accoucher ici. »

Anthony Luder, directeur du département pédiatrique du centre médical Ziv à Safed, a été témoin de ce qu’il considère comme des cas choquants où la vie d’enfants est mise en danger parce que les parents sont pétrifiés à l’idée de se rendre à l’hôpital.

« Nous commençons à voir un nombre croissant de cas où des enfants sont malades, sont gardés à la maison, puis développent des complications qui sont difficiles à traiter et dangereuses pour l’enfant », a-t-il alerté auprès du Times of Israël au début du mois.

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