Le suspect du viol d’une femme devant ses enfants à Gedera mis en examen
L'homme, âgé de 22 ans et originaire de la ville bédouine du sud, aurait violé sa victime sous la menace, sous les cris de ses enfants
Le suspect de 22 ans arrêté ce mois-ci pour le viol d’une femme devant ses enfants à leur domicile de Gedera a été inculpé jeudi de viol aggravé, maltraitance de mineur et effraction.
L’évènement a bouleversé la ville de Gedera, sans compter le reste du pays, et suscité des manifestations de riverains témoignant d’un fort sentiment d’insécurité.
Selon l’acte d’accusation, le suspect, Barakhat Abu Essa, originaire de Tel Sheva, ville bédouine limitrophe de Beer Sheva, s’est introduit au domicile de la victime au milieu de la nuit du 2 au 3 février, équipé de scotch épais pour la ligoter et lui couvrir la bouche et les yeux.
Réveillée au moment où le suspect s’introduisait chez elle par le balcon, la victime a tenté d’appeler à l’aide.
Selon un communiqué des procureurs publié jeudi, le suspect l’aurait alors menacée : « Tais-toi ou je te tue! ».
Il a ensuite ligoté la victime, en pleurs et qui tentait de se débattre, aux côtés de son petit garçon de deux ans, éploré.
Selon l’acte d’accusation, Abu Essa a forcé la victime à le suivre dans la pièce blindée (mamad) où il l’a violée.
Après le viol, il lui aurait retiré son bâillon, lui disant que « les plus grands de ses enfants l’aideraient à se défaire » de ses liens, lit-on dans la déclaration.
Le suspect serait passé par la cuisine boire une bière, avant de partir au moment où l’autre fils de la victime, dont l’âge n’a pas été précisé, se réveillait.
La victime, âgée d’une trentaine d’années, a publié un message dans le groupe WhatsApp de son quartier le lendemain matin disant: « On s’est introduit chez moi par effraction. J’ai été violée devant mes enfants. Soyez prudents et fermez bien votre porte. »
Abu Essa a été interpellé le 4 février en Cisjordanie avec six autres personnes dont l’implication dans cette affaire n’a pas été précisé par la police.
L’accusation a demandé jeudi au tribunal de maintenir le suspect en détention jusqu’à la fin de la procédure.
Abu Essa a jusqu’à présent nié son implication dans le viol, déclarant au tribunal, lors de la comparution suite à son arrestation : « Je ne suis pas le coupable. »
Le juge a toutefois déclaré qu’il était « fort probable que le suspect ait commis les crimes qui lui sont reprochés ». Il a ajouté que « le témoignage de la plaignante faisait état d’une expérience particulièrement traumatisante ».
La police estime qu’il ne s’agit pas d’un cambriolage qui aurait mal tourné, mais que le prévenu s’est introduit par effraction chez sa victime dans l’intention de la violer.
Des images vidéo diffusées par la police après l’arrestation donnent à voir le suspect aux abords du domicile de la victime, à Gedera, dans la nuit du 2 au 3 février, puis en train de quitter les lieux, une heure plus tard.
La police dit avoir identifié le suspect sur la base du témoignage de témoins oculaires et des images des caméras de sécurité.
Quelques jours après l’arrestation, la police a fait savoir qu’elle avait interrogé quatre hommes, soupçonnés de vouloir se venger du viol en s’en prenant à des ouvriers arabes employés sur un chantier de Gedera.
Dans un communiqué publié le 8 février, la police a précisé que les quatre hommes, habitants de Gedera, étaient soupçonnés d’avoir comploté – en utilisant un groupe WhatsApp – pour pénétrer par effraction sur des chantiers de construction et de s’en prendre à des ouvriers palestiniens.
La police a ajouté avoir averti les hommes, à la veille de leur convocation au poste, de ne pas se faire justice eux-mêmes.
Les suspects ont été libérés sous conditions et ont reçu l’ordre de se tenir un temps à l’écart de Gedera.