L’enquête de police sur la firme de Gantz confiée à l’Autorité de la concurrence
L'enquête sur les délits commis par la start-up Fifth Dimension est retirée à la police en raison d'une possible implication des forces de l'ordre dans un contrat accordé à tort
Une enquête sur une entreprise technologique en faillite, autrefois dirigée par le ministre de la Défense Benny Gantz, a été confiée à l’Autorité israélienne de la concurrence, car on craint que des membres des forces de l’ordre aient pu être impliqués dans cette affaire.
Selon le quotidien israélien Haaretz, la police avait demandé ce changement et indiqué que si aucun fonctionnaire de police n’est actuellement considéré comme suspect, la possibilité existe et certains seront probablement appelés à témoigner.
Il s’agit d’un contrat de police sans appel d’offres remporté par la société d’intelligence artificielle Fifth Dimension, que Gantz a dirigé en tant que président du conseil d’administration après avoir pris sa retraite en tant que chef d’état-major de Tsahal en 2015.
Selon un rapport du contrôleur de l’État publié peu avant les élections d’avril 2019, la police israélienne a négocié un contrat de 4 millions de shekels avec la société de cybersécurité sans lancer d’appel d’offres, en violation des règles d’acquisition.
Selon le rapport, Fifth Dimension a déclaré à la commission d’acquisition de la police israélienne en 2016 qu’elle avait été fondée quatre ans plus tôt, au lieu de trois ; a déclaré qu’elle avait un produit déjà développé, alors qu’elle n’en avait pas ; et a déclaré qu’elle avait cinq clients – tous des organisations de sécurité – alors qu’elle n’en avait aucun à l’époque.
En décembre 2018, après seulement trois ans, l’entreprise a fait faillite, après avoir englouti des millions de dollars d’investisseurs.
En février, le procureur général par intérim Dan Eldad a ordonné une enquête criminelle sur Fifth Dimension pour des allégations d’irrégularités dans ses efforts pour obtenir le contrat d’un projet pilote utilisant les prétendues capacités technologiques de l’entreprise – en l’occurrence l’IA pour l’analyse des renseignements – après que les dirigeants de l’entreprise ont prétendument fourni des informations trompeuses aux forces de l’ordre.
La décision d’enquêter sur l’entreprise a fait l’objet de vives critiques de la part des forces de l’ordre et du ministère public et Gantz, qui n’est pas un suspect dans cette affaire, a déclaré qu’il pensait que l’enquête avait un « parfum politique ».