Les Arabes américains se tournent vers les Juifs pour l’aide aux réfugiés syriens
Hebrew Immigrant Aid Society lance une campagne pour convaincre l'administration d'accueillir 100 000 Syriens
Ånaheim, Californie (JTA) – Les Arabes américains qui défendent les intérêts des réfugiés syriens ont trouvé des alliés inattendus dans leur travail pour réinstaller les familles de la nation déchirée par la guerre : les groupes d’influence juifs.
Au cours des derniers jours, l’HIAS, Hebrew Immigrant Aid Society [la société hébreu d’aide aux immigrants], a lancé une pétition appelant le président Barack Obama à ouvrir rapidement les portes de l’Amérique à 100 000 Syriens supplémentaires, tandis que le président de l’Union for Reform Judaism a écrit au président et aux dirigeants du Congrès pour trouver une réponse internationale coordonnée.
« Notre grande nation doit répondre immédiatement en fournissant la sécurité, de la nourriture, un abri, un refuge, et de la dignité », a écrit le chef du mouvement réformiste, le rabbin Rick Jacobs.
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« Comment une nation bâtie par les réfugiés issus de la persécution politique peut-elle tourner le dos à des réfugiés fuyant la persécution religieuse et politique ? », s’est-il interrogé.
Omar Hossino, le directeur des relations publiques du Conseil Américain syrien basé à Washington, a désigné l’HIAS comme étant une organisation particulièrement utile.
« L’HIAS a constamment appelé à davantage de réinstallation et a rejeté la rhétorique discriminatoire qui s’oppose à l’ouverture des portes aux réfugiés syriens », a-t-il dit de l’organisation.
Cette semaine, le président du HIAS, Mark Hetfield, s’est entretenu au téléphone avec les responsables de l’organisation juives américaine pour parler de la décision de son organisme de se joindre aux dirigeants arabes américains aux Etats-Unis pour critiquer les politiques qui limitent le nombre de réfugiés s’installant aux Etats-Unis qui est estimé à environ 70 000 par an.
Seuls environ 1 500 réfugiés syriens ont été admis sur le territoire américain depuis le début de la guerre civile en 2011. Obama a annoncé jeudi que les Etats-Unis accueilleraient bientôt 10 000 réfugiés, mais Hetfield estime que ce nombre est insuffisant.
« Nous sommes confrontés à une crise humanitaire mondiale à laquelle le monde entier doit réagir, a-t-il expliqué dans un communiqué publié quelques heures après l’annonce d’Obama.
« Si l’Allemagne peut ouvrir ses portes à 800 000 demandeurs d’asile, les États-Unis, avec une population quatre fois supérieure à celle de l’Allemagne et une histoire la définissant comme une nation d’immigrants et de réfugiés, peut en prendre 100 000 ».
Hetfield a fait appel aux groupes juifs régionaux à agir au niveau local pour aider à intégrer les réfugiés.
« La voix juive est très influente ici, très importante et est nécessaire », a déclaré Hetfield.
Akram Abusharar, un avocat, né à Gaza qui a immigré aux Etats-Unis, qui traite environ 80 dossiers d’asile syriens par mois, a déclaré que l’implication de HIAS était un coup de pouce à sa cause.
« La communauté juive a plus de capacité pour sensibiliser les politiciens sur cette question que la communauté arabe américaine », a-t-il dit dans une interview accordée au JTA.
Répondant au lobbying de l’HIAS, l’administration a prévu des exemptions pour les personnes qui ont fourni un soutien limité ou insignifiant aux rebelles syriens qui ne représentent pas un danger pour les Etats-Unis.
Mais plus récemment, Hossino a remarqué une légère hausse de l’opposition de ceux qui sont contre la venue des immigrants musulmans aux États-Unis – en particulier parmi les candidats républicains et les membres du Congrès.
Dans des apparitions à la télévision la semaine dernière, la candidate à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle de 2016, Carly Fiorina, a déclaré que les Etats-Unis ont « fait sa part » dans la crise des réfugiés.
Le sénateur, Rand Paul, a affirmé que les Etats-Unis « ne pouvaient pas accepter le monde entier » et devraient adopter une attitude prudente vis-à-vis de l’accueil des réfugiés.
Hetfield, lors de l’entretien téléphonique, a déclaré que les préoccupations au sujet de l’identité des réfugiés musulmans et arabes sont mal placées, rappelant à ses interlocuteurs qu’il y avait eu un raisonnement similaire dans certains pays dans les années 1930 qui a mené au blocage de l’immigration juive d’Allemagne.
« Confondre les réfugiés avec les gens qu’ils fuient », at-il dit, « cela revient à faire la même erreur qui a repoussé les Juifs ».
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