Les autorités envisagent de limiter les audiences des tribunaux à cause du virus
A la veille du procès de Netanyahu, la justice envisage de n'instruire que les cas de garde à vue et les plaintes urgentes pour limiter la transmission du coronavirus aux détenus
La police, l’administration pénitentiaire et le ministère de la Justice israéliens envisagent un protocole d’urgence dans lequel toutes les audiences non essentielles du tribunal seraient repoussées en raison des craintes liées aux coronavirus, a rapporté mercredi la chaîne publique Kan.
Les procédures spéciales signifieraient qu’il n’y aurait d’audiences que pour l’extension de la détention provisoire et les plaintes urgentes, afin de prévenir la propagation du virus dans les prisons israéliennes où aucun cas n’a encore été signalé.
Lors des discussions sur la question, les responsables des trois organismes envisagent d’élargir les règlements des tribunaux pour y inclure des dispositions sur le virus, d’après Kan.
Un tel protocole aurait pour effet de paralyser le système juridique et, à tout le moins, de limiter considérablement le nombre de participants autorisés à assister aux audiences.

Le mois dernier, le ministère de la Justice a annoncé que le procès pour corruption du Premier ministre Benjamin Netanyahu s’ouvrirait le 17 mars.
Cependant, mercredi également, la Douzième chaîne a rapporté que divers responsables gouvernementaux critiquaient les restrictions de plus en plus sévères du ministère de la Santé visant à endiguer le coronavirus, affirmant que les nouvelles directives « frisent l’hystérie » et pourraient mettre en péril l’économie du pays.
Plus de 70 000 Israéliens seraient désormais en auto-quarantaine, les étrangers d’une série de pays européens et asiatiques ont été ou seront interdits sur le territoire, et les grands événements, tels que les concerts et les rencontres sportives, ont été annulés, en raison des directives émises par le ministère de la Santé, considérablement élargies mercredi.

Tous les Israéliens revenant de France, d’Allemagne, d’Espagne, d’Autriche et de Suisse ont reçu l’instruction de se mettre en auto-quarantaine pendant une période de 14 jours après leur dernier jour dans ces pays.
La décision s’applique rétroactivement à tous ceux arrivés de ces destinations au cours des deux dernières semaines. Les citoyens étrangers en provenance de ces pays ne seront pas autorisés à entrer en Israël, à moins qu’ils ne puissent prouver qu’ils sont en mesure de se mettre en quarantaine dans un foyer pendant leur séjour.
Le ministère a également annoncé que les rassemblements de plus de 5 000 personnes ne seront désormais plus autorisés, et le Premier ministre a conseillé aux Israéliens d’éviter tout contact personnel, y compris les poignées de main. Les conférences internationales, quelles qu’elles soient, ne seront pas autorisées.
Une autre restriction s’applique aux personnes revenues de l’étranger au cours des 14 derniers jours : interdiction de participer à des rassemblements de plus de 100 personnes.
Ces nouvelles mesures s’accompagnent d’une vague d’annulations de manifestations de rue pour Pourim qui caractérisent cette fête, de concerts et d’événements sportifs.

Israël a pris des mesures de grande envergure pour prévenir une éventuelle épidémie, en interdisant dans un premier temps l’entrée aux étrangers qui se trouvaient en Chine, à Hong Kong, à Macao, en Thaïlande, à Singapour, en Corée du Sud, au Japon et en Italie dans les 14 jours précédant leur arrivée, et en obligeant tous les Israéliens ayant séjourné récemment dans ces régions à rester en quarantaine pendant deux semaines.
Dans une déclaration le mois dernier, le ministère de la Santé a exhorté les Israéliens à envisager sérieusement de s’abstenir de voyager à l’étranger. Israël a été le premier pays à exhorter ses citoyens à s’abstenir de tout voyage international en raison de l’épidémie, qui a débuté en Chine en décembre et a depuis lors infecté plus de 93 000 personnes dans le monde entier et fait plus de 3 200 victimes, presque toutes en Chine.
Le ministère de la Santé a fait l’objet de critiques pour ses mesures extrêmes, certains affirmant qu’il panique inutilement la population et nuit économiquement et diplomatiquement au pays. Les responsables du ministère ont déclaré qu’ils préféraient adopter une ligne stricte plutôt que d’avoir à le regretter plus tard.
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