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Les détails des listes noires du parti anti LGBTQ Noam – média

Un document interne de Noam datant de 2019 dresse la liste de personnes du milieu des médias et du divertissement et des « féministes radicales » « d’extrême gauche »

Le député Avi Maoz, à gauche, et le chef du Likud, Benjamin Netanyahu, après avoir signé un accord de coalition, le 27 novembre 2022. (Crédit : Likud)
Le député Avi Maoz, à gauche, et le chef du Likud, Benjamin Netanyahu, après avoir signé un accord de coalition, le 27 novembre 2022. (Crédit : Likud)

D’après un document interne du parti, datant de 2019, concernant ses opposants dans les médias et la société civile, le parti d’extrême droite et anti-LGBTQ Noam a dressé une liste de plusieurs dizaines de noms de présentateurs de télévision, journalistes, animateurs de radio et autres professionnels de l’industrie de l’information et du divertissement gays, et des femmes « d’extrême gauche » taxées d’appartenir à une « équipe secrète » de l’armée chargée de l’égalité des sexes.

Le site d’information en ligne Ynet indiquait ignorer à quelle fin ces listes avaient été établies, avant la publication, vendredi, dans son édition imprimée, d’un article plus détaillé du Yedioth Ahronoth.

Les opinions de Noam sont ouvertement homophobes et le parti s’est d’ailleurs présenté aux élections du 1er novembre dernier sur un programme clairement anti-LGBTQ et anti-pluraliste, dans le cadre d’un accord avec HaTzionout HaDatit. Ce scrutin a été favorable au Likud et à ses alliés religieux d’extrême droite, qui ont recueilli 64 sièges sur les 120 que compte la Knesset.

Le dirigeant de Noam, Avi Maoz, devrait occuper le poste de vice-ministre dans le cabinet du Premier ministre, à la tête d’un service chargé de
« l’identité nationale juive » d’Israël, dans le nouveau gouvernement de Benjamin Netanyahu.

Notoirement défavorable à la présence des femmes dans l’armée en Israël, Maoz a fait savoir qu’il veillerait à la fermeture d’une unité de l’armée chargée de promouvoir l’égalité des chances des femmes au sein de Tsahal.

Dans le cadre du futur service de l’identité juive, Maoz devrait prendre le contrôle d’un département du ministère de l’Éducation chargé d’approuver les fournisseurs éducatifs, qui jouent un rôle essentiel dans les programmes scolaires.

Particulièrement présents dans les écoles laïques, ces prestataires interviennent dans de nombreux sujets allant de la santé sexuelle à la préparation à la bar-mitsva.

Jeudi, le chroniqueur de Ynet et Yedioth Ahronoth, Nadav Eyal, a dévoilé des parties d’un document – à usage interne du parti et daté de 2019 – listant des dizaines de noms de journalistes et rédacteurs en chef des plus grands organes de presse israéliens – parmi lesquels Yedioth Ahronoth et Ynet, Haaretz, la Douzième chaine, la Treizième chaine et le radiodiffuseur public Kan – et de personnalités du monde de la télévision qui ont, parfois, fait état de leur orientation sexuelle.

Cette source cite un autre extrait du document, assorti de photos et de la description de « femmes d’extrême gauche » actives dans des organisations non gouvernementales qui, selon Noam, sont impliquées dans des recherches menées par le service de Tsahal chargé des questions de genre.

Le parti indique que « le suivi des activités [de l’unité] entre 2001 et 2013 atteste l’implication des chercheurs suivants dans les études [de l’unité] ».

Le parti estime que ces femmes, membres d’une « équipe secrète » de l’armée, sont le signe d’une prise de contrôle « féministe radicale » de l’armée.

Le mouvement en faveur de « la présence des femmes dans l’armée est directement imputable à ces femmes », affirme le parti dans le document interne, selon la source d’information.

Une autre partie du document dévoilé par Eyal évoque une « prise de contrôle » par des organisations « de gauche » de départements au sein du ministère de l’Éducation ou du ministère de la Justice.

Parmi les organisations répertoriées, on trouve le New Israel Fund, l’Association pour les droits civils en Israël (ACRI), l’Institut israélien de la démocratie, le Mouvement israélien pour la réforme et le judaïsme progressiste et le Tali Education Fund, qui gère le principal programme d’études juives pluralistes de tout le pays.

Dans un discours sombre et non dénué d’amertume, jeudi dernier, le Premier ministre sortant Yair Lapid a évoqué les « listes noires » de Noam et alerté contre le programme de la coalition menée par Netanyahu, parlant du chef du Likud comme d’un homme affaibli, redevable envers ses alliés extrémistes, et prêt à précipiter le pays dans le chaos.

Lapid a qualifié le leader de Noam, Maoz, de « raciste dangereux, avec des listes noires de personnes LGBTQ et de militants des organisations féministes ».

Pourtant, c’est bien Maoz, a-t-il averti, qui « sera en charge de l’éducation de nos enfants ».

Les jeunes parents ne pourront pas conduire leurs enfants à l’école sans craindre pour eux un véritable lavage de cerveau, a déclaré Lapid.

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