Les États-Unis et le Qatar indiquent qu’un accord sur les otages est proche
Selon le Washington Post, 50 personnes au moins pourraient être libérées en petits groupes sur cinq jours d'accalmie ; les rumeurs laissent entendre qu'il pourrait y avoir un court cessez-le-feu
Les responsables américains et qataris ont fait savoir, dimanche, qu’Israël et le Hamas se rapprochaient de la conclusion d’un accord qui permettrait la libération d’un nombre limité d’otages actuellement retenus en captivité à Gaza. Les détails d’un potentiel accord restent flous alors que des informations variées contredisent le caractère imminent d’un tel arrangement.
Le vice Conseiller américain à la sécurité nationale Jon Finer a ainsi déclaré à l’émission « Meet The Press » de la chaîne NBC que « nous sommes plus proches que jamais » d’un accord garantissant la libération des otages à Gaza, mais qu’il reste néanmoins plusieurs questions qui doivent être résolues.
Il a indiqué sur le plateau de l’émission « Face the Nation » de la chaîne CBS que « les écarts se sont réduits » entre les deux parties, ces derniers jours, dans le cadre des pourparlers.
De son côté, le Premier ministre qatari, Mohammed bin Abdulrahman Al Thani, a affirmé qu’il restait des questions pratiques « mineures » à régler avant la finalisation de l’accord.
« Les défis qui subsistent dans les négociations sont très mineurs. Ils sont plus d’ordre logistique, ils sont plus d’ordre pratique », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse aux côtés du chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell.
Selon un article du Washington Post, l’accord actuellement envisagé porte sur la libération de dizaines de femmes et d’enfants actuellement retenus en captivité par les terroristes de Gaza en échange d’un pause des combats de cinq jours.
Israël devrait, de son côté, libérer des dizaines de femmes et de mineurs palestiniens actuellement incarcérés au sein de l’État juif.
Dimanche dans la soirée, une source du Hamas a confié au journal jordanien Al-Ghad que le cessez-le-feu commencerait lundi à onze heures du matin. Mais des responsables israéliens, dont les propos ont été repris par plusieurs médias, ont nié tout accord conclu concernant une pause dans les combats.
Attisant encore davantage les rumeurs, les ministres ont été appelés en urgence au siège de Tsahal à Tel Aviv, dimanche soir, pour une réunion. Aucun détail n’a filtré sur cette dernière mais les médias ont largement supposé que la rencontre avait été l’occasion d’examiner les détails d’un potentiel accord.
Le bureau du Premier ministre a ultérieurement annoncé que les membres du cabinet de guerre rencontreraient les familles des otages dans la soirée de lundi.
La Douzième chaîne a indiqué que si Israël demandait la libération de tous les enfants et de toutes leurs mères retenus en otage, le Hamas affirme, de son côté, ne pas savoir où ils se trouvent tous dans la mesure où ils sont détenus par des factions et des cellules variées. Le groupe terroriste dit avoir, en conséquence, besoin d’une pause pour déterminer leurs différents lieux de captivité.
Le Washington Post a cité, dimanche, « un accord détaillé de six pages » qui prévoit qu’Israël et le Hamas gèleront les hostilités pendant au moins cinq jours et que « 50 otages ou plus, pour commencer » seront « remis en liberté par petits groupes toutes les 24 heures ».
L’accord comprendrait également des aides humanitaires revues significativement à la hausse pour la population de la bande « et notamment du carburant » qui sera ainsi autorisé à entrer au sein de l’enclave côtière.
En réponse à l’article, un porte-parole du Conseil de sécurité national, aux États-Unis, a déclaré que « nous n’avons pas encore finalisé d’accord, mais nous continuons à travailler dur » pour y parvenir.
« Nous avons fait récemment des progrès et nous avons travaillé dur pour faire avancer un accord mais la situation reste volatile », a pour sa part commenté un responsable de l’administration Biden qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat.
Dans son article, le Post a cité des diplomates arabes et autres qui ont indiqué que l’accord est actuellement en cours d’élaboration suite à des semaines de pourparlers à Doha.
Selon des informations transmises par la Treizième chaîne, dimanche, les officiels israéliens ne partagent pas l’optimisme dont font preuve leurs homologues américains.
Le Hamas réclame un accord de cessez-le-feu en trois phases, avec cinq jours de trêve à chacune d’entre elles. Israël insiste sur le fait qu’il ne pourra y en avoir que deux, a noté la chaîne.
Le Hamas demanderait également la libération des femmes et de mineurs palestiniens actuellement détenus dans les cellules israéliennes dans le cadre d’une première phase, et la remise en liberté des prisonniers du Hamas par la suite.
Des sources égyptiennes proches des négociations ont fait savoir à la Treizième chaîne que l’État juif n’y consentirait pas.
De surcroît, Israël réclame le rapatriement de 80 otages tandis que le groupe terroriste ne consent à en libérer que 50, a poursuivi la chaîne.
Samedi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déploré « un grand nombre d’informations incorrectes », ces derniers jours, concernant l’imminence d’un accord « qui n’est pas d’actualité pour le moment », a-t-il noté.
Le ministre du cabinet de guerre, Benny Gantz, a pour sa part estimé qu’Israël « a des décennies » pour détruire le Hamas mais « nous n’avons pas des décennies pour faire revenir les otages… et ainsi oui, de ce point de vue, c’est une priorité d’obtenir le retour des otages ».
« Je veux faire revenir les personnes âgées et les enfants. Personne ici ne veut rien d’autre. Personne en Israël ne veut rien d’autre », a ajouté Gantz.
Les otages avaient été enlevés pendant l’assaut meurtrier commis le 7 octobre par les hommes armés du Hamas dans les communautés du sud d’Israël. 3000 terroristes avaient franchi la frontière et assassiné environ 1200 personnes, des civils en majorité, commettant des atrocités brutales.
Israël avait alors lancé une offensive aérienne et terrestre avec pour objectif d’éliminer le groupe terroriste dans la bande.
Le ministère de la Santé dirigé par le Hamas a fait savoir que plus de 13 000 personnes avaient perdu la vie à Gaza depuis le début de la guerre, dont au moins 3500 femmes et 5500 enfants – des chiffres qui ne peuvent pas être vérifiés de manière indépendante et qui ne font pas la différence entre les civils et les membres du groupe terroriste, et qui comptent aussi les victimes des roquettes défaillantes qui, lancées vers le territoire israélien, sont retombées dans la bande.