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Les familles endeuillées ne peuvent toujours pas ériger de mémorial sur le site de Nova

Par ailleurs, le frère d'un otage, expulsé par deux fois la semaine dernière, a été interdit d'accès au Parlement malgré l'invitation d'un député ; une lettre d’excuses lui a été demandée

Shimon Buskila, père endeuillé, déchirant son tee-shirt, un geste traditionnel du deuil juif, lors d'une séance de lobbying à la Knesset sur les travaux de conservation du site du massacre du Festival Supernova, le 15 juillet 2024. (Crédit : Capture d'écran de la chaîne de la Knesset)
Shimon Buskila, père endeuillé, déchirant son tee-shirt, un geste traditionnel du deuil juif, lors d'une séance de lobbying à la Knesset sur les travaux de conservation du site du massacre du Festival Supernova, le 15 juillet 2024. (Crédit : Capture d'écran de la chaîne de la Knesset)

Lors d’une réunion à la Knesset lundi, plusieurs membres des familles des personnes tuées lors du Festival Supernova le 7 octobre ont déchiré leurs tee-shirts – une coutume dans le deuil traditionnel juif – pour protester contre le fait que peu de travaux ont été réalisés pour créer un mémorial en l’honneur de leurs proches.

Les parents endeuillés se trouvaient à la Knesset pour une séance à la mémoire des 364 personnes massacrées lors du festival de musique, lorsque des milliers de terroristes palestiniens du Hamas ont fait irruption à la frontière de Gaza, semant le chaos dans le sud d’Israël.

Depuis des mois, les familles endeuillées demandent au gouvernement de transformer le site du massacre, situé dans les champs à proximité du kibboutz Reïm, en un mémorial permanent pour honorer la mémoire des personnes assassinées. Actuellement, un mémorial provisoire occupe le site, avec des photos, des bougies et des anémones en céramique en l’honneur des morts, dont la grande majorité étaient des jeunes gens âgés entre 20 et 30 ans.

Cependant, rares sont les progrès visant à ériger un monument plus permanent.

La réunion de lundi a été convoquée par la députée Karine Elharrar (Yesh Atid) dans l’espoir de faire avancer le processus avant que le mémorial improvisé sur le site du massacre ne s’érode davantage avec le temps. Les députés Yitzhak Pindrus (Yahadout HaTorah) et Efrat Rayten (Avoda) ont également participé à la réunion.

« Nous avons perdu nos enfants, ce qu’il y a de plus précieux. Vous n’avez pas pu les protéger et à ce jour, neuf mois plus tard, il n’y a aucun progrès, rien ne se passe », a déploré Shimon Buskila, qui a perdu son fils Yarden. « J’ai l’impression d’être au premier jour de shiva [la semaine de deuil traditionnelle], et c’est pour cela que j’ai déchiré mon tee-shirt », a-t-il ajouté.

Familles endeuillées, amis et soldats sur le site du massacre du Festival Supernova, à proximité du kibboutz Reïm, près de la frontière entre Israël et la bande de Gaza, le 13 mai 2024. (Crédit : Yossi Aloni/Flash90)

« Tout ce que je demande, c’est que quelqu’un prenne ses responsabilités », a plaidé Hadas Shemel, qui a recueilli les trois enfants de sa sœur aînée Sharon Hirsch après que celle-ci a été tuée lors du festival de musique.

Le 7 octobre, « le pire est arrivé. La mort nous a frappés de toute sa force », a déclaré Sigal Manzuri à la commission, racontant ce qu’elle savait des derniers instants de ses filles Norelle et Roya, qui ont toutes deux été assassinées, ainsi que le compagnon de Norelle, Amit Cohen, lorsque des terroristes du Hamas ont lancé des grenades dans le miklat – abri anti-atomique – où ils s’étaient réfugiés après avoir fui le festival.

« Le 9 octobre, nous avons enterré Amit, le 12 octobre, nous avons enterré Roya, et le 15 octobre, Norelle », a souligné Manzuri en exhortant le gouvernement à agir.

À la fin de la session, Elharrar a déclaré qu’elle soutenait la demande d’un mémorial soutenu par l’État. « De nombreuses familles tentent de faire face au vide qui s’est créé dans leur vie en commémorant leurs proches, alors que l’État est une fois de plus absent, ne gérant pas la question d’une commémoration officielle et n’entrant pas en contact avec les familles. »

Dans cette vue aérienne, des visiteurs passant devant les portraits de personnes enlevées ou tuées par le Hamas lors du Festival Supernova du 7 octobre, à proximité du kibboutz Reïm, dans le sud d’Israël, le 10 avril 2024. (Crédit : Jack Guez/AFP)

« Le manque de confiance […] provoque de nouvelles luttes de pouvoir au sein du gouvernement et crée un vide qui laisse les familles dans l’expectative. Il entrave la politique et empêche la planification à long-terme », a-t-elle ajouté.

Se ralliant à la cause des familles, Elharrar leur a dit que le lobby « ne vous abandonnera pas, et que l’État n’oubliera pas de commémorer comme il se doit les êtres qui vous sont chers ».

« Nous continuerons à agir et à nous battre pour vous », a-t-elle ajouté.

À l’extérieur de la Knesset, Danny Elgarat a organisé sa propre manifestation après s’être vu interdire l’accès au Parlement, malgré l’invitation du député Mickey Levy (Yesh Atid).

Danny, dont le frère Itzik est retenu en otage à Gaza, a été trainé de force hors d’une réunion de la commission de la Constitution, du Droit et de la Justice la semaine dernière après avoir interrompu le frère d’une autre personne enlevée, qui s’exprimait contre le dernier accord relatif aux otages en cours de négociation entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas. Après une altercation verbale avec les membres de la commission, Danny a été expulsé de force et a ensuite été photographié en train d’être soigné alors qu’il était allongé face contre terre dans un couloir de la Knesset.

Il est retourné à la Knesset ce lundi, muni d’une invitation de Levy, mais l’entrée lui a de nouveau été refusée. Il s’est alors assis par terre et a refusé de bouger.

Danny a déclaré qu’on lui avait dit qu’il devait rédiger une lettre d’excuses pour son comportement et s’engager à ne pas perturber les procédures de la Knesset avant d’être autorisé à retourner au Parlement.

Il a été rejoint par Levy, ainsi que par le député Yaïr Golan (Avoda) et les députés Avoda Naama Lazimi et Gilad Kariv, qui ont bloqué le passage au poste de contrôle de sécurité et ont appelé les membres de l’opposition à prendre part à leur protestation.

« Après avoir été écarté de force de la commission la semaine dernière, Danny Elgarat n’est aujourd’hui pas autorisé à entrer à la Knesset. Est-ce là une façon de traiter les familles d’otages ? C’est cette attitude à l’égard de ceux que l’État a abandonnés », a écrit Golan sur le réseau social X.

« Le refus des gardes de la Knesset d’admettre Danny Elgarat, le frère de l’otage Itzik Elgarat, à la Knesset, vient d’en haut », a accusé Lazimi sur X. « Il découle directement de ceux qui veulent une Knesset loyale au gouvernement et qui n’entend ni la vérité, ni les critiques sur l’échec et l’abandon. »

Depuis la confrontation de la semaine dernière, c’est la deuxième fois que Danny est empêché d’entrer à la Knesset. Deux jours après avoir été expulsé, Elgarat était revenu mais s’était vu refuser l’entrée après avoir déjà passé la sécurité et s’être vu remettre un badge de visiteur.

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