Israël en guerre - Jour 339

Rechercher

Les Finances et le syndicat des enseignants s’accusent avant la grève de la rentrée

Le leader du syndicat s'engage à obtenir une convention collective ; Smotrich l'accuse de jouer du pouvoir et menace de ne pas verser les salaires pendant la grève

Le président de l'Association des enseignants du secondaire, Ran Erez, assiste à une réunion du Comité de l'éducation, de la culture et des sports à la Knesset, à Jérusalem, le 26 juin 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le président de l'Association des enseignants du secondaire, Ran Erez, assiste à une réunion du Comité de l'éducation, de la culture et des sports à la Knesset, à Jérusalem, le 26 juin 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le syndicat des enseignants du secondaire en Israël a annoncé officiellement jeudi une grève pour le 1er septembre, jour de la rentrée scolaire, faute d’avoir pu parvenir à un accord lors des négociations sur les salaires et les contrats des enseignants.

L’annonce a été faite par Ran Erez, président de longue date de l’Association des enseignants du secondaire, dans un communiqué adressé aux membres du plus grand syndicat d’enseignants du pays.

Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a pour sa part lancé un appel personnel aux enseignants pour leur demander de ne pas faire grève et a accusé Ran Erez de se livrer à des manœuvres politiques plutôt que de chercher à résoudre le différend qui les oppose.

Aucune autre négociation n’a été prévue alors que l’année scolaire doit commencer dimanche prochain, le 1er septembre.

« En raison du refus persistant du ministère des Finances de signer une convention collective avec nous sur une augmentation des salaires et une amélioration des conditions de travail des enseignants », le syndicat a décidé de reporter la rentrée scolaire des lycéens, affectant ainsi les élèves de seconde à terminale, a annoncé Erez dans sa lettre.

Le syndicat est engagé dans des négociations – actuellement dans l’impasse – avec les ministères de l’Éducation et des Finances. Les inspecteurs réclament des hausses de salaire rétroactives et autres avantages qui avaient été convenus avant le début de l’année scolaire 2023-2024 – des mesures qui avaient été reportées après le 7 octobre et le début de la guerre à Gaza.

Le syndicat demande également un accord collectif sur les salaires – un point de friction majeur dans les pourparlers – tandis que le gouvernement prône des contrats individuels pour les enseignants dans un contexte de déficit budgétaire.

Erez n’a pas fourni de détails sur la durée de la grève prévue, mais s’est engagé de poursuivre « la lutte aussi longtemps que nécessaire. Nous apporterons notre soutien à la communauté des enseignants et des administrateurs tout au long de cette lutte ».

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich s’exprimant lors d’une conférence de presse, dans la ville d’Ofakim, au sud d’Israël, le 24 juillet 2024. (Crédit : Liron Molodovan/Flash90)

Plus tôt, Smotrich a publié une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle il exhorte les enseignants à ne pas suivre l’exemple d’Erez.

« Je vous implore de commencer l’année », dit Smotrich, soulignant l’importance d’un système éducatif fonctionnel dans le contexte de la guerre en cours contre le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza. « Le peuple d’Israël en a besoin, vos élèves en ont besoin. Surtout en cette période de guerre, ils ont besoin d’un système éducatif fort et solidaire qui les aidera, ainsi que nous tous, à faire face à cette période difficile qu’est la guerre. »

Il a également accusé Erez et affirmé que le chef du syndicat « ne se bat pas pour votre bien ou pour celui du système éducatif. Il se bat pour son ego, le pouvoir et le contrôle ».

Smotrich a par ailleurs menacé de faire inclure dans l’accord éventuel une clause interdisant aux enseignants de toucher leur salaire lorsqu’ils sont en grève.

« Toute organisation de travailleurs est autorisée à bloquer l’économie, mais elle doit en assumer les conséquences – et ne pas être payée », a-t-il déclaré.

La Treizième chaîne a rapporté que, face à l’imminence d’une grève, les fonctionnaires du ministère de l’Éducation ont envisagé de demander une décision de justice pour obliger les enseignants à se présenter. Cependant, le ministère ne fera vraisemblablement pas usage de cette voie.

Erez doit rencontrer le chef de la Fédération des autorités locales, Haïm Bibas, vendredi, selon Kan.

Erez était déjà sur le point de déclarer la grève mercredi lorsqu’il a déclaré lors d’une interview a Kan que « Le 1er septembre, le Syndicat des enseignants ne débutera pas l’année scolaire. Nous sommes en grève ».

Il a déclaré à la chaîne qu’il était toujours ouvert aux négociations avec le ministère de l’Éducation et le ministère des Finances, mais il a souligné que le gouvernement devait « nous apporter une offre acceptable. Il n’y a actuellement aucune date pour une nouvelle réunion. Ils sont en train de gagner du temps. Le gouvernement ne veut pas payer ; il veut une grève ».

Le ministre de l’Éducation Yoav Kisch assiste à une réunion de la commission de l’éducation, de la culture et des sports à la Knesset, à Jérusalem, le 26 juin 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Dans un courrier adressé mercredi aux enseignants, Kisch a souligné certaines propositions avancées par le gouvernement pour éviter une grève, dénonçant « l’insistance inutile placée par Ran Erez et par le syndicat des enseignants concernant les contrats personnels » – une insistance qui, selon lui, a fait échouer tout avancée dans le cadre des négociations.

Ce genre de contrat « est une pratique convenue, qui maintient la stabilité et l’équité » sur le lieu de travail et qui entre dans le cadre des accords salariaux dans un grand nombre de bureaux gouvernementaux, a affirmé Kisch.

Le syndicat des enseignants représente les professeurs de collège et de lycée. Selon les statistiques fournies par le ministère de l’Éducation, environ 514 000 élèves sont inscrits dans les lycées pour la prochaine année scolaire et 335 000 dans les collèges.

Les négociations salariales menant à des menaces de retarder la rentrée – souvent mises à exécution – sont monnaie courante en Israël.

L’année dernière, à quelques heures du début des cours, les enseignants du secondaire et les représentants du gouvernement avaient conclu un accord pour augmenter les salaires, évitant ainsi une menace de grève qui aurait retardé la rentrée.

Une salle de classe vide dans une école, lors d’une grève du Conseil national des étudiants et de la jeunesse, à Tel Aviv, le 12 septembre 2023. (Crédit : Flash90)

Le gouvernement n’a toutefois pas honoré ces accords, invoquant les réductions budgétaires dues à la guerre.

En 2022, un syndicat d’enseignants distinct qui représente les enseignants du primaire et du secondaire a failli reporter la rentrée scolaire avant que le Trésor n’accepte d’augmenter leurs salaires.

Pour le budget 2024, des millions de shekels de financement destinés aux ministères de l’Éducation, des Finances, de la Sécurité nationale, de la Santé et des Affaires sociales ont été réaffectés aux résidents évacués du sud et du nord dans le cadre de la guerre en cours à Gaza, déclenchée par le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël.

Le ministère de l’Éducation a ainsi dû faire face à une coupe budgétaire à hauteur de 38 283 000 shekels au mois de juillet.

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.
image
Inscrivez-vous gratuitement
et continuez votre lecture
L'inscription vous permet également de commenter les articles et nous aide à améliorer votre expérience. Cela ne prend que quelques secondes.
Déjà inscrit ? Entrez votre email pour vous connecter.
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
SE CONNECTER AVEC
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation. Une fois inscrit, vous recevrez gratuitement notre Une du Jour.
Register to continue
SE CONNECTER AVEC
Log in to continue
Connectez-vous ou inscrivez-vous
SE CONNECTER AVEC
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un e-mail à .
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.