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Les groupes juifs US favorables au contrôle des armes pour les conjoints violents

Alors que la Cour suprême américaine va examiner un dossier sur le Second Amendement, Jewish Women International, des rabbins réformés, massortis et orthodoxes se sont mobilisés

Des armes semi-automatiques à la vente au Capitol City Arms Supply à Springfield, dans l'Illinois, le 16 janvier 2013. (Crédit : Seth Perlman/AP)
Des armes semi-automatiques à la vente au Capitol City Arms Supply à Springfield, dans l'Illinois, le 16 janvier 2013. (Crédit : Seth Perlman/AP)

JTA – Suite à une annonce faite par la Cour suprême américaine – elle a fait savoir qu’elle allait examiner une affaire majeure portant sur les droits garantis par le Second Amendement – des groupes juifs ont décidé de rejoindre une initiative pilotée par une organisation issue de la communauté qui prend en charge les survivantes de violences conjugales, l’appuyant dans sa demande de restreindre les droits à posséder d’une arme à feu pour les auteurs de violences condamnés par la justice.

Jewish Women International a ainsi déposé un amicus curiae dans le dossier États-Unis v. Rahimi – un dossier qui comprend également la signature d’organisations qui représentent des rabbins réformés, massortis et orthodoxes ainsi que plusieurs groupes interconfessionnels.

Cette affaire – la Cour a annoncé, fin juin, qu’elle l’examinerait dans l’année à venir – s’interroge sur la loi interdisant aux personnes soumises à une ordonnance de restriction pour violences conjugales de posséder une arme. Les juges tenteront de définir si elle représente une violation du Second Amendement, qui indique que le droit de posséder une arme ne doit être entravé en aucun cas. Les partisans du contrôle des armes s’inquiètent de ce que le tournant à droite qui a été pris par la Cour – en plus de la volonté de cette dernière de se pencher sur le sujet – n’entraîne un jugement qui renverserait la loi.

Les groupes confessionnels, pour leur part, affirment qu’empêcher les auteurs de violences conjugales d’avoir accès à des armes est non seulement conforme au Second Amendement mais également une urgence, et un diktat religieux. L’Assemblée rabbinique du mouvement massorti, par exemple, a cité le livre du Lévitique en affirmant que les croyants ne sauraient « rester impassible devant le sang de [ton] voisin ».

« L’Assemblée rabbinique reconnaît que les actes de violences par arme à feu – qu’ils soient commis contre la communauté juive ou non – détruisent la paix et le caractère sacré de la vie à un rythme alarmant », ajoute ce amicus curiae.

Une histoire liée au mémoire – rapportée par le rabbin Bruce Kahn du Temple Shalom à Chevy Chase, dans le Maryland – raconte comment Kahn avait conseillé une femme, une non-juive, qui avait fui son conjoint violent. Il l’aide actuellement, avec ses enfants, à quitter le secteur où vit son ancien partenaire de vie.

Des manifestants lors d’une marche pour le contrôle des armes sur le pont de Brooklyn à New-York, le 11 juin 2022. (Crédit : AP Photo/Jennifer Peltz)

Dans son mémoire, Jewish Women International note que l’une de ses membres a été tuée par balle par son ex-mari en 1988, amenant le groupe à consacrer sa mission « à briser le silence qui entoure les violences conjugales dans la communauté juive ». Les autres groupes juifs ayant souhaité se joindre au mémoire sont la Central Conference of American Rabbis (mouvement réformé); the Rabbinical Council of America mouvement orthodoxe) ; l’organisation Jewish Gun Violence Prevention Roundtable; le National Collaborative of Jewish Domestic Violence Programs; et le Women’s Rabbinic Network, qui est également issu du mouvement réformé.

Sont également représentés plus d’une demi-douzaine de groupes juifs membres d’une coalition interconfessionnelle contre les violences conjugales et sexuelles : l’organisation Clergy Task Force to End Domestic Abuse in the Jewish Community, Hadassah, le Jewish Community Relations Council of Greater Washington, le Jewish Council for Public Affairs, le National Council of Jewish Women, le Network of Jewish Human Services Agencies et le Religious Action Center of Reform Judaism.

Cela fait longtemps que les groupes et autres activistes juifs prônent une restriction des règles définissant le droit à posséder une arme, pour exclure toutes les personnes qui seraient susceptibles de les utiliser à des fins dangereuses.

De multiples organisations juives – c’est le cas notamment de Hadassah et de l’Orthodox Union – s’étaient associées pour réclamer une législation fédérale sur le contrôle des armes en 1968. La Marche « un million de mamans pour le contrôle des armes », en l’an 2000, avait été lancée par une femme qui avait été bouleversée par la fusillade commise, en 1999, par un suprématiste blanc dans un centre communautaire juif de la région de Los Angeles, une fusillade au cours de laquelle des enfants avaient été blessés – leurs parents avaient alors organisé cette manifestation. Et les parents et les lycéens juifs de Parkland, en Floride – une fusillade avait eu lieu dans cet établissement, tuant 17 personnes – avaient pris la tête du combat en faveur du contrôle des armes dans les années qui ont suivi.

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