Israël en guerre - Jour 477

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Les journalistes d’Al-Jazeera tués se trouvaient dans la voiture d’un terroriste – Tsahal

Hamza Wael Dahdouh, le fils du correspondant à Gaza d'Al Jazeera et Mustafa Thuria sont morts lors d'une frappe à Gaza ; la chaîne qatarie accuse Israël de les avoir ciblés délibérément

Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Le journaliste d'Al Jazeera Wael Dahdouh consolant sa fille et tenant la main de son fils Hamza, qui travaillait également pour Al-Jazeera et qui a été tué lors d'une attaque aérienne israélienne à Rafah, dans la bande de Gaza, le 7 janvier 2024. (Crédit :Hatem Ali/AP)
Le journaliste d'Al Jazeera Wael Dahdouh consolant sa fille et tenant la main de son fils Hamza, qui travaillait également pour Al-Jazeera et qui a été tué lors d'une attaque aérienne israélienne à Rafah, dans la bande de Gaza, le 7 janvier 2024. (Crédit :Hatem Ali/AP)

L’armée israélienne a répondu, dimanche dans la soirée, aux informations portant sur la mort de deux journalistes palestiniens qui travaillaient pour Al-Jazeera au cours d’une frappe commise dans le sud de Gaza, dans la journée de dimanche, en disant que les deux hommes se trouvaient à bord du véhicule d’un terroriste qui actionnait un drone pour le compte du Hamas.

Lors de l’attaque survenue à Rafah, Hamza Wael Dahdouh, le fils du chef du bureau d’Al-Jazeera dans la bande de Gaza, Waël al-Dahdouh, et Moustafa Thuraya, un vidéaste pigiste collaborant avec l’AFP, ont tous les deux été tués. Un troisième journaliste, Hazem Rajab, a été grièvement blessé, a fait savoir Al-Jazeera.

En réponse à une requête sur le sujet, l’unité du porte-parole de l’armée israélienne a indiqué au Times of Israel que l’avion militaire « a identifié et attaqué un terroriste qui actionnait un drone dont les opérations mettaient en péril la vie des soldats de Tsahal ».

L’armée a ajouté avoir connaissance « du fait que pendant cette frappe, deux autres suspects qui se trouvaient aux côtés du terroriste, dans le même véhicule, ont été touchés ».

Des témoins ont dit à l’AFP que deux roquettes avaient été tirées en direction de la voiture – l’une d’entre elles aurait frappé le devant de l’habitacle et la deuxième Dahdouh, assis sur le siège passager.

Une vidéo de l’AFP montre un attroupement de Gazaouis inspectant ce qui reste du véhicule, avec des traces de sang sur le sol. Aucun autre dégât n’est visible dans la zone.

Les Palestiniens regardent dans une voiture touchée par une frappe israélienne et dans laquelle se trouvaient deux journalistes, Hanza Dahdouh, qui travaillait pour Al-Jazeera, et un indépendant, Mustafa Thuria, qui ont été tués, le 7 janvier 2024. (Crédit : AP/Hatem Ali)

Amer Abu Amr, photojournaliste, a écrit dans un post paru sur Facebook que lui-même et autre professionnel des médias, Ahmed al-Bursh, avaient survécu.

Thuria, qui était âgé d’une trentaine d’années, travaillait depuis 2019 avec l’AFP et il travaillait aussi avec d’autres médias internationaux.

Thuria et Hamza Wael Dahdouh avaient été chargés de filmer les images des dégâts causés par un bombardement sur une maison, à Rafah, et leur voiture a été touchée au moment où ils repartaient, ont indiqué des correspondants de l’AFP.

Le père de Hamza Wael Dahdouh, 53 ans, est le visage de la couverture assurée 24 heures sur 24 par Al-Jazeera de cette guerre pour des millions de spectateurs arabophones de la région, apparaissant presque toujours devant les caméras avec le casque bleu et le gilet pare-balles identifiant les journalistes. Il avait également couvert tous les conflits précédents opposant Israël aux terroristes palestiniens du Hamas au sein de l’enclave côtière.

Dahdouh avait perdu son épouse, deux autres enfants et un petit-fils au début de la guerre à Gaza, connue en Israël sous le nom « d’Opération épées de fer »- une guerre qui a été entraînée par l’attaque meurtrière commise par le Hamas dans les communautés du sud d’Israël, le 7 octobre 2023. A cette date, des milliers d’hommes armés étaient entrés sur le territoire israélien et ils avaient tué 1 200 personnes, des civils en majorité, enlevant aussi 240 personnes, prises en otage au sein de l’enclave côtière.

S’exprimant devant les caméras d’Al-Jazeera après l’inhumation de son fils, Dahdouh a promis de continuer à couvrir la guerre.

« Le monde entier doit pouvoir voir ce qui est en train d’arriver ici, dans la bande de Gaza », a-t-il dit. « Ce qui est en train d’arriver est une injustice énorme faite à l’encontre d’un peuple sans défense, de civils sans défense. C’est aussi une injustice pour nous, les journalistes ».

Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères qatari Sheikh Mohammed bin Abdulrahman al-Thani, à droite, aux côtés du secrétaire d’État américain Antony Blinken pendant une conférence de presse à Doha, le 7 janvier 2024. (Crédit : EVELYN HOCKSTEIN / AFP)

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken, en visite dans les pays du Moyen-Orient, cette semaine, a dit être « profondément, très profondément triste » suite à la mort de Dahdouh.

« Je suis un parent moi-même et je suis incapable d’imaginer l’horreur que ce père a vécue non pas une fois, mais deux fois. C’est une tragédie inimaginable, une tragédie qui est connue par un trop grand nombre d’hommes, de femmes, d’enfants palestiniens », a commenté Blinken pendant son arrêt au Qatar. Blinken se trouvera aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite dans la journée de lundi et il sera mardi en Israël.

Dans un communiqué, Al-Jazeera a accusé Israël d’avoir délibérément pris pour cible les journalistes.

La chaîne a juré d’avoir recours « à toutes les mesures pénales pour poursuivre les auteurs de ces crimes ».

« Nous exhortons la Cour pénale internationale, les gouvernements et les organisations de défense des droits de l’Homme, ainsi que les Nations unies, à demander des comptes à Israël pour ses crimes atroces et nous demandons que les journalistes ne soient plus visés volontairement et tués », a-t-elle déclaré dans un communiqué.

A la fin du mois d’octobre, Dadouh était en train de couvrir l’offensive israélienne pour la chaîne lorsqu’il avait appris que son épouse, sa fille et un autre de ses fils avaient été tués par un bombardement de Tsahal, a indiqué Al Jazeera. Son petit-fils, blessé dans la même attaque, était mort plusieurs heures plus tard. La chaîne, dont le siège est au Qatar, avait ultérieurement diffusé une séquence montrant le journaliste pleurer devant le corps sans vie de son fils, portant toujours son gilet « Presse ».

Au mois de décembre, une frappe israélienne sur une école de Khan Younès avait blessé Dahdouh et un caméraman d’Al-Jazeera, Samer Abu Daqqa, a ajouté la chaîne. Dahdouh avait pu fuir pour demander de l’aide, mais Abu Daqqa s’était vidé de son sang et il s’était éteint, les ambulances n’étant pas en mesure d’arriver jusqu’au blessé à cause des routes bloquées, a précisé la chaîne.

Le Comité de protection des journalistes a établi qu’au moins 70 journalistes palestiniens – ainsi que quatre reporters israéliens et trois journalistes libanais – ont été tués depuis que l’attaque du 7 octobre a entraîné la guerre à Gaza et depuis l’escalade des hostilités sur la frontière que partagent l’État juif et le Liban.

Plus de 22 000 Palestiniens ont perdu la vie dans le cadre de ce conflit, selon le ministère de la Santé placé sous l’autorité du Hamas qui ne fait pas de distinction, dans son bilan, entre civils et hommes armés. Israël, pour sa part, estime que plus de 8 000 terroristes ont été tués depuis le lancement de l’incursion terrestre à Gaza, à la fin du mois d’octobre.

Israël dément prendre pour cible les journalistes et affirme prendre toutes les initiatives possibles pour éviter de porter atteinte aux civils – attribuant le lourd bilan meurtrier à Gaza au fait que le Hamas combat dans des zones urbaines densément peuplées, se fondant délibérément dans la population qu’elle utilise comme bouclier humain. Dans un communiqué émis le 16 décembre, l’armée israélienne avait établi qu’elle « n’a jamais ciblé délibérément des journalistes et qu’elle ne les ciblera jamais délibérément ».

La guerre opposant Israël et le Hamas a éclaté après l’assaut meurtrier du groupe terroriste, le 7 octobre – 3 000 hommes armés avaient franchi la frontière avec Gaza et ils avaient semé la désolation dans les communautés du sud d’Israël, tuant 1 200 personnes – des civils en majorité. Des familles entières avaient été froidement exécutées dans leurs habitations et les jeunes qui prenaient part à une rave-party, dans le désert, avaient été massacrés, entre autres atrocités. 240 personnes avaient été enlevées et prises en otage à Gaza – 132 se trouvent encore aujourd’hui en captivité. L’État juif, en réponse, a juré de démanteler le Hamas, au pouvoir au sein de l’enclave côtière depuis 2007, en détruisant ses capacités militaires et de gouvernance et pour obtenir la libération des otages.

L’AFP a contribué à cet article.

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