Les journées en quatorzaine des médecins seront payées – ministère des Finances
Il est difficile de dire pour le moment si cette décision aura un impact sur la menace de grève brandie par l'Association médicale israélienne
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël

Le syndicat des médecins et le ministère des Finances ont conclu lundi un accord sur une demande essentielle soumise par les médecins qui réclamaient que les journées qu’ils avaient passées en quatorzaine après avoir été en contact avec des malades du coronavirus soient payées. Jusqu’à présent, ils avaient dû se mettre en arrêt maladie.
Cet arrangement aurait été trouvé après l’intervention du ministre des Finances Israel Katz. Il a été conclu quelques heures après la menace brandie par l’Association médicale israélienne d’une grève pour appuyer un certain nombre de revendications portant sur l’amélioration des conditions de travail des docteurs et sur une amélioration plus globale du système de soins.
Selon les dispositions de l’accord, les médecins seront payés pour les deux semaines placées à l’isolement – une quatorzaine obligatoire pour toute personne ayant été exposés à un porteur du virus – sur la base du salaire moyen touché au cours des huit mois précédents, a noté le site Ynet.
Il est toutefois difficile à dire si cet accord signé lundi matin aura un impact sur la menace de grève, d’ici deux semaines, en l’absence de réponses aux revendications du syndicat.
« Ce conflit syndical a été déclaré, entre autres, au vu du manque de fonds alloués à des postes supplémentaires pourtant nécessaires pour assumer la charge de travail inhabituellement élevée en cette période de coronavirus », avait expliqué l’Association médicale israélienne (IMA) dimanche dans un communiqué.
L’IMA avait également cité l’intention de limoger « en l’absence de bonne foi » des médecins de corporations sanitaires employés dans les hôpitaux. Elle avait dénoncé les paiements partiels des salaires versés à certains praticiens pendant la pandémie, les journées de congé maladie posées par des médecins obligés de se mettre en quatorzaine en raison de contacts avec des malades du COVID-19 et un manque d’indemnités versées aux docteurs, qui ont dû payer de leurs poches la garde de leurs enfants durant le confinement.
Autre grief : le ministère des Finances a exigé des hôpitaux qu’ils financent l’embauche de médecins supplémentaires dans le cadre de la lutte contre la pandémie, ce qui, selon l’IMA, « creusera encore davantage les déficits et nécessitera de licencier des employés ».
Si le ministère des Finances ne répondait pas à ses demandes, la totalité des 28 000 membres du syndicat se mettrait en grève, avait noté l’organisation.

Le président de l’Association médicale israélienne, Zion Hagay, avait vivement recommandé au ministre des Finances Israel Katz et au ministre de la Santé Yuli Edelstein de trouver une solution.
« L’Association s’est comportée avec noblesse pendant toute la crise avec une mobilisation pleine et entière dès les premiers instants, mais si certains pensent que nous allons rester en marge, en tant que médecins, et laisser le public en subir les conséquences – alors nous avons la responsabilité de corriger cette erreur », avait indiqué Hagay dans un communiqué.
Des chiffres récents du ministère de la Santé ont indiqué que les unités de coronavirus, dans quatre des plus importants hôpitaux israéliens, étaient pleines et que la majorité des hôpitaux se trouvaient en proie à une saturation générale. Deux centres médicaux majeurs de Jérusalem ainsi que les plus grands hôpitaux de Tel Aviv et de Ramat Gan, une ville voisine, sont presque à saturation ou déjà surchargés.
Le pays connaît actuellement une recrudescence des infections au coronavirus qui a commencé après la levée graduelle de mesures de confinement qui avaient été imposées au mois de mars et au mois d’avril pour tenter d’entraver la propagation de l’épidémie.
Les taux d’infection s’élèvent actuellement à entre 1 000 et 2 000 nouveaux cas par jour.
Plus de 600 personnes sont décédées des suites du COVID-19 au sein de l’Etat juif depuis le début de l’épidémie.
Ce conflit syndical survient alors qu’Israël est en lutte pour l’adoption de son budget national dans un contexte de crise de la coalition au sein du gouvernement d’unité.