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Les Juifs massortis s’insurgent contre l’abandon du compromis au mur Occidental

"Il n'y a plus d'excuses", dit le mouvement qui qualifie la mise au placard du projet de construction d'une zone de prière mixte de "totalement inacceptable"

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Des membres des mouvements réformé et massorti avec des rouleaux de Torah pendant une prière mixte sur la place publique qui est devant le mur Occidental, dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 18 mai 2017. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Des membres des mouvements réformé et massorti avec des rouleaux de Torah pendant une prière mixte sur la place publique qui est devant le mur Occidental, dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 18 mai 2017. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

L’Assemblée rabbinique du mouvement du Judaïsme conservateur a vivement rejeté une décision prise par le nouveau gouvernement de mettre en suspens le plan de mise en œuvre du dit « compromis du mur Occidental », gelé depuis longtemps, et qui prévoyait l’officialisation d’une zone de prière mixte au Kotel.

« Le renoncement du gouvernement israélien à prendre ses responsabilités sur des questions déterminantes de liberté religieuse est entièrement inacceptable », a commenté le directeur-général du mouvement, le rabbin Jacob Blumenthal, dans un communiqué.

Dimanche, le Times of Israel avait annoncé que Matan Kahana, ministre des Affaires religieuses, avait décidé aux côtés du Premier ministre Naftali Bennett de suspendre le plan de mise en œuvre de cet accord qui avait été préalablement gelé par le précédent gouvernement en 2017. Interrogé sur cette information dans la journée de lundi, le ministre des Affaires étrangères, Yair Lapid, l’avait confirmée, disant que s’il soutenait le compromis, « on ne peut pas tout faire d’un seul coup. Il y a devant nous quatre années, pendant lesquelles nous allons réaliser de grandes choses ».

Lapid avait été l’un des ministres du gouvernement à avoir promis de manière répétée – publiquement et à huis-clos – aux responsables des mouvements massorti et réformé que le gouvernement ferait appliquer le compromis qui avait été signé avant d’être gelé par l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu, en raison des pressions exercées, à l’époque, par ses partenaires de coalition ultra-orthodoxes.

Quand le gouvernement avait prêté serment, Lapid et d’autres avaient changé de ton, disant qu’ils seraient en mesure de s’occuper du dossier une fois qu’un budget de l’État serait adopté. Ce qui a été le cas début novembre mais depuis, aucune avancée n’a été enregistrée dans l’application du compromis.

Le chef du parti Yesh Atid, Yair Lapid, s’exprime lors d’une réunion de sa faction à la Knesset, à Jérusalem, le 4 octobre 2021. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

« Notre mouvement a attendu patiemment la formation de la nouvelle administration. Puis nous avons vécu les retards qui ont été entraînés par les négociations budgétaires. Et une fois encore, nous avons attendu l’approbation du budget. Il n’y a plus d’excuses permettant d’expliquer le report de la mise en œuvre de l’accord sur le mur Occidental », a dit Blumenthal.

« Nous ne pouvons pas nous laisser influencer par les menaces de violence et nous ne devons pas laisser les extrémistes retarder encore l’établissement d’un endroit qui permettra à tous les Juifs de se sentir chez eux au Kotel », a continué le leader du mouvement Massorti, apparemment en référence à une campagne agressive lancée par les partis politiques Haredim qui ont qualifié le même compromis qu’ils avaient signé en 2016 de « ligne rouge inacceptable ».

Kahana, déjà dans la tourmente dans les camps national-religieux et ultra-orthodoxe pour les réformes qu’il cherche à mettre en vigueur dans la casheroute et dans les conversions au judaïsme, aurait cherché à éviter de mettre en colère, une fois encore, les membres de l’opposition.

Le rabbin Jacob Blumenthal. (Crédit : Assemblée rabbinique via JTA)

« Il est impératif qu’Israël fournisse les ressources nécessaires pour garantir la paix et la sécurité à tous les fidèles au mur Occidental, le lieu le plus saint aux yeux des Juifs. Nous attendons du gouvernement qu’il tienne sa promesse concernant le pluralisme religieux en Israël et, très spécifiquement, qu’il tienne sa promesse d’un espace de prière égalitaire au Kotel », a continué le communiqué du mouvement massorti.

« Fort de son amour pour tous les Juifs, nous affirmons que l’État d’Israël est le foyer national du peuple juif tout entier – y compris des Juifs qui vivent sur ses terres et des Juifs qui n’y vivent pas et indépendamment de leur pratique, de leur courant ou de leur croyance », a poursuivi Blumenthal.

Selon l’article paru dans le Times of Israel – il avait d’abord été publié dans Zman Yisrael, le site en hébreu du Times of Israel – Bennett et Kahana ont décidé de geler à nouveau ce projet, voire de l’abandonner définitivement.

Matan Kahana. (Crédit : Danny Shem-Tov)

« Nous avons décidé de ne pas nous occuper de ce dossier maintenant. Point final », aurait déclaré Kahana à ses conseillers, ce week-end.

« Le compromis du mur Occidental est devenu un outil d’incitations à la violence et de haine, particulièrement utilisé par les membres du Likud qui verrouillent le dossier. Nous ne pouvons pas entrer dans leur jeu. Nous gelons tout pour le moment. Nous n’y touchons pas », aurait-il ajouté.

Shalom Yerushalmi a contribué à cet article.

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