Les Kurdes du nord de l’Irak soutiennent Tsahal contre les mollahs – reporter kurde
Selon ce journaliste, basé à Erbil, "parmi de nombreux Kurdes, il y a un sentiment d'approbation tacite, certains diraient même de jubilation, à l'égard des frappes israéliennes en Iran"
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Les Kurdes du nord de l’Irak soutiennent largement les frappes israéliennes contre les sites nucléaires et balistiques iraniens, a déclaré mercredi au Times of Israel un journaliste kurde basé à Erbil, la capitale du gouvernement régional du Kurdistan irakien.
« Parmi de nombreux Kurdes, il y a un sentiment d’approbation tacite, certains diraient même de jubilation, à l’égard des frappes israéliennes contre l’Iran », a expliqué ce journaliste.
« Cela se voit surtout sur les réseaux sociaux, où les gens expriment ouvertement leur satisfaction. Ce sentiment est enraciné dans un profond ressentiment envers le régime iranien et son rôle dans la répression des aspirations kurdes tant en Iran qu’en Irak par l’intermédiaire de ses mandataires.
Ainsi, lorsque l’Iran est frappé, de nombreux Kurdes y voient un coup porté à l’un de leurs principaux oppresseurs. »
Les Kurdes discutent même de la possibilité de pouvoir passer bientôt leurs vacances en Iran.
Toutefois, les dirigeants kurdes de la région du Kurdistan irakien sont restés silencieux.
« C’est un sujet sensible, bien sûr », a-t-il expliqué.
« S’exprimer trop fermement pourrait provoquer Téhéran, tandis que le silence laisse la porte ouverte à une diplomatie discrète et à l’instinct de survie. La plupart d’entre eux suivent probablement de près l’évolution de la situation, mais choisissent de ne pas s’exprimer publiquement. Selon des rumeurs non confirmées, de nombreux dirigeants kurdes auraient quitté la capitale Erbil pour des destinations inconnues, craignant des représailles de la part de l’Iran. »
De nombreux Kurdes, en particulier les plus jeunes, espèrent que les frappes israéliennes entraîneront une réaction en chaîne qui aboutira à un changement de régime en Iran, selon le journaliste kurde.
« Ils pensent qu’un régime iranien affaibli ou effondré modifierait également l’équilibre des pouvoirs en Irak, réduisant l’emprise des milices chiites soutenues par Téhéran et améliorant potentiellement la position de la région du Kurdistan vis-à-vis de Bagdad. La frustration concernant la manière dont le gouvernement irakien a traité le GRK [Gouvernement régional du Kurdistan] est ancienne, et la plupart des Kurdes considèrent l’influence iranienne comme le principal moteur de cette discrimination. »
L’Iran semble inquiet à l’idée que les groupes d’opposition kurdes iraniens puissent profiter des combats pour infiltrer l’Iran depuis le Kurdistan irakien.
Lundi, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a souligné au président de la région du Kurdistan, Nechirvan Barzani, l’importance d’empêcher « toute exploitation par des personnes mal intentionnées des deux pays pour déstabiliser les zones frontalières », selon un communiqué kurde.