Israël en guerre - Jour 465

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Les manifestations hebdomadaires exhortent Netanyahu à conclure un accord sans phases

Les familles ne laisseront pas le gouvernement "abandonner" les otages et ils ont appelé les négociateurs à "mettre fin à cette fichue guerre" ; Israël relativise l'avancée des pourparlers

Des manifestants appelant à un accord unique pour libérer les 100 otages, vivants et morts, détenus par le groupe terroriste du Hamas à Gaza, à Tel Aviv, le 21 décembre 2024. (Crédit : Paulina Patimer/Groupe de protestation pour la démocratie israélienne)
Des manifestants appelant à un accord unique pour libérer les 100 otages, vivants et morts, détenus par le groupe terroriste du Hamas à Gaza, à Tel Aviv, le 21 décembre 2024. (Crédit : Paulina Patimer/Groupe de protestation pour la démocratie israélienne)

Les familles d’otages et leurs sympathisants ont organisé deux manifestations distinctes qui ont réuni plusieurs milliers de personnes à Tel Aviv, samedi, et des groupes plus restreints ont également manifesté à travers le pays. Ils ont exigé du gouvernement qu’il conclue un accord de « trêve contre otages » afin de libérer leurs proches de captivité alors qu’ils sont encore détenus dans la bande de Gaza.

Ces rassemblements ont eu lieu alors que les responsables du groupe terroriste palestinien du Hamas ont indiqué qu’un accord était sur le point d’être conclu – tandis que les responsables israéliens ont tempéré cet optimisme.

Samedi, le Wall Street Journal a publié une interview dans laquelle le Premier ministre Benjamin Netanyahu a répété sa position de longue date – il me mettra pas un terme définitif à la guerre à Gaza, qui avait été déclenchée par le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël, dans le cadre d’un accord de « trêve contre libération d’otages ».

Des articles contradictoires ont été publiés ces derniers jours sur la volonté du Hamas de relâcher certains otages en échange d’un cessez-le-feu temporaire, sans garantie de fin de la guerre. Jusqu’à présent, le groupe terroriste a refusé de le faire, laissant les pourparlers dans l’impasse, Israël refusant par ailleurs tout accord qui laisserait le groupe terroriste palestinien contrôler la bande de Gaza.

S’exprimant à l’entrée des quartiers généraux de l’armée de la Kirya, sur la rue Begin, Yifat Calderon, cousine de l’otage Ofer Calderon et militante anti-gouvernement de premier plan, a critiqué les propos de Netanyahu dans le journal américain.

« Nous ne vous laisserons pas les abandonner », a-t-elle déclaré.

Calderon a appelé les négociateurs israéliens, qui étaient attendus au Caire samedi soir, à « tout faire pour libérer les otages et pour mettre fin à cette fichue guerre ».

Shay Mozes, neveu de l’otage Gadi Mozes, a déclaré que les manifestations devaient se poursuivre même si un accord était conclu, afin de s’assurer que « le gouvernement d’Israël ne trouve pas d’excuse pour renoncer à un accord ».

Il a affirmé que le gouvernement « avait saisi l’occasion » de reprendre les combats après la trêve d’une semaine, au mois de novembre dernier – une pause qui avait donné lieu à la libération de 105 otages civils en échange d’un cessez-le-feu temporaire et de la libération de centaines de prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité nationale en Israël.

« Le Hamas a déclaré qu’il cesserait de libérer des femmes et des enfants et qu’il continuerait à libérer des otages âgés et tués », a déclaré Mozes, ajoutant que le gouvernement préférait « donner une leçon au Hamas en mettant ainsi de côté l’occasion de sauver des vies ».

Des Israéliens manifestant en faveur d’un accord pour les otages, à Tel Aviv, le 21 décembre 2024. (Crédit : Zohar Bar-Yehuda/Mouvement de protestation)

Le Hamas avait affirmé, l’année dernière, qu’il avait proposé de prolonger l’accord et de libérer davantage d’otages mais qu’Israël avait refusé. Un ministre avait déclaré, sous couvert d’anonymat, à la chaîne N12 au début de l’année, qu’il aurait été possible de libérer davantage d’otages, mais que l’occasion avait été manquée en raison des menaces proférées par les membres d’extrême-droite du gouvernement.

Ce même reportage citait également un responsable de la sécurité s’exprimant sous couvert d’anonymat, qui affirmait que le Hamas avait proposé de restituer sept corps sans vie et trois otages vivants. Parmi les personnes présumées décédées se trouvaient des femmes dont Israël savait qu’elles étaient vivantes, a-t-il ajouté, et l’État juif avait pensé qu’elles seraient tuées si Israël acceptait les nouvelles conditions y- ce qui explique pourquoi l’accord s’était effondré.

Sophie Ben-Dor, fille d’Eli Cohen, l’espion israélien exécuté à Damas en 1965, a également pris la parole lors de la manifestation anti-gouvernement de samedi, déclarant que son père s’était sacrifié pour un « Israël juif et démocratique » contre lequel le gouvernement agit.

Elle a accusé Netanyahu de ne pas avoir écouté les demandes de sa famille de rapatrier le corps de son père, mais a ajouté : « Je suppose que si les ossements de papa sont rapatriés et enterrés en Terre d’Israël, le Premier ministre sera le premier à se réjouir de cette réussite. »

Des manifestants réclamant un accord pour les otages, à Tel Aviv, le 21 décembre 2024. (Crédit : Eitan Slonim/Mouvement de protestation)

Elle a qualifié la récente chute du régime du dictateur syrien Bashar el-Assad de « cadeau tardif » pour son défunt père, dont le centième anniversaire a eu lieu deux jours avant la prise de Damas par les rebelles islamistes.

À une rue de là, lors du rassemblement hebdomadaire du Forum des familles des otages sur la Place des Otages à Tel Aviv, les intervenants ont répété l’opposition du forum à un accord qui ne libérerait pas tous les otages en même temps.

Eli Shtivi, le père de l’otage Idan Shtivi, qui avait été tué, a imploré Netanyahu de « mettre fin à la sélection » – la pratique nazie consistant à envoyer les Juifs malades à la mort et les Juifs en bonne santé au travail forcé – à « la distinction entre le sang et le sang, la division par étapes ».

« Le moment est venu de ramener les 100 otages à la maison, sans compromis ni étapes », a-t-il déclaré.

Hen Avigdori, dont l’épouse Sharon et la fille Noam ont été libérées des geôles du Hamas lors de la trêve de novembre de l’année dernière, a également pris la parole lors du rassemblement sur la Place des Otages.

« Le Premier ministre a déclaré que ‘le moment est venu’ de conclure un accord. Je tiens donc à rappeler à tout le monde que si vous avez un fruit mûr et que vous ne saisissez pas l’occasion, si vous traînez les pieds et si vous perdez du temps, ce fruit mûr va pourrir », a-t-il déclaré.

Noam Peri, dont le père, Haïm Peri, 79 ans, a été tué en captivité, a souligné qu’elle pensait que l’otage aujourd’hui décédé « aurait pu être sauvé et ramené à la maison par le biais d’un accord ».

« Pour nous et pour 26 autres familles dont les proches sont entrés vivants à Gaza et en sont revenus dans des sacs noirs, le prix à payer de la perte d’une occasion de conclure un accord a été très tangible. Très personnel. Très douloureux », a-t-elle déclaré.

Noam Peri (au centre), dont le père Haïm Peri a été tué en captivité, et d’autres proches d’otages, s’exprimant lors d’une manifestation appelant à un accord avec le groupe terroriste Hamas pour garantir la libération des captifs restants à Gaza, à Tel Aviv, le 21 décembre 2024. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Des manifestations en faveur d’un accord pour les otages ont également été organisées samedi soir à Jérusalem, Raanana, Beer Sheva, Carmei Gat, Modiin, ainsi que dans d’autres lieux et carrefours à travers le pays.

Au même moment, s’adressant à un millier de manifestants dans la rue Kaplan de Tel Aviv, le chef de l’opposition Yaïr Lapid a promis de renverser le gouvernement, dans un discours enflammé qui a suscité quelques chahuts de la part de membres désabusés de la foule.

Ces dernières semaines, des manifestations ont repris dans la rue Kaplan pour protester contre les nouvelles mesures prises par le gouvernement pour tenter de relancer le plan de refonte radicale du système judiciaire.

« Il n’y aura pas de compromis. Nous ne plierons pas, nous n’abandonnerons pas et nous n’entrerons jamais au gouvernement », a hurlé Lapid, dans une attaque manifeste contre son ancien allié, le chef du parti HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz, qui avait rejoint le gouvernement au début de la guerre à Gaza.

Lapid a déclaré que le gouvernement avait peur de procéder à une dissolution parce qu’il savait qu’il perdrait les élections.

Yaïr Golan, chef du parti Les Démocrates – une alliance des partis de gauche Avoda et Meretz – a circulé parmi la foule, s’arrêtant pour prendre des selfies avec ses sympathisants.

Un important contingent de militants de Yesh Atid était également présent.

À quelques mètres de la foule, une vingtaine de militants ont organisé une manifestation plus marquée à gauche, brandissant des pancartes accusant le gouvernement de commettre un « génocide » à Gaza.

Après le discours de Lapid, la manifestation de la rue Kaplan s’est dispersée et elle a rejoint la manifestation anti-gouvernement des familles d’otages sur la rue Begin.

La guerre à Gaza avait éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas avaient pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre 2023, tuant plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevant 251 otages de tous âges et commettant de nombreuses atrocités. Israël affirme avoir tué 18 000 terroristes au combat et un millier d’autres dans le pays, le 7 octobre 2023.

On estime que 96 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre 2023 se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 34 otages dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne.

Fin novembre 2023, le Hamas avait relâché 105 civils lors d’une trêve d’une semaine. Quatre otages avaient été remises en liberté précédemment. Huit otages vivants ont été secourus par les soldats et les dépouilles de 38 otages ont été récupérées, notamment celles de trois Israéliens qui ont été tués accidentellement par Tsahal.

Le groupe terroriste palestinien détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats tués en 2014.

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