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Les Pays-Bas achètent un logiciel israélien liant prix des denrées et dates limites

En combinant les données, Wasteless réduit progressivement le prix d'un article pour attirer les clients, tout en maximisant la marge des détaillants et en réduisant les déchets

Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Wasteless utilise l'intelligence artificielle pour baisser les prix à mesure que les denrées périssables approchent de leur date limite de vente. (Crédit : Autorisation/Wasteless)
Wasteless utilise l'intelligence artificielle pour baisser les prix à mesure que les denrées périssables approchent de leur date limite de vente. (Crédit : Autorisation/Wasteless)

Une société israélienne qui emploie l’apprentissage automatique pour réduire le gaspillage alimentaire dans la vente au détail a annoncé mardi qu’elle avait conclu un accord avec une grande chaîne de supermarchés néerlandaise.

Wasteless a mis au point un mécanisme de tarification dynamique qui repose sur les dates de péremption et la cadence à laquelle un produit spécifique est vendu.

Grâce à son algorithme, le prix d’un article, comme un paquet de hamburgers crus par exemple, diminue progressivement à mesure que la date de péremption se rapproche, tout en contrôlant son impact sur les ventes.

L’objectif est de maintenir les prix aussi élevés que possible pour maximiser les gains du détaillant, tout en veillant à ce qu’ils restent suffisamment attractifs pour les clients qui prévoient de consommer l’article en question dans un bref délai.

Dans l’exemple ci-dessus, un consommateur qui prévoit de faire un barbecue le soir même pourrait décider d’acheter des hamburgers dont la date limite de vente est dans deux jours s’ils sont moins chers que ceux dont la date limite de vente est dans une semaine.

Les prix, qui peuvent changer au cours de la journée, apparaissent automatiquement sur les étiquettes électroniques des rayons, ainsi que sur les logiciels de gestion des stocks des employés et à la caisse.

Wasteless a annoncé mardi avoir signé un contrat avec la chaîne néerlandaise Hoogvliet, qui compte 71 magasins aux Pays-Bas. La technologie a été introduite dans trois des magasins de la chaîne et sera déployée dans les autres l’année prochaine.

Deux autres nouveaux détaillants aux Pays-Bas devraient commencer à utiliser cette technologie l’année prochaine.

Wasteless est déjà utilisé par les supermarchés Metro et Edeka en Allemagne, et chez Makro – une filiale de Metro – en Slovaquie.

Oded Omer, cofondateur et PDG de Wasteless. (Crédit : Autorisation/Wasteless)

Selon le cofondateur de la société, Oded Omer, l’algorithme de Wasteless a permis de réduire de 50 à 90 % la quantité de nourriture jetée par les détaillants en Europe.

Il contribue également à réduire de moitié la perte actuelle des ventes annuelles, allant de 2,5 à 4 %, et qui résulte de ce qu’Omer appelle le système « cassé » datant des années 1970. Selon ce modèle, les détaillants attendent juste avant qu’un produit arrive à sa date de péremption pour en réduire considérablement le prix. Soit, ils réussissent à vendre l’article pour un bénéfice très faible, soit, ils le jettent à la fin de la journée.

Dans les pays développés, y compris en Israël, on jette environ un tiers de la nourriture produite.

Cela commence par l’agriculteur qui jette des fruits et légumes difformes parce que les supermarchés refusent de les acheter, et se termine par le consommateur qui achète et prépare trop de nourriture et en jette une grande partie à la poubelle.

Une succursale de la chaîne de supermarchés néerlandaise Hoogvliet utilisant la tarification dynamique Wasteless. (Crédit : Autorisation/Wasteless)

En Europe, selon Omer, les détaillants jetteraient quelque 15 millions de tonnes de nourriture chaque année, pour une valeur de 143 milliards d’euros.

Le gaspillage ne concerne pas seulement la nourriture elle-même, mais aussi l’eau, l’énergie, les engrais, les pesticides et les terres utilisés pour la produire.

De surcroît, la production alimentaire génère plus d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine qui favorisent le dérèglement climatique, plus de la moitié des émissions provenant des industries de la viande et des produits laitiers.

Omer a lancé Wasteless en 2017 avec son partenaire commercial de longue date, Yossi Regev.

Il a essayé, les premières années, de proposer son produit aux supermarchés israéliens, mais ces derniers n’étaient pas intéressés. Non seulement la prise de conscience en matière de durabilité était encore moins développée qu’aujourd’hui, explique-t-il, mais en plus, les supermarchés israéliens ont la possibilité de renvoyer les produits invendus au fournisseur pour un remboursement, ce qui réduit leur motivation à vendre tout ce qui se trouve dans les rayons.

En outre, les supermarchés et les épiceries israéliens ne disposent pas de la gamme de produits frais et prêts à l’emploi que l’on trouve dans de nombreux autres pays développés.

Achat de citrons dans un supermarché Rami Levi à Jérusalem, le 12 août 2021. (Crédit : Sue Surkes/Times of Israel)

En règle générale, les Israéliens aiment préparer leur nourriture, et ils achètent des fruits et légumes frais et soit de la viande congelée, soit des morceaux frais préparés par un boucher en magasin ou dans un supermarché.

Wasteless a été cité comme innovateur en matière de réduction des pertes et des déchets alimentaires dans le rapport 2019 de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour l’alimentation et l’agriculture. Elle a reçu le label d’excellence de l’UE en 2020 et 2022.

L’entreprise a également remporté plusieurs prix, décrochant la première place pour la technologie alimentaire et l’agriculture lors de la compétition internationale de startups Extreme Tech Challenge (XTC) et en décrochant un prix Accenture AI son système exclusif de tarification par intelligence artificielle (IA).

L’année dernière, Wasteless a figuré sur la liste du Forum économique mondial des 17 innovations qui accélèrent la transition vers une économie circulaire.

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