Les proches d’une femme tuée par son ex-mari réclament en vain une protection
La police rejette les dires de la famille selon lesquels elle a cessé de rechercher Rafiah Kenaneh, déjà auteur de violence domestique, qui aurait assassiné son ex-femme

La famille d’une femme assassinée lundi a demandé la protection de la police par crainte que le suspect, son ex-mari, tente de leur nuire.
Wafa Kenaneh, 37 ans, est morte après que son ex-mari a percuté sa voiture dans la ville d’Arraba, dans le nord d’Israël, puis l’a poignardée à mort.
Selon des informations publiées vendredi par le site d’information Ynet, les proches de Kenaneh ont demandé à la police de les protéger, craignant que son ancien mari ne cherche à se venger, mais on leur a répondu que ce n’était pas nécessaire.
En outre, les proches ont affirmé que la police avait cessé de rechercher Rafiah Kenaneh, qui était en fuite depuis l’attaque de son ex-femme au début de la semaine.
« Depuis plusieurs jours maintenant, des rumeurs circulent dans la communauté selon lesquelles l’ignoble assassin n’abandonnera pas tant qu’il n’aura pas terminé la campagne de meurtre et de vengeance sur le frère et la mère de Wafa », a indiqué la famille dans une déclaration. « Que les rumeurs soient vraies ou non, cet assassin méprisable est toujours en liberté, et les efforts de recherche dans la localité ont cessé et aucun véhicule de police n’a été vu [dans les environs] ».

La police a répondu à l’accusation, en disant que « diverses actions d’investigation ont été menées par la police et que d’importantes forces de police ont travaillé pour retrouver le meurtrier et l’arrêter. Parallèlement à l’enquête intensive, l’activité de la police dans la localité et la région se poursuit ».
En outre, les membres de la famille ont accusé la police et les services sociaux d’avoir manqué à leur devoir de protéger Wafa, dont l’ancien mari avait un passé de violence domestique.
Mère de quatre enfants âgés de 12 à 18 ans, la femme de 37 ans vivait depuis près d’un an dans un foyer pour femmes en raison des menaces de son ancien mari, rapporte le site d’information Walla.
Le suspect avait des antécédents de violence domestique qui l’ont conduit à purger une peine de six mois de prison, a rapporté la Douzième chaîne. Il a ensuite enfreint les conditions de sa libération et a été condamné à six mois supplémentaires de mise à l’épreuve.
Une autre plainte pour violence domestique a été déposée en octobre contre l’homme, selon la chaîne.
Selon Ynet, quelques heures avant le meurtre de Wafa, elle et son mari ont comparu devant un tribunal religieux dans la ville de Sakhnin, dans le nord du pays, pour une audience de garde, où elle aurait dit avoir le sentiment que les services sociaux étaient contre elle.
Les proches de Wafa ont rapporté que les services sociaux d’Arraba avaient dit au tribunal que les enfants devaient rester avec leur père du dimanche au mercredi, et avec leur mère uniquement le week-end. Cependant, le tribunal a décidé que la mère s’occuperait des enfants du dimanche au mercredi, tandis que le père s’occuperait d’eux le week-end.
Wafa aurait déclaré au tribunal qu’elle n’avait pas vu ses deux enfants plus âgés depuis qu’elle avait quitté le domicile familial il y a environ un an et demi.
Des témoins oculaires de l’agression ont décrit qu’après que Rabiah a percuté son ex-femme avec sa voiture, les deux sont sortis du véhicule et se sont disputés pour savoir qui s’occuperait des enfants. Il a alors sorti un couteau et a poignardé sa femme.
Les passants auraient essayé de le tenir éloigné de la victime. Le suspect a ensuite pris la fuite à bord de sa voiture.

La députée Aida Touma-Sliman de la Liste arabe unie a tweeté lundi que si les détails rapportés de l’incident étaient exacts, cela soulevait des questions sur la réhabilitation des criminels violents à leur sortie de prison.
« Si le meurtrier a effectivement été libéré de prison, les échecs se multiplient à nouveau : pas assez de réhabilitation, pas de suivi des hommes violents, et toujours pas de bracelet électronique – et le meurtre des femmes continue », a-t-elle écrit.
Depuis le début de l’année, 17 femmes et 71 hommes ont été tués dans la communauté arabe israélienne, a rapporté Walla, citant les chiffres du Centre Aman pour la lutte contre la violence dans la société arabe.
La violence contre les femmes en Israël a suscité des protestations récemment, les manifestants appelant à des réformes.
Ils dénoncent notamment le fait qu’un plan national de lutte contre la violence domestique a été approuvé en 2017 par la Knesset, mais qu’il a depuis été abandonné, en attente de financement. Les militants affirment que la plupart des 250 millions de shekels approuvés n’ont pas encore été transférés aux autorités compétentes.
La police et les services sociaux ont signalé une augmentation importante des plaintes pour violence domestique depuis le début de la pandémie de coronavirus.
Stuart Winer a contribué à cet article.