Les racines des arbres historiques d’Israël
Une tournée de Tou Bichvat de certains des spécimens historiques et vigoureux du pays
- Le seul énorme et vieil eucalyptus de la rue principale du quartier Boukharim à Jérusalem. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
- Plantations d'arbres à Tou Bichvat au monument Lehi, dans la forêt Lehi à Mishmar Ayalon entre Latrun et Ramle, dans el centre d'Israël. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
- Des arbres pétrifiés dans le grand cratère près de Miztpe Ramon. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
- Un pin de Jérusalem à Abu Ghosh. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
- Un ancien térébinthe atlantique à l'Hôpital français de Jérusalem, en face de la Vieille Ville. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
- Un chêne à Hirbet Saadim, dans la forêt Aminadav du Fonds national juif, près de Jérusalem. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
- Un acacia sur la route Besor Scenic du Fonds national juif, dans le Néguev. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
Quand la Russie a pris Boukhara en 1868, elle a accordé à sa population juive la liberté de religion ainsi que le monopole sur le commerce de la soie et des produits tissés.
Le plus entreprenant d’entre eux tira un excellent avantage de cette opportunité et est devenu merveilleusement riche. Quand le premier immigrant de Boukhara a atteint Jérusalem au début des années 1870, il a emmené sa femme, ses enfants et un domestique en Terre Sainte.
A la fin des années 1890, environ 200 immigrants de Boukhara avaient atteint Jérusalem et ils vivaient tous dans la Vieille Ville. Mais ils étaient trop, et en 1891 ils ont décidé de s’installer dans un quartier en dehors des murs de la Vieille Ville.
Sa conception était inhabituelle pour Jérusalem : le plan prévoyait des maisons spacieuses sur des boulevards à trois voies avec des routes principales d’une largeur généreuse de 10,5 mètres et de 5 mètres pour les rues transversales. Quand il a été achevé, le quartier Boukharim pouvait se vanter d’être une des plus grandes structures de la ville.
Presqu’aucun des bâtiments originaux n’a été préservé, les premiers résidents sont partis et l’atmosphère a radicalement changé. La plupart des eucalyptus plantés pour embellir le quartier ont disparu, après être devenus du bois de cheminée pour les Turcs pendant la Première Guerre Mondiale. Pourtant un énorme et vieil eucalyptus est resté sur la rue principale du quartier – un souvenir de l’ancien temps.
Le 25 janvier marque la fête juive de Tou Bichvat – un nouvel an pour les arbres – quand les bourgeons précoces se réveillent après l’hiver et que les amoureux de la nature célèbrent la saison en plantant de petites pousses dans des sites particuliers dans tout le pays.
Quel meilleur moment que celui-ci pour des histoires sur quelques spécimens très vigoureux – comme l’eucalyptus de Boukharim – qui ont survécu aux ravages du temps ?
Les acacias du Néguev
Aucun autre arbre n’est mentionné aussi souvent dans la Bible que l’acacia (etz shitim). Après tout, le bois d’acacia est utilisé pour construire le Tabernacle, du mat à l’autel de l’Arche sainte. Et pas de miracle : il y a plus d’acacias dans le désert de Sinaï qu’aucun autre arbre.
Une légende fascinante raconte que Jacob, qui pouvait prédire le futur, a planté des acacias sur son chemin vers l’Egypte. Il savait que les juifs auraient besoin de ces arbres particuliers des centaines d’années plus tard en rentrant à la maison.

Les acacias se tiennent souvent seuls dans les sables du désert, créant un paysage frappant rappelant la savane africaine.
Un acacia spécial se trouve le long de la route du Fonds national juif, la route Besor Scenic, de 18 kilomètres, dans le Néguev. D’une espèce appelée « acacia faux gommier » ou « acacia parapluie », ses multiples troncs croissent depuis la base de l’arbre et forment une couronne se propageant au sommet de l’arbre.
Le chêne de la forêt d’Aminadav
Le Sheikh Ahmed était connu pour sa capacité mystique à aider les femmes ayant des problèmes de fertilité. Après sa mort, il y a des centaines d’années, une petite maison de prières a été construite en son honneur. A l’intérieur de la forêt Aminadav du Fonds national juif (KKL) près de Jérusalem, le site est connu sous le nom de Hirbet Saadim, peut-être parce que saida signifie « femme heureuse ».

Hirbet Saadim a été déclaré réserve naturelle, puisque la zone comprend des chênes âgés de centaines d’années et inhabituellement grands. Ils sont restés en l’état même pendant que les Turcs dirigeaient le pays et demandaient de vastes quantités de bois de cheminée. C’est probablement parce que les chênes, souvent trouvés près des tombes des sheikhs musulmans vénérés, étaient considérés comme sacrés.
Le térébinthe à l’hôpital français Saint-Louis de Jérusalem
Moses Montefiore a voyagé en terre Sainte sept fois entre 1827 et 1875. Le voyage en bateau et par porteurs auraient été fatiguant pour n’importe qui, mais il était particulièrement épuisant pour quelqu’un du même âge que Montefiore. En effet, sa dernière visite a eu lieu alors qu’il avait 91 ans.

Pendant ses visites à Jérusalem, Montefiore et son entourage se sont souvent arrêtés pour se reposer en face des murailles de la Vieille Ville, à l’ombre d’un ancien térébinthe atlantique.
Heureusement, quand le Compte de Piellat a construit l’époustouflant Hôpital français sur le même site en 1881, il a incorporé l’arbre dans les fondations. De plus de 12 mètres de haut et âgé de presque 1 000 ans, l’arbre domine les murs de l’hôpital, juste en face de la Nouvelle porte de la Vieille Ville.
Les cèdres de la forêt de Biriya au point de vue Ashbel
Grands, majestueux et immensément impressionnants, les cèdres sont sans cesse mentionnés dans la Bible. Les poutres de cèdre sont si particulières qu’elles ont été utilisées pour construire le palais de David, et le bois de cèdre est proéminent dans le Premier et le Deuxième Temple.
Pas étonnant alors que Tuvia Ashbel – qui a travaillé comme garde-forestier pour le KKL pendant 58 ans – ait insisté pour planter des bosquets de cèdres en Israël.
Bien que le cèdre du Liban ne se soit pas très bien acclimaté, les cèdres atlantiques qu’il a rapportés de Turquie se sont épanouis. L’on peut voir un bosquet magnifique depuis une plateforme d’observation dédiée à Ashbel, dont le nom sera pour toujours lié aux cèdres d’Israël.
Le pin de Jérusalem à l’Eglise de la Résurrection à Abu Gosh
Dans le livre de Jérémie, le prophète déclare que « quant aux rites des peuples c’est un néant : on a coupé un arbre de la forêt, travail des mains de l’artisan, avec la cognée ; d’argent et d’or on l’embellit, avec des clous et des marteaux on le fixe, pour qu’il ne vacille pas ! » [Jérémie 10:3-4].
Jérémie a pu faire référence à la pratique commune dans la région méditerranéenne, où des païens abattaient un pin de Jérusalem pour construire des idoles qu’ils décoraient ensuite en l’honneur d’une divinité.
Certains pensent que les premiers chrétiens ont adapté cette pratique, et que le premier arbre de Noël était un pin de Jérusalem. De manière intéressante, deux des plus grands pins de Jérusalem du pays se trouvent dans le jardin de l’Eglise millénaire de la Résurrection dans le village musulman d’Abu Gosh.
Le grand cratère (HaMachtesh HaGadal) et ses arbres pétrifiés
Malgré son nom, le grand cratère n’est pas le plus grand des trois cratères majeurs du Néguev. Il a été nommé en 1942 par un groupe de commando local juif (palmaniks) qui l’ont nommé grand cratère après en avoir découvert un plus petit.
Ne sachant pas qu’il y en avait un troisième, encore plus grand près de ce qui deviendrait Mitzpe Ramon, ils les ont simplement nommés par leurs tailles : le grand cratère et le petit cratère.
Long d’environ 12 kilomètres, large de sept et profond de 400 mètres, le grand cratère est presque complètement entouré de montagnes.
Des quantités inhabituellement importantes de créatures marines fossilisées peuvent être trouvées dans le cratère, qui n’a pas encore subi d’érosion complète.
Une autre attraction majeure : des morceaux d’arbres pétrifiés, répandus sur le sol devant vous.
Nommés ainsi pour leur ressemblance étrange avec des troncs géants, le plus grand mesure 10 mètres de long, avec un diamètre d’un mètre et demi.

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