Les réservistes choqués de recevoir du matériel datant de la guerre du Vietnam
Une note de 1963 accompagnant un gilet donné à un soldat servant dans une zone à haut risque l'a pris par surprise, alors que Tsahal soutient qu'il n'y a pas de pénurie d'équipement
Une note datée du 22 août 1963 a été découverte cette semaine à l’intérieur de l’emballage d’un gilet pare-balles fourni par Tsahal à un réserviste israélien.
« Cher soldat », peut-on y lire. « Un gilet n’a aucune valeur s’il repose sur le côté et non sur votre corps. Lorsque vous portez le gilet, attachez-le par-dessus votre chemise ou votre manteau – et sous les autres couches de vêtements si vous en avez. Signé : Armée américaine, Natick, Massachusetts, 22 août 1963. »
Le gilet, datant de plus de 60 ans, est probablement plus vieux que la majorité des soldats et officiers de l’armée israélienne – y compris le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi, qui est né quatre ans après que ce même gilet a été emballé dans le Massachusetts.
Au début de la guerre de Gaza, dès le 8 octobre, plusieurs organisations civiles se sont mobilisées et ont recueilli les dons de milliers de personnes, reconnaissant un besoin urgent de fournir des gilets en céramique en grande quantité aux soldats de réserve (et potentiellement aux forces régulières).
Les événements choquants du 7 octobre, lorsque les terroristes du Hamas ont pris d’assaut la frontière israélienne et ont brutalement tué 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et en ont enlevé plus de 240 autres dans la bande de Gaza, ont suscité une mobilisation sans précédent des réservistes. Des milliers de personnes n’ont même pas attendu un « Tzav 8 » – rappel urgent des réservistes.
Sur le plan logistique, Tsahal a affirmé avoir des gilets dotés de plaques en céramique pour tout le personnel régulier et de réserve, attribuant les éventuels retards d’approvisionnement uniquement à des problèmes d’organisation au niveau de la chaîne d’approvisionnement. Tous les combattants entrant dans la bande de Gaza ou dans d’autres zones de combat doivent porter un gilet doté d’une plaque en céramique, qui, par coïncidence, a été utilisée pour la première fois pendant la Guerre du Vietnam.
Malgré ces assurances, des entités privées et des citoyens ont réussi à se procurer, à transporter par avion et à distribuer des milliers de gilets dotés de plaques en céramique au cours des deux premières semaines de la guerre. Cependant, pour l’importation de matériel militaire ou semi-militaire en Israël, un organisme de sécurité reconnu doit signer les documents pour assurer le dédouanement de ce matériel.
Les entreprises privées ordinaires sont généralement incapables d’importer des produits de cette nature. Pour répondre à ce défi procédural, Tsahal a accordé une autorisation d’importation ad hoc. Cet arrangement a permis à des entités privées ou à des particuliers d’acheter des gilets à l’étranger, d’organiser le transport aérien, de s’occuper des frais de dédouanement et de livrer l’équipement. Parfois, la livraison se faisait directement entre les mains des soldats de réserve, tandis qu’à d’autres moments, elle passait par les unités concernées de l’armée israélienne.
Aujourd’hui, plus de huit semaines après le début de la guerre, les réservistes de Tsahal ont été équipés de gilets tout droit sortis de la chaîne de montage de 1963. Le bataillon qui reçoit ces gilets est un bataillon de combat de réserve composé de soldats d’infanterie de Tsahal censés être prêts au combat. Il est essentiel de noter qu’il ne s’agit pas d’unités de soutien ; la majorité d’entre elles sont stationnées dans des zones à haut risque près des frontières, mais pas à l’intérieur de Gaza.
On ignore encore si ces gilets sont des achats récents de Tsahal transportés par avion en Israël ou s’ils ont été stockés dans les entrepôts d’urgence de Tsahal pendant des dizaines d’années.
Un civil impliqué dans l’importation de gilets pendant la guerre a déclaré au Times of Israel qu’il recevait encore des demandes quotidiennes de la part de membres de la famille et de proches de soldats ayant besoin de gilets dotés de plaques en céramique. Les entités civiles ne sont cependant plus autorisées à les apporter, et aucun entrepôt d’urgence civil ne stocke ces gilets.
Tsahal indique qu’il existe un centre de dons qui peut être contacté, et que tous les dons à Tsahal sont traités par le ministère de la Défense. Ce dernier effectue des vérifications pour s’assurer que l’équipement donné répond aux exigences standard. Si c’est le cas, l’équipement est transféré aux soldats.
Interrogé sur les gilets datant de la Guerre du Vietnam, Tsahal a déclaré : « Les gilets en question ont été testés par nos soins et répondent à la norme. »