Les USA fustigent les approbations de construction prévues dans les implantations
Le département d'État a exprimé "la forte opposition" de l'administration Biden, quelques heures après l'annonce de la construction de 4000 habitations en Cisjordanie
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Vendredi, l’administration Biden a critiqué avec vivacité la décision prise par Israël de faire avancer la construction de presque 4 000 logements en Cisjordanie, affirmant que cette mesure « nuit profondément aux perspectives de mise en place d’une solution à deux États ».
« L’administration Biden a été claire sur ce sujet depuis le début. Nous nous opposons avec force à l’expansion des implantations qui exacerbe les tensions et qui sape la confiance entre les parties », a commenté la porte-parole du département d’État, Jalina Porter, au cours d’un entretien avec les journalistes. « Le programme israélien portant sur l’expansion des implantations porte profondément préjudice à la perspective d’une mise en place d’une solution à deux États ».
Alors qu’il lui était demandé s’il y aurait des conséquences pour Jérusalem si Israël devait donner suite à ces projets d’expansion, Porter a refusé de répondre de manière explicite, préférant reprendre un élément de langage utilisé depuis longtemps à Washington et appelant ainsi les deux parties « à éviter toute initiative unilatérale susceptible d’exacerber les tensions ».
Au début de l’appel téléphonique, elle a tout d’abord condamné l’attentat terroriste qui a été commis jeudi à Elad, au sein de l’État juif, qui a fait trois morts et quatre blessés.
Le ministère jordanien des Affaires étrangères a lui aussi condamné les approbations de construction dans les implantations en déplorant « une violation flagrante et grave du droit international ».
Il a aussi critiqué la décision prise par la Haute cour israélienne de Justice, qui a autorisé les responsables israéliens à expulser environ 1 300 Palestiniens vivant dans un secteur que l’armée israélienne voudrait utiliser comme zone d’entraînement.
Comme les États-Unis, Amman a estimé que les actions entreprises par Israël en Cisjordanie mettaient à mal un règlement du conflit israélo-palestinien par le biais de la solution à deux États. Tandis que certains gouvernements antérieurs, au sein de l’État juif, avaient approuvé ce cadre comme base d’un accord de paix avec les Palestiniens et que l’ex-Premier ministre Benjamin Netanyahu avait, lui aussi, revendiqué cette vision dans un discours prononcé en 2009 à l’université Bar Ilan, lui et ses gouvernements successifs avaient ensuite graduellement pris leurs distances avec ce principe. Pour sa part, son successeur Naftali Bennett est opposé depuis longtemps à une solution à deux États et refuse toute négociation avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.