Liban : un médiateur tué dans les combats entre le Hezbollah et des opposants au régime syriens
Ahmad al-Fliti avait pour mission de mener une médiation entre le Hezbollah chiite et les rebelles et jihadistes syriens engagés dans des combats dans l'est du Liban
Un Libanais qui avait pour mission de mener une médiation entre le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah et les rebelles et jihadistes syriens engagés dans des combats dans l’est du Liban a été tué samedi dans ces affrontements, selon l’agence nationale.
La veille, le Hezbollah libanais, puissant groupe terroriste armé qui combat aux côtés du régime de Bachar al-Assad dans la Syrie voisine, a annoncé avoir lancé une opération contre des « terroristes armés » des deux côtés de la frontière.
« Ahmad al-Fliti, qui faisait la médiation entre les hommes armés et le Hezbollah, (…) a été blessé lorsque sa voiture a été touchée par un obus d’origine inconnue à Jouroud Aarsal », dans l’est du Liban, a rapporté l’Agence nationale de l’information (ANI). « Il a ensuite succombé à ses blessures ».
L’armée libanaise a également rapporté la mort de M. Fliti, une personnalité très connue dans la région de Aarsal. Elle a affirmé que l’obus a été tiré par « l’organisation terroriste du Front al-Nosra », en référence à l’ex-branche d’al-Qaïda en Syrie.
Les combats se poursuivaient samedi pour le deuxième jour consécutif, le Hezbollah annonçant à travers ses médias plusieurs « avancées » face aux insurgés dans Jouroud Aarsal, une zone frontalière de la Syrie.
Les funérailles d’au moins neuf combattants du Hezbollah tués dans les combats ont eu lieu samedi à Beyrouth, selon un photographe collaborant avec l’AFP.
L’armée libanaise n’a pas officiellement annoncé sa participation à la bataille mais mène des opérations défensives depuis vendredi. Elle a ainsi annoncé avoir repoussé à plusieurs reprises des insurgés qui tentaient de s’infiltrer dans ses positions dans la zone.
Jouroud Aarsal est une région montagneuse où se sont implantés des groupes jihadistes sunnites venus de Syrie et qui abrite, dans des camps informels, des milliers de réfugiés ayant fui la guerre dans leur pays.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait lancé un avertissement aux insurgés qu’il a qualifiés de « menace pour tout le monde, y compris les réfugiés syriens » et affirmé qu’il « était temps de mettre fin à cette menace ».
La bataille annoncée par le Hezbollah s’étend également à la région de Qalamoun, dans l’ouest syrien, près de la frontière libanaise. Le Hezbollah y combat des rebelles et des jihadistes depuis des années, aux côtés de l’armée syrienne.
L’armée de l’air syrienne est également impliquée dans les combats depuis vendredi et mène des frappes contre les insurgés dans le Qalamoun.
Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, le Liban, pays de quatre millions d’habitants qui accueille un million de réfugiés de ce pays, a subi les contrecoups du conflit, avec des attentats et des enlèvements de soldats revendiqués par des jihadistes venus de Syrie.