Libération d’un Français détenu en Iran, trois autres toujours emprisonnés
Suite à l'annonce de la libération de Louis Arnaud, Macron rappelle que le couple Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés en mai 2022 et Olivier doivent être libérés "sans délai"
Le Français Louis Arnaud, qui était détenu en Iran depuis septembre 2022, a été libéré, a annoncé mercredi soir Emmanuel Macron, exhortant Téhéran à libérer « sans délai » les trois autres Français encore détenus dans ce pays.
« Notre joie est immense mais elle ne sera complète qu’au retour de Cécile, Jacques et Olivier », a déclaré Sylvie Arnaud à l’AFP, en référence aux trois autres ressortissants français toujours emprisonnés en Iran.
« Louis Arnaud est libre. Il sera demain en France après une trop longue incarcération en Iran », a annoncé le président dans un message publié sur X.
« Je remercie nos amis omanais et tous ceux qui ont œuvré à cette issue heureuse. Ce soir, je pense aussi à Cécile, Jacques et Olivier. J’appelle l’Iran à les libérer sans délai », a-t-il ajouté.
Louis Arnaud est libre. Il sera demain en France après une trop longue incarcération en Iran.
Je remercie nos amis omanais et tous ceux qui ont œuvré à cette issue heureuse.
Ce soir, je pense aussi à Cécile, Jacques et Olivier. J'appelle l'Iran à les libérer sans délai.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) June 12, 2024
« Louis Arnaud a quitté la prison d’Evin mercredi à l’aube. Il a vu un médecin qui a constaté qu’il pouvait prendre l’avion », a indiqué à l’AFP une source diplomatique. « Il est actuellement au sultanat d’Oman », avait ajouté cette source.
« C’est une issue heureuse pour notre compatriote », a-t-elle poursuivi.
Il est arrivé ce jeudi matin en France.
L'arrivée de Louis Arnaud, ancien otage détenu depuis 2022 en Iran, à l'aéroport de Paris-Le-Bourget, en Seine-Saint-Denis pic.twitter.com/vb7wg3ONEo
— BFMTV (@BFMTV) June 13, 2024
Le trentenaire, consultant, avait entamé un tour du monde en juillet 2022 qui l’avait mené jusqu’en Iran, « un pays qu’il rêvait de visiter depuis longtemps pour la richesse de son histoire et l’accueil de ses habitants », avait relaté sa mère il y a quelques mois.
Il avait été arrêté en septembre 2022 avec d’autres Européens accusés d’avoir participé aux manifestations après la mort de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne décédée après son arrestation par la police des mœurs.
Ses compagnons de voyage avaient été assez vite libérés mais Louis était resté en prison avant d’être condamné, en novembre dernier, à cinq ans de prison pour propagande et atteinte à la sécurité de l’État iranien.
Sa condamnation avait été jugée « inacceptable » par Paris qui n’avait eu de cesse de demander sa libération ainsi que celles des autres Français.
« Les accusations portées à son encontre, à savoir propagande et atteinte à la sécurité de l’État iranien, sont totalement infondées », avait réagi sa mère à l’époque.
Les trois autres Français toujours détenus dans les geôles iraniennes sont le couple Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés en mai 2022 ainsi qu’un Français prénommé Olivier dont le nom n’a pas été rendu public.
« Otages d’État »
« Nous allons évidemment continuer nos efforts pour les trois Français qui restent incarcérés en Iran », a indiqué la source diplomatique.
La libération de Louis Arnaud est « le résultat du travail qu’ont mené les autorités françaises depuis plusieurs mois avec les autorités iraniennes, y compris les contacts du ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné avec son homologue avant son décès ». Le président iranien Ebrahim Raïssi et son ministre des Affaires étrangères ont péri le 19 mai dernier dans un crash d’hélicoptère.
En mai dernier, Paris avait dénoncé dans un communiqué « la pratique odieuse de la République islamique des aveux forcés et publics, ainsi que les conditions de détention inhumaines et indignes infligées à nos compatriotes ».
Le Quai d’Orsay, qui qualifie ces prisonniers d’otages d’État, avait demandé leur libération immédiate et sans conditions.
Deux autres Français, Benjamin Brière et Bernard Phelan, qui a également la nationalité irlandaise, avaient, eux, été libérés il y a un peu plus d’un an, en mai 2023, pour « raisons humanitaires ». Ils étaient alors très affaiblis et diminués par une grève de la faim.
La République islamique d’Iran détient une dizaine de ressortissants occidentaux et est largement accusée par leurs soutiens et des ONG de s’en servir comme monnaie d’échange dans des négociations d’État à État.
Cette libération est intervenue alors que la France et ses partenaires occidentaux ont décidé de durcir le ton contre Téhéran qui est par ailleurs accusé de déstabiliser le Proche-Orient par l’intermédiaire de ces nombreux supplétifs, dont le Hamas palestinien, le Hezbollah libanais et les Houthis du Yémen.
La France et les États-Unis « sont déterminés à exercer les pressions nécessaires » sur l’Iran qui mène « une stratégie d’escalade tous azimuts », a ainsi déclaré samedi Macron aux côtés de son homologue américain Joe Biden.