Liberman : Le Hamas a dépensé 260 M $ en roquettes et tunnels en 2017
Le ministre de la Défense a dit que le groupe terroriste continue à investir un budget significatif dans la guerre plutôt qu'en faveur de la population de Gaza

S’exprimant vingt-quatre heures après l’annonce par l’armée israélienne de la destruction d’un autre tunnel d’attaque transfrontalier du Hamas – pour la troisième fois ces derniers mois – Liberman a dit : « J’entends beaucoup parler de la situation humanitaire à Gaza, de la situation difficile ».
« Le budget de l’aile militaire du Hamas en 2017 s’est élevé à 260 millions de dollars », a dit le ministre, notant qu’environ 100 millions de dollars ont été versés par l’Iran.
« La totalité de ces 260 millions de dollars a été investie dans des tunnels et dans la production de roquettes. Si 260 millions de dollars avaient été investis dans les systèmes d’eau ou dans les systèmes de santé, les habitants de Gaza vivraient dans un lieu très différent ».
Liberman a déclaré que, dans la nuit de dimanche, le Hamas « a lancé trois roquettes dans la mer et que cela montre que malgré la situation humanitaire et malgré les pénuries dans les produits de base, le groupe terroriste continue « à se consacrer à la guerre ».

La veille, Liberman avait fait savoir qu’Israël détruirait tous les tunnels transfrontaliers creusés par les groupes terroristes à Gaza avant la fin de l’année 2018, affirmant qu’Israël dispose dorénavant des moyens de les détecter.
S’exprimant lundi lors d’une réunion de faction du parti Yisrael Beytenu, le ministre avait déclaré que le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas cherchait des excuses pour éviter les négociations de paix avec l’Etat juif.
Se référant au discours prononcé dimanche par Abbas, dans lequel il éreintait Israël et la reconnaissance par le président américain Donald Trump de Jérusalem en tant que capitale d’Israël, Liberman avait indiqué : « Il est évident que [Abbas] ne veut pas la paix. Il ne veut pas d’accord, et il cherche une excuse pour l’éviter. L’annonce de Trump était une excuse pour esquiver les négociations directes ».
Il avait noté à la même occasion le refus par Abbas de la proposition de paix transmise par l’ancien Premier ministre 2008, un refus qui, selon lui, avait été une preuve supplémentaire de son intransigeance.
« Vous pouvez accuser ce gouvernement de ne pas vouloir la paix, d’être de droite, [mais] vous devez vous rappeler que même quand [Abbas était assis en face d’Ehud Olmert à Annapolis – et on ne peut rien donner de plus que ce qu’Olmert proposait à Annapolis – là encore, [Abbas] avait dit ‘non’. »
Liberman avait estimé antérieurement qu’Abbas avait « perdu la raison » suite à son allocution féroce contre Donald Trump.

Liberman avait expliqué au micro de la radio militaire israélienne que l’allocution prononcée dimanche par Abbas symbolisait son abandon des perspectives de négociations de paix et son choix d’une confrontation avec Israël et les Etats-Unis.
« Ce discours signale qu’il a perdu le contrôle de lui-même, qu’il a perdu le soutien du monde arabe modéré et qu’il a clairement abandonné les négociations », avait-il dit.
En effet, mais Abbas a violemment durci sa rhétorique dimanche, éreintant Trump en raison de ses initiatives politiques récentes, notamment la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël.
Abbas a également critiqué une déclaration récente de Trump qui menaçait de couper l’aide aux Palestiniens et prétendant que ces derniers ne désiraient plus négocier un accord de paix avec Israël.
« Depuis quand rejetons-nous les négociations ? », avait ainsi dit Abbas aux membres du Conseil central palestinien. « C’est une honte », a-t-il ajouté lors de son discours, s’adressant à Trump.
Liberman a indiqué dimanche à la chaîne Hadashot que les dirigeants du Hamas à Gaza n’entreraient pas dans un conflit dans le cadre des efforts pour détruire les tunnels.
« Le Hamas n’est pas prêt pour une guerre et je ne pense pas qu’il estime qu’une guerre s’achèverait d’une manière différente de celle dont nous pouvons le penser a priori », a-t-il déclaré.
Liberman a également estimé que la situation humanitaire qui empire dans la bande de Gaza ne s’améliorerait pas tant que le Hamas ne libère pas deux Israéliens et ne rende les dépouilles de deux soldats qui sont détenues en otage par le groupe.
« Il n’y aura aucune amélioration de la situation humanitaire avant que nous ne trouvions un accord sur nos prisonniers », avait-il noté. « Notre principe est : réhabilitation contre désarmement. Et sans désarmement, nous n’accepterons pas de réhabilitation ».