Lieux juifs aspergés de peinture: les suspects écroués pour dégradations en lien « avec une puissance étrangère »
Les trois hommes serbes sont présentés par la source proche du dossier comme des exécutants simplement motivés par l'argent mais sans conscience des enjeux géopolitiques

Trois hommes de nationalité serbe ont été mis en examen et écroués à Paris jeudi soir, suspectés d’avoir dégradé des lieux juifs avec de la peinture verte le week-end dernier « dans le but de servir les intérêts d’une puissance étrangère », a appris l’AFP de source judiciaire vendredi.
Selon une source proche du dossier, les enquêteurs suspectent la Russie d’avoir instigué ces actions.
Des messages auraient été échangés par les mis en cause sur Telegram avec d’autres protagonistes qui n’auraient pas été interpellés à ce stade, selon cette source.
Les trois hommes, présentés par la source proche du dossier comme des exécutants simplement motivés par l’argent mais sans conscience des enjeux géopolitiques, avaient été interpellés lundi dans les Alpes-Maritimes alors qu’ils s’apprêtaient à quitter le territoire.
Dans la nuit de vendredi à samedi, ils sont suspectés d’avoir aspergé de peinture verte le mur des Justes du Mémorial de la Shoah, deux synagogues et un restaurant de la communauté juive, situés dans le 4e arrondissement de la capitale, ainsi qu’une synagogue dans le 20e arrondissement.
La source judiciaire a précisé que ces Serbes, deux nés en 1995 et un né en 2003, ont été mis en examen, pour dégradations sur biens privés, d’un bien classé et d’un édifice de culte, ces trois infractions ayant été commises en réunion, en raison de la religion ou de l’ethnie supposée, et dans le but de servir les intérêts d’une puissance étrangère.
Deux d’entre eux ont été placés en détention provisoire, le troisième a sollicité un débat différé qui aura lieu en milieu de semaine prochaine, selon la source judiciaire.
Selon la source proche du dossier, il s’agit de deux frères et d’un troisième homme qui vivait lui en France déjà depuis plusieurs années.
La piste d’une opération de déstabilisation venue de l’étranger avait rapidement été envisagée par les enquêteurs, selon une autre source proche du dossier, à l’image de l’affaire dite des « mains rouges » de mai 2024.