Lilia Kostitsina, 78 ans : grand-mère de 10 petits-enfants et fan de jardinage
Assassinée chez elle par des terroristes du Hamas, à Ofakim, le 7 octobre
Elizaveta Kostitsina, dite Lilia, âgée de 78 ans et originaire d’Ofakim, a été assassinée par des terroristes du Hamas à son domicile le 7 octobre 2023.
Au début des tirs de roquettes, elle avait envoyé un message à sa fille pour lui dire qu’elle avait entendu de nombreuses détonations et qu’elle ne savait pas trop ce qui se passait.
La mère et la fille avaient ensuite pu se parler de vive voix et Lilia avait dit avoir de la peine pour les voisins, qui devaient sortir avec leurs enfants dans la cage d’escalier à chaque alerte, qu’elle allait les inviter à venir chez elle pour profiter de la protection de l’une de ses pièces sans fenêtre.
C’est lorsque Lilia a ouvert sa porte qu’elle a été abattue par des terroristes qui avaient envahi l’immeuble. Sa voisine, Emma Poliakov, a elle aussi été tuée lors de l’attaque.
Les proches de Lilia ont dû attendre plus d’une semaine pour que le corps de la défunte soit identifié et être officiellement informés de son décès, alors même que sa mort ne faisait aucun doute pour eux.
Elle a été inhumée le 16 octobre 2023 à Ofakim, laissant derrière elle ses deux enfants, Margarita (Rita) et Sergey (Shlomi), et ses 10 petits-enfants.
Fille de Freida et Salomon, Lilia était née à Saint-Pétersbourg, en Russie, quelques mois seulement après la fin de la Seconde Guerre mondiale, rappelle la nécrologie officielle. C’est là qu’elle avait grandi, aux côtés de son frère aîné, Naum, et de parents qui avaient fui les pogroms de Biélorussie.
Enfant, elle aimait la littérature et le théâtre, mais elle avait par la suite opté pour un métier à la fois plus concret et sûr, à savoir celui d’ingénieur. Elle avait eu deux enfants et travaillait dans une usine de production de pièces pour les roquettes Katioucha. Ses enfants avaient tous les deux fait leur alyah en Israël et une fois à la retraite, elle-même les avait rejoints en 2000, un temps installée à Jérusalem puis à Modiin avant d’opter pour Ofakim, non loin de son fils devenu rabbin.
À Ofakim, elle aimait s’occuper de son jardin, peut-on lire dans la nécrologie publiée par la ville.
À l’été 2023, on l’avait opérée du cœur et elle s’en remettait tout doucement, au fil de promenades dans son quartier et des coups de main donnés à ses proches – amis, voisins, olim russophones et famille, à commencer par ses 10 petits-enfants bien-aimés.
« Elle adorait Ofakim, son jardin : jusqu’à la fin, elle s’est occupée de son jardin », a déclaré sa fille, Rita, à Maariv. « Ma mère prenait soin des gens autour d’elle, elle me demandait de l’aide pour régler les problèmes qu’ils pouvaient avoir avec tel ou tel service officiel », que ce soit pour des questions de santé ou d’assurance.
Elle se faisait une joie d’accueillir prochainement son neveu venu d’Allemagne, « elle avait déjà fait ses courses, planifié des sorties : tout était prêt pour son arrivée… Ma mère aimait la vie et elle avait encore tellement d’années à vivre. »
Pour lire d’autres hommages sur les victimes des massacres du Hamas du 7/10/2023 et de la guerre qui s’en est suivie, cliquez ici.