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L’imam Bassam Ayachi jugé à Paris pour association de malfaiteurs terroriste

Considéré comme un vétéran de l'islam radical en Belgique, l'imam qui encourt 10 ans de prison, affirme qu'il transmettait des informations aux services secrets français et belge

L'imam franco-syrien Bassam Ayachi. (Capture d'écran YouTube)
L'imam franco-syrien Bassam Ayachi. (Capture d'écran YouTube)

Considéré comme un vétéran de l’islam radical en Belgique, l’imam franco-syrien Bassam Ayachi est jugé à partir de mardi à Paris pour association de malfaiteurs terroriste à cause de ses activités en Syrie entre 2014 et 2018.

L’homme de 75 ans, qui encourt dix ans d’emprisonnement, se défend notamment en affirmant qu’il transmettait à l’époque des informations aux services secrets français et belge.

Né à Alep et venu dans les années 1960 étudier en France, où il a épousé une Française, Bassam Ayachi apparaît dans de nombreux dossiers au fil des décennies, mais son casier est resté jusque-là vierge de toute condamnation pour terrorisme.

Dans les années 1990 et 2000, c’est à Bruxelles qu’il attire l’attention des autorités par son intégrisme à la tête du « Centre islamique belge » (CIB) à Molenbeek, commune populaire considérée comme un terreau du jihadisme international.

Une photo prise avec un téléphone portable le 14 novembre 2015 montre une camionnette de l’unité belge de déminage SEDEE tandis que les policiers bloquent une rue lors d’un raid de la police dans le quartier de Molenbeek à Bruxelles, peut-être en relation avec les attentats meurtriers du 13 novembre à Paris. (Crédit : AFP Photo / Belga / Hendrik Devriendt)

En 1999, Bassam Ayachi bénit le mariage entre Abdessatar Dahmane, devenu deux ans plus tard l’un des assassins du commandant afghan Massoud à l’avant-veille du 11 septembre, et Malika El Aroud, surnommée la « veuve noire du jihad ».

Il accompagne lors de son premier voyage en Syrie en 2001 Oussama Atar, considéré comme le commanditaire des attentats du 13 novembre, ont révélé les investigations sur les attaques.

Fils mort en Syrie

En 2008, Bassam Ayachi est arrêté dans le sud de l’Italie avec un jeune Français converti, après la découverte d’immigrés clandestins dans leur camping-car. La justice italienne les accuse d’appartenir à une cellule liée à Al-Qaïda. Mais après trois ans de prison, ils sont blanchis en appel.

Au même moment, l’un de ses fils, Abdelrahman Ayachi, est condamné à Bruxelles, en son absence, à huit ans de prison pour avoir participé à une filière de recrutement pour l’Irak et l’Afghanistan gravitant autour du CIB, dissout par la justice.

Parti vivre en Syrie, il prend les armes contre le régime de Bachar al-Assad après la révolution syrienne, à la tête d’une brigade islamiste affiliée à l’Armée syrienne libre. En juin 2013, il meurt au combat.

Bassam Ayachi décide alors de retourner en Syrie pour « continuer la lutte », comme il le déclare dans un documentaire de Stéphane Malterre diffusé sur France 2.

Au nom du père, du fils et du djihad

Quand la révolution syrienne éclate, le fils aîné Abdelraham, et plus tard son père Bassam, partent faire le djihad. Filmée sur 3 ans, Infrarouge vous raconte l'histoire de la famille franco-syrienne Ayachi, au destin controversé. "Au nom du père, du fils et du djihad" est à (re)voir ici : bit.ly/2dmsXWh

Posted by France tv on Tuesday, October 18, 2016

Ce sont de ces activités, dans sa région d’origine, Idleb, dont il doit répondre aujourd’hui devant le tribunal.

Le parquet national antiterroriste (Pnat) lui reproche d’avoir exercé des responsabilités au sein du groupe islamiste Ahrar al-Sham et côtoyé le Front al-Nosra (branche syrienne d’Al-Qaïda) et le groupe jihadiste du Français Omar « Omsen » Diaby.

« Fréquenter le diable »

Pendant l’instruction, Bassam Ayachi a déclaré avoir fréquenté al-Nosra uniquement pour renseigner les services secrets. Il a aussi revendiqué son opposition au groupe Etat islamique et condamné les attentats commis en Europe – il a perdu un bras en 2015 dans une explosion qu’il attribue à l’EI.

Des messages compatibles avec un rôle d’informateur ont été retrouvés sur ses téléphones. Deux demandes de déclassification de documents déposées par le juge d’instruction ont été refusées.

« L’absence totale de coopération des ministères français de l’Intérieur et des Armées avec l’autorité judiciaire, voire la manipulation de celle-ci (…) suffisent à convaincre qu’à un moment donné (…) la DGSE a accepté la proposition de collaboration de Bassam Ayachi », a estimé le magistrat instructeur dans son ordonnance de renvoi.

Sollicité par l’AFP, le ministère de l’intérieur n’a pas répondu.

Cette mission « ne fait cependant qu’ajouter un mobile (plus noble) (…) et ne fait nullement disparaître l’infraction », a ajouté le juge.

Rentré en France en mars 2018 dans des conditions troubles, Bassam Ayachi a été interpellé à la suite de l’arrestation de Hachimi M., 33 ans, qui sera jugé à ses côtés.

Ce dernier, « geek » passionné de culture nippone, est parti s’installer au Japon en 2012, d’où il a rejoint la Syrie avec son épouse japonaise fin 2014.

Il a reconnu avoir appartenu à une brigade de tireurs de précision d’al-Nosra mais affirmé qu’il s’agissait d' »infiltrer » l’organisation pour le compte de Bassam Ayachi. « Mon client ne s’est jamais considéré comme radicalisé et il a toujours été contre l’idéologie prônée par l’EI », a déclaré son avocate Me Solène Debarre.

Le conseil de l’imam n’a pas souhaité s’exprimer avant le procès, prévu jusqu’à jeudi.

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