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L’intérêt de l’Asie pourrait promouvoir la “deuxième génération” du high-tech israélien

Pour Eden Shochat d’Aleph, la nation start-up voit un nouvel âge d’or alors que les compagnies visent des valorisations plus élevées

Vue de Shanghai. (Crédit : Liron Almog/Flash90)
Vue de Shanghai. (Crédit : Liron Almog/Flash90)

L’intérêt florissant de la Chine et de l’Inde pour la technologie israélienne présente aux start-ups israéliennes l’opportunité de faire grandir leurs entreprises plutôt que de chercher une sortie rapide, a déclaré Eden Shichat, cofondateur d’un fond de capital-risque de Tel Aviv, Aleph.

Dans le passé, Israël a eu tendance à vendre « ses meilleures » compagnies quand elles étaient jeunes, a expliqué Shochat. « Avec des pays comme l’Inde et la Chine s’ouvrant à la technologie israélienne et les énormes marchés qu’ils apportent avec eux, nous avons l’opportunité de passer d’une simple nation start-up à la construction d’une deuxième ‘école’ d’entreprises, celles qui ont des valorisations bien plus élevées », a-t-il déclaré.

Si traditionnellement les investisseurs étrangers ont arraché les entreprises israéliennes quand elles étaient toujours dans l’enfance et à des valorisations basses, cette tendance semble s’inverser. Les compagnies israéliennes semblent maintenant se cacher plus longtemps, obtenant ainsi des valorisations plus hautes au moment de la vente.

En 2015, les sorties du high-tech israélien – le terme utilisé quand des start-ups sont vendues à d’autres compagnies ou que leurs actions deviennent publiques sur le marché boursier – ont généré des recettes d’environ neuf milliards de dollars, la plus haute des trois dernières années, selon les données du centre de recherche IVC de Tel Aviv, qui étudie les industries technologiques du pays.

L’accord moyen de sortie atteignait 87 millions de dollars en 2014, et la moyenne sur 10 ans est de 62 millions de dollars. La taille moyenne de l’accord de fusion et acquisition a aussi augmenté en 2015 par rapport aux années précédentes, selon le rapport VC – Meitar Exits de 2015.

Les nombres montrent que les entreprises israéliennes sont toujours achetées pour leurs ressources humaines et leur technologie, a déclaré Alon Sahar, partenaire du cabinet juridique Meitar Liquornik Geva Leshem Tal dans le rapport VC – Meitar Exits. « Cependant, de plus en plus souvent les entreprises israéliennes commencent à pouvoir pénétrer le marché et établir des commerces impressionnants. »

L’Inde et Israël renforcent leurs liens bilatéraux, notamment dans le domaine de l’innovation, et les investissements chinois dans des entreprises et des fonds de capital-risque israéliens ont atteint des records.

Cette tendance des compagnies israéliennes à s’accroître et à atteindre des valorisations élevées est « le deuxième âge d’or d’Israël, le premier étant celui des années 1990, quand les nouvelles technologies militaires ont propulsé Israël sur la [scène] high-tech », a déclaré Shochat.

Eden Shochat, cofondateur du fond de capital-risque Aleph. (Crédit : Facebook)
Eden Shochat, cofondateur du fond de capital-risque Aleph. (Crédit : Facebook)

Né il y a 39 ans dans le kibboutz Ruhama, dans le Néguev, Shochat a fondé face.com, une plate-forme de reconnaissance faciale qui a été vendue à Facebook en 2012 pour 55 à 60 millions de dollars, selon les estimations. Il a cofondé Aleph en 2013 avec son partenaire, Michael Eisenberg.

Aleph, qui gère 154 millions de dollars, a été fondé pour « se concentrer pour permettre à Israël de créer de plus grosses entreprises », a déclaré Shochat. Le fonds accompagne les entreprises qu’il finance pendant 12 ans, leur enlevant la pression de chercher une sortie rapide, a-t-il ajouté.

« Pour que le capital-risque marche, vous devez construire des grandes entreprises qui auront vraiment un impact sur le monde et ont une grande portée, a déclaré Shochat. La chose la plus importante est de les financer avec de l’argent et de les aider à recruter, à approcher leur marché, à mettre au point une stratégie de ventes et de développement commercial. Nous devons les mener vers des opportunités où leur technologie et leur produit ont un plus gros impact. »

Même ainsi, il est globalement plus dur pour les start-ups d’atteindre des valorisations élevées. Le nombre de « licornes » soutenues par le capital-risque, c’est-à-dire des entreprises évaluées à au moins un milliard de dollars, est retombé à son niveau de 2013, selon les données compilées par CB Insights, une compagnie new-yorkaise.

Seulement cinq nouvelles licornes soutenues par des fonds de capital-risque se sont créées au premier trimestre 2016 dans le monde, à comparer à un pic de « frénésie de licornes » au deuxième et troisième trimestre 2015, quand 24 et 25 nouvelles entreprises valorisées à plus d’un milliard de dollars ont respectivement été créées, selon CB Insights. Au total, il y a 166 licornes dans le monde, bien que ce nombre comprenne aussi les entreprises que ne sont pas soutenues par un fonds de capital-risque.

La Chine était le troisième plus grand marché d’export israélien en 2015, et le plus grand marché d’Israël en Asie, totalisant 3,1 milliards de dollars, selon les données compilées par l’Institut de coopération internationale et d’export d’Israël. Les exports vers l’Inde ont affiché en 2015 une hausse de 21 % par an à 1,3 milliard de dollars.

« La Chine a une population cible énorme et beaucoup de grosses industries comme l’assurance et la finance qui sont considérées comme des problèmes résolus en Occident, mais représentent toujours des opportunités importantes en Chine, a déclaré Shochat. C’est toujours un marché largement inexploité. »

Les relations avec le Japon se réchauffent également, selon le ministère israélien de l’Economie et de l’Industrie. Des représentants du ministère ont rencontré leurs homologues japonais le 9 juin à Jérusalem pour renforcer les relations commerciales et attirer des investissements.

« Le dialogue économique avec le Japon, la troisième plus grande économie mondiale après la Chine et les Etats-Unis, est d’une importance stratégique pour l’économie israélienne », a déclaré dans un communiqué Ohad Cohen, directeur de l’administration des marchés étrangers du ministère, qui a mené les discussions.

« Dans le passé, le niveau des échanges entre Israël et le Japon était relativement limité, en raison notamment de la sensibilité japonaise au boycott arabe, a déclaré Cohen. Néanmoins, le Premier ministre actuel du Japon, Shinzo Abe, encourage une politique de stimulation de l’innovation. Cette politique a rendu Israël plus attractif pour les Japonais, en raison de la position mondiale unique d’Israël comme pays qui promeut l’innovation. »

Ces deux dernières années, Israël a été témoin d’une « hausse très importante » de l’intérêt des entreprises japonaises en Israël, avec un plus grand nombre de compagnies visitant Israël et accueillant des entreprises israéliennes au Japon, a déclaré le ministère israélien dans un communiqué.

Tel Aviv accueillera un sommet sino-israélien en septembre en coopération avec le ministère israélien de l’Economie et de l’Industrie et en parallèle du festival de l’innovation DLD de Tel Aviv. Plus de 1 000 visiteurs chinois et 500 entreprises high-tech israéliennes devraient participer au sommet, selon les organisateurs de la conférence.

L’objectif du sommet est d’encourager la collaboration entre les compagnies israéliennes et chinoises dans les domaines de la technologie, de l’innovation et de l’investissement à la lumière de l’intérêt croissant des entreprises chinoises pour l’économie israélienne, selon un communiqué de l’organisation.

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