L’Iran déploie un système russe S-300 pour protéger un site nucléaire
Protéger les sites nucléaires est primordial "dans toutes les circonstances", a déclaré un général iranien

Un système de défense anti-aérienne S-300 récemment livré par la Russie a été déployé dans le centre de l’Iran pour protéger le site nucléaire de Fordo, a annoncé dimanche la télévision d’Etat IRIB.
Un reportage vidéo y a montré un camion S-300 en train de pointer ses installations de tirs vers le ciel, aux côtés d’un autre équipement de DCA.
Protéger les sites nucléaires est primordial « dans toutes les circonstances », a déclaré à l’IRIB le général Farzad Esmaili, le commandant de la défense antiaérienne iranienne. « Aujourd’hui, le ciel d’Iran est un des plus sûrs de la région », a-t-il assuré.
Ces images ont été diffusées quelques heures après que le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, eut affirmé devant le général Esmaili et de hauts responsables des forces aériennes que la puissance militaire iranienne avait un objectif uniquement défensif.
« L’opposition et le battage publicitaire continus concernant le S-300 ou le site de Fordo sont des illustrations du caractère acerbe de l’ennemi », a-t-il poursuivi.
« Le système S-300 est un système de défense, pas d’attaque, mais les Américains ont fait de leur mieux pour que l’Iran ne l’obtienne pas », a encore dit Ali Khamenei.
Le 21 août, l’Iran avait montré pour la première fois son nouveau système de défense antiaérienne Bavar 373, fabriqué localement et comparable au S-300 russe, témoignant de sa détermination à développer ses capacités militaires malgré les inquiétudes de l’Occident.
Le système de missiles fabriqué en Russie est l’un des systèmes de ce type les plus sophistiqués du monde, permettant une protection de longue portée contre les avions et les missiles. La première livraison était arrivée en avril.
En 2010, la Russie avait gelé un accord pour fournir le système de missiles S-300 à l’Iran, liant sa décision aux sanctions de l’ONU. Poutine avait levé la suspension en juillet 2015, à la suite de l’accord antre l’Iran et six puissances mondiales qui limitait son programme nucléaire en échange d’une levée des sanctions internationales.
Israël a longtemps cherché à bloquer la vente du système de missiles S-300 à l’Iran, dont les analystes disent qu’il pourrait empêcher une frappe israélienne potentielle contre les installations nucléaires de Téhéran.

Le site de Fordo, situé dans une montagne près de la ville de Qom, a cessé d’enrichir de l’uranium depuis l’entrée en vigueur en janvier de l’accord sur le nucléaire iranien conclu avec les grandes puissances. Ses 1 044 centrifugeuses ont été conservées à des fins de recherche.
Dans le cadre de cet accord historique, l’Iran aurait démantelé la plupart de ses 19 000 centrifugeuses servant à enrichir l’uranium, et n’en a gardé que 5 000 pour des activités de recherche scientifique.
Parallèlement, l’Iran maintient un système de défense de missiles balistiques et mène régulièrement des tests.
Même s’ils ne sont pas interdits par l’accord nucléaire, ces tests violent la résolution 2231 des Nations unies, qui appelle Téhéran à ne pas développer de missiles balistiques, et à ne pas les tester, pendant huit ans.
Téhéran a déclaré qu’il continuerait à développer son programme de missiles balistiques même après la déclaration de Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, et d’autres dirigeants mondiaux affirmant que les tests de missiles sont contraires à l’esprit de l’accord nucléaire.
L’Iran a affirmé qu’il n’avait jamais cherché à acquérir d’armes nucléaires et qu’il ne le fera jamais, et que l’accord n’interdit pas les activités militaires conventionnelles et légitimes.